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[Fic] Les curiosités de la cruauté, Les liaisons dangereuses [d'Antilope Vampire, pour Malia]

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Titre : Les curiosités de la cruauté
Auteur : Antilope Vampire (Participant 5)
Pour : Malia (Participant 15)
Fandom : Les liaisons dangereuses
Personnages : Valmont/Tourvel, mention de Valmont/Merteuil passé
Rating : NC-17
Disclaimer Tout a été écrit par Laclos, et est dans le domaine public maintenant.
Prompt : Suite à un défi supplémentaire lancé par Merteuil, Valmont essaye de convaincre la Présidente de Tourvel d'essayer le BDSM. A toi de choisir s'il y parvient ou pas.
Avertissements : Manipulation, bdsm pratiqué sans aucune éthique.



Ces lettres ont été exclues du recueil ; elles étaient inutiles dans l'évolution de l'histoire, tout en étant trop osées même pour cet ouvrage dont le but reste l'édification, qui dévoile la méchanceté sans s'en faire complice. De plus, on n'a pas retrouvé les lettres de Mme de Merteuil qui ont entraîné ces réponses.




Vous serez peu étonnée de savoir que votre défi renferme pour moi plus d'attraits que de difficulté. Connaissant les charmes sans égal de ce genre de cruautés, j'aurais pourtant plutôt cru que vous les eussiez refusés à ma pauvre dévote. Mais je me lançai dans cette entreprise avec ardeur, et laissez-moi vous raconter comment j'y parvins.

Le jour que j'avais prévu, je fus distant et irritable, sans aucune raison. Alors que la Présidente me priait de l'éclairer sur la nature de mes troubles, je lui répondis qu'une belle sublime comme elle ne m'aimerait à coup sûr pas toujours. Après tout, exposai-je, je n'avais jamais rencontré une femme fidèle. Je pris comme exemple elle-même, et son lien avec son mari. Mes malheurs imaginés devenaient des récriminations, alors que je l'accusais d'infidélités futures. Je pense qu'elle souffrait d'autant plus de mon désespoir feint qu'elle connaissait les mêmes craintes, mais plus fondées.

Elle constata que j'étais cruel, mais que pouvait sa lucidité quand elle était incapable de se fâcher et m'assurait à la place de son amour éternel ? En me rappelant comment elle avait tout abandonné pour moi, elle se jeta à mes genoux, ce qui, pour un début, montrait certainement des dispositions ; je vous rappellerai que ce n'est pas la première fois.

Elle avait tout sacrifié pour moi, plaidait-elle. Elle m'aimait plus que son mari, plus que le monde, plus que sa propre âme, plus que tout.

"Ah, comme vous êtes belle quand vous me parlez ainsi, et combien je suis tenté de vous croire !" m'exclamai-je, feignant un conflit profond quand je ne ressentais que des désirs et de la jubilation. "Ainsi, il n'est que Dieu que vous aimez plus que moi."

Rougissant, elle m'enjoignit de ne pas la faire blasphémer, et me répéta combien elle était certaine de l'enfer, non pour ses péchés, mais pour ne pas parvenir à prier sincèrement de ne pas les avoir commis. Oh, la douceur de ces confessions à la fois pures et profanes, peut-être plus adorables encores que des aveux plus obscènes !

"Au moins, dis-je, prêtez serment !" Ceci la fit reprendre sa contenance, et, sans penser à se lever, elle me jura qu'elle m'aimerait toujours, ne connaîtrait ni n'avait connu d'autre homme que moi et son époux, et avait promis de me suivre dans la honte et l'enfer. La mention de l'époux, comme vous l'imaginez, me fit grincer des dents. Mais, réalisai-je, je pouvais utiliser cela.

"Je voudrais quand même qu'il y ait des choses que vous ne ferez que pour moi, pas pour votre mari." soupirai-je. Elle me le promit, m'assura que cela avait été vrai depuis notre première fois. En gage de cette promesse, je lui demandai, d'un ton hésitant, comme me doutant qu'elle allait refuser, de baiser mes pieds et d'en laver ainsi la souillure de mon âme, celle d'avoir osé douté d'elle.

Sans hésiter, elle se pencha. Ha, cette première marque d'obéissance ! Non pas la plus précieuse, mais celle qui me plaisait le mieux. Je ne devais commettre aucune erreur ; car j'étais encore bien loin d'avoir remporté ma victoire.

Si cette charmante créature avait autrefois éprouvé de l'amour pour son mari, et par là j'entends du désir, qui est la seule forme d'amour qui mérite qu'on s'y arrête, peut-être aurait-elle trové mes demandes étranges. Si elle avait lu des romans, parlé des hommes avec ses amis, elle se serait au moins surprise. Mais que peut une femme qui ne connaît que la Bible où Jésus lave les pieds des apôtres ?

Elle se préparait déjà à se relever, aussi je posai sur sa nuque une main caressante mais ferme qui la fit rester à genoux. Je chatouillai quelque zone sensible qu'elle a sous l'oreille, et son corps se relâcha.

"Vous m'avez promis de partager l'enfer," repris-je, "et cela me touche plus que je saurais dire." Tout en lui caressant toujours les cheveux, je portai mon autre main à sa bouche. Elle la baisa, recueillie et soumise. Si je pouvais obtenir ce que je voulais, c'était le moment ou jamais. "Mordez mon doigt," dis-je, "et scellons cet amour dans la douleur."

Levant vers moi ses beaux yeux plein d'incompréhension, elle ne lut dans mon regard qu'une approbation. Elle me mordit alors le doigt si doucement que je le sentis à peine, juste un autre baiser, en vérité. Elle ignorait alors l'accord qu'elle scellait. En retour, j'empoignai ses cheveux, et les enroulai autour de mes mains, puis tirai jusqu'à lui faire monter les larmes aux yeux. Mais ma voix était douce quand je lui murmurais : Dites-moi si vous ne pouvez supporter cette douleur venant de moi, vous fâcher est la dernière chose que je désire, je souhaite juste une preuve de notre amour.

Comment aurait-elle pu m'interrompre après cela ? J'en avais une autre garantie, c'est que son crâne particulièrement sensible semblait accueillir cette traction avec autant de plaisir que de douleur. J'ai connu d'autres femmes faites ainsi, tandis que d'autres, et vous n'en contesterez rien, préfèrent griffures et morsures.

Je portai doucement sa bouche là où vous devinerez, puisqu'elle semblait être d'humeur à donner des baisers, et je connus ainsi le mesure son exaltation. Ah, comme les dévotes capable de faire de la douleur, de l'obéissance, une nouvelle religion !

Pourquoi ne m'aurait-elle pas laissé prendre la responsabilité de ses douleurs, elle qui a renoncé à Dieu pour moi, qui me place bien temporairement au-dessus de lui ? Non, cela ne l'a point dégradée, au contraire, elle brillait de sa foi et de sa dévotion, plus pure à chaque gémissement, à chaque marque. Ah, si j'avais compris plus tôt ce charme des femmes pieuses !

Enfin, j'estime avoir remporté là une éclatante victoire. Si nous avons tous deux une leçon à tirer, ce serait de ne jamais sous-estimer le potentiel de dépravation d'une femme qui se permet une relation si ambiguë avec Dieu sans même avoir pris l'habit et l'avoir épousé devant la loi. A bientôt, en attendant de vous entendre commenter mon succès.




Je ne devrais pas agiter autant dans l'esprit de ma maîtresse l'idée que me tromper est une option, dites-vous : eh bien oui, je crois à la validité de ces arguments, je les ai déjà moi-même donnés à quelque jeune aventurier, mais ma Présidente est différente. Riez si vous le voulez, l'avenir est seul juge, nous verrons bien à qui il donnera raison.

Pour ce qui est de cette nouvelle partie de votre défi, elle est sûrement plus ardue que la première. C'est une chose de faire d'une femme qui nous aime une esclave, dites-vous, mais la ferai-je agir en maîtresse ?

Vous me connaissez pourtant, et savez que je suis capable de supplier une femme tout mon content, et avec un certain succès. Avec elle, cependant ! - elle me relève, elle ne prend cela qu'avec son coeur, et son corps semble n'y point répondre, tellement son amour est tendu, craint de ne m'avoir pas satisfait entièrement. Que répondre à cela ?

Vous me direz, ma chère amie, que bien entendu le défi est là, qu'il s'agit non seulement de mêler ces pratiques dépravées - et je peux le dire en toute connaissance de cause - à son amour pour moi, mais de la mener à les accepter pour ce qu'elles sont, une perversion du corps et de l'esprit. Et cela, oui, est un vrai défi, quand son amour por moi, dit-elle, est tout ce qui reste en elle et la garde en vie.

Mais bien sûr je n'ai pas renoncé pour autant, et laissez-moi vous raconter l'invention que j'ai faite, pour inciter ma belle à découvrir la toute petite part de sa cruauté qu'elle n'a point consacrée au refus de ses faveurs.

Alors que nous étions étendus l'un près de l'autre, mon corps s'éveillant à nouveau, mais mon esprit lassé des charmes simples de l'amour pur, et ne voulant point s'y laisser reprendre, j'eus l'idée de mentionner une de mes anciennes amantes pour la lui comparer défavorablement - je ne l'inventai même pas, et ne mentis moint non plus. Très sévèrement - ce qui prouve que j'étais sur la bonne direction - elle objecta à ce sujet de conversation.

Alors, me jetant à genoux, je lui annonçai qu'il s'agissait de ma confession envers elle. Ce mot était une clé dans la serrure de son coeur ; elle s'interrompit, honteuse, et me laissa écraser son coeur avec une longue liste de mes conquêtes, quoique bien moins que ne l'est la réalité. Je n'oubliai pas de mentionner l'une de ses amies, afin d'éveiller en ses joues cet adorable rougissement.

"Ah !" m'exclamai-je ensuite, d'un ton peut-être excessivement dramatique. "Ah, je voudrais tellement vous avoir rencontrée en premier, pour que jamais une de ces femmes n'ait laissé son empreinte sur mon corps !" Cela aurait effectivement été une meilleure chose, approuva-t-elle, pour elles comme pour moi, et sa sévérité cachait tant de soupirs !

"M'absoudrez-vous ?" demanda-t-elle. Des larmes aux yeux, elle me répondit oui, oui mille fois ! J'aurais espéré plus de résistance, mais je n'étais pas homme à me laisser couper la route ainsi. Prenant ses larmes comme prétexte, je m'accusai de lui avoir causé de nouveaux torts, et, tout comme dans une confession ordinaire, clamai que je ne me sentirais réellement purifié que par la douleur.

Mais comment, demandait-elle, et cela valait mieux qu'une négation, n'est-ce pas ? Je lui dis que j'y penserais, mais que je voyais comme la situation était dure pour elle, et que je préférais, pour l'instant, l'embrasser pour faire sécher ses beaux yeux. Elle s'y plia avec soulagement, mais je n'avais pas dit mon dernier mot.

Ici je devrais revenir en arrière et vous raconter mes efforts pour me procurer une discipline qui n'ait point déjà entamé la chair d'un prêtre ou d'une nonne, car ce ne sont point des choses que je partage. Qu'il me suffise de vous dire qu'une lettre emplie de mensonges fut envoyée, et des pots-de-vin furent offerts et joyeusement acceptés par notre sainte Eglise.

Lors de notre rendez-vous suivant, je l'embrassai et l'enlaçai, mais m'assurai de la laisser insatisfaite. Alors qu'elle attendait, je remis sur le tapis cette histoire de punition. Me jetant à genoux, je lui offris la discipline en la suppliant de l'utiliser sur moi jusqu'à ce que je fusse pardonné.

Elle voulut la repousser, me la rendre. Je refusai, mais lui fis alors promettre de ne jamais l'utiliser sur elle-même, ce qu'elle accepta sans hésiter ; cela n'avait jamais été dans mes intentions. Helas, lui dis-je, il le fallait, car je l'avais moi-même punie, et je le regrettais, pour un crime qu'elle n'avait même pas commis. Se rappelant alors les douceurs qu'elle avait éprouvées, elle rougit, hésita. Je poussai mon avantage, et finalement elle accepta de me porter un coup. Je vous l'avoue, je m'étonnai de sa réticence. En d'autres temps, une telle femme eût possédé un tel objet chez elle, l'eût porté à son propre dos au moindre péché.

Un coup, et je dois vous dire tout de suite, le plaisir n'a rien de semblable avec celui que je ressentis avec vous, ma belle cruelle, que j'espère ressentir à nouveau. Quand vous jouez avec moi, vous tenez mon corps entre vos mains alors que ma belle dévote, même dans la douleur qu'elle m'infligeait, était mon jouet, mais l'ignorait.

"Je vous en prie, ne cessez point !" la priai-je, avec plus de sincérité que je l'aurais souhaité. Quelques coups encore, pendant lesquels j'effleurais ses jambes avec révérence, et remontai lentement, avec une adoration à moitié feinte. Ces jeux ont leurs attraits. Et elle, qui ne savait si elle devait s'extasier ou s'horrifier, continuait à frapper, égarée, docile, tremblante, mais heureusement pas dégoûtée.

"Ha, ma beauté !" m'exclamai-je. "Comment pourrais-je vous remercier pour ses coups qui détruisent en moi la tâche d'autres femmes et vous font exclusivement à moi !", et pour la répugnance qu'elle avait à me causer de la douleur, même sur ma demande, je pus voir que ces mots lui causaient un certain plaisir, et même, elle frappait plus fort. Je doute, par les dispositions que j'ai vues lors de ces deux nuits, qu'elle y prenne jamais autant de plaisir qu'à la soumission, mais cela me convient très bien, puisque c'était assez pour ce que j'espérais.

Enfin, elle n'y put plus tenir, et jeta la flagelle au loin. Reprenant doucement mes sens, je lui demandai une consolation qu'elle me donna sans hésiter, mais en vérité, ce fut plutôt moi qui la consolai de la violence qu'elle m'avait faite, et surtout du plaisir qu'elle y avait pris, qu'elle m'avoua naïvement. Je lui répondis qu'elle exauçait ce faisant mes voeux, et parvins par ce moyen à l'apaiser. Oh, ces plaisirs qui suivirent, comme ils furent doux, et comme je vous remerciai en moi-même pour cette idée que vous m'avez offerte avec tant de générosité.

Ainsi, si vous souhaitez d'autres preuves que ma belle dévote est une poupée entre mes mains, je vous les donnerai avec une double joie si elles me ravissent seulement à moitié.


[Fic] Un effroyable malentendu, Tiger & Bunny [de Meluzine, pour Sarcasme]

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Titre : Un effroyable malentendu
Auteur : Meluzine (Participant 3)
Pour : Sarcasme (Participant 13)
Fandom : Tiger & Bunny
Personnages : Karina -> Kotetsu, Nathan/Antonio, Barnaby
Rating : PG
Disclaimer : Personnages et univers sont la propriété du studio Sunrise.
Prompt :
Tiger & Bunny : Karina/Kotetsu (ou one sided) + Bunny - Suite à un quiproquo ou à une rumeur (à la télé ? Au lycée ? Parmi les héros ?...) Karina soupçonne Barnaby d'avoir des vues sur Kotetsu et commence à le voir comme un rival. Barnaby, lui, ne calcule rien du tout et se comporte comme d'habitude mais Karina interprète tout de travers, surtout que Kotetsu est très proche de Barnaby et très tactile (parce qu'ils sont bro quoi).
- La résolution, c'est à toi de voir : une confrontation avec Barnaby ? Karina avouant ses sentiments à Kotetsu ? Barnaby se trouvant un(e) copain-ine ? En tout cas, il ne faut pas laisser cette pauvre chouquette dans l'incertitude !
Je ne suis pas contre des indices de Nathan/Antonio !!


Le sourcil de Karina s'arqua à la vue de l'ouvrage. Jetant un coup d’œil aux alentours pour être certaine de ne pas être vue, la jeune fille s'arma de courage et se saisit du livret. Sous la pulpe de ses doigts elle devina le papier bon marché, la production menée sur un petit tirage, un travail amateur qui se voulait professionnel sans en avoir les moyens. Tournant les pages, les yeux de Karina scrutèrent les dessins, ses sourcils se froncèrent petit à petit.
La voix d'une de ses amies la tira de sa contemplation.
« Tu t'intéresses aux doujinshis, Karina ? »
La demoiselle blonde se rengorgea, refermant promptement le livre.
« J'étais intriguée, c'est tout. » D'un mouvement un peu trop ferme, la jeune fille remit l'objet à sa place dans le rayonnage. « Je ne savais pas qu'il y en avait sur les Héros... »
« Oh si, il y en a plein ! » Son amie se rangea à ses côtés, compulsa le rayonnage sans aucune gêne. Probablement était-elle habituée. « Le couple guest est bien, évidemment, celui de Tiger et Bunny. Le Origami Cyclone et Sky High a aussi son petit succès. Sans compter le Rock Bison et Fire Emblem qui plaît beaucoup aux demoiselles apprécient les hommes plus... masculins. »
Le sujet de la discussion gênait Karina, mais elle veilla à cacher son trouble. Il était rare qu'elle puisse passer du temps avec ses amies. S'il fallait, pour cela, subir tout un oratoire sur l'art du doujinshi et du yaoi, elle subirait. Chacun ses goûts, après tout.
« Et y en a-t-il sur Blue Rose ? »
Son amie délaissa du regard les rayonnages, ses bras enserrant une pile fournie d'ouvrages.
« Oh oui quelques-uns mais... Un brin trop vulgaires. Tu sais comment est le public masculin ? Le fantasme du costume, le fait qu'elle soit une idol... Si tu dois en acheter, je te conseille de bien le cacher à tes parents. »
« Je crois que je vais m'abstenir » refusa poliment Karina.
Voir la version fantasmée d'une tierce personne était une chose. Mais voir la version fantasmée de soi était bien plus déroutant. Karina préférait ne pas tenter l'expérience. Ce ne fut qu'à la sortie du magasin, son amie rayonnante de bonheur avec son sac plein à craquer, que Karina osa la question qui lui brûlait les lèvres.
« Mais, dis-moi... D'où vient ce succès au sujet du Tiger et Bunny ? »
« Mais voyons Karina, tu ne suis pas les émissions ? » Karina préféra se taire sur le sujet. « Cela crève les yeux qu'ils sont ensemble, et vivent une passion ardente. Si l'émission n'était pas si prude, et tout public, crois-moi, on aurait droit à quelques moments d'anthologie. Il y a tant de tension, parfois. Comme les fois où Bunny vient sauver Wild Tiger, tel un prince secourant sa princesse. Et puis, le fait que Bunny ait rejoint la seconde équipe... Si ce n'est pas pour être proche de Tiger... »
Ils sont simplement amis. Mais Karina ne pouvait rien dire. Ce serait dévoiler son identité d'héroïne. Elle se contenta, tout bêtement, d'hausser les épaules n'osant contrarier son amie. Cette dernière sortit un livre de son sac, le mettant de force entre les mains de Karina.
« Tiens, tu devrais essayer. Je suis certaine que ça te plaira. »
Karina bafouilla un remerciement, plaquant la couverture contre elle avant de l'enfoncer dans son sac. Si elle devait jeter les yeux dessus, ce serait dans l'intimité dans sa chambre.
XXX

Sincèrement, qui pouvait lire ceci ? Karina avait refermé l'ouvrage plus d'une fois avant, à chaque fois, de prendre une nouvelle inspiration pour continuer sa lecture, vaille que vaille. Heureusement pour elle, son amie avait décidé de l'initier doucement lui évitant un ouvrage classé pour adultes. Mais les sous-entendus (qui n'en étaient plus vraiment vu leur profonde éloquence), les scènes tendancieuses faisaient fleurir dans l'esprit de Karina de multiples images. La jeune femme essayait de rire, de prendre de la distance avec cet ouvrage qui n'était que de la fiction. Du fantasme.
Mais un doute s'insinuait en elle. Les paroles de son amie revenaient à elle. Le dessin, sous ses yeux, se superposait à quelques scènes entraperçues par le passé, de rumeurs filtrant dans les couloirs de la Tour des Héros. Karina finit par refermer l'ouvrage, le glisser dans le tiroir de son bureau.
« Ça ne peut pas être vrai. »
Kotetsu n'était pas de ce bord-là. Il avait eu une femme auquel il demeurait profondément fidèle (au grand dam de Karina), une fille à laquelle il était profondément attaché. Il ne pouvait pas... Absolument pas...
« Et Barnaby ? » souffla la conscience de Karina.
Barnaby n'avait aucune relation, officielle ou même officieuse. Simplement une cohorte de fans qui seraient prêtes à déchirer leurs vêtements, dans un élan hystérique, si cela pouvait leur permettre d'approcher leur idole. Rien qui ne prouvait les penchants sexuels de Barnaby. Au contraire ce rôle de « prince intouchable » était le meilleur moyen de cacher la véritable nature de l'homme derrière le masque de héros.
« Tu te fais des idées », se morigéna Karina en accentuant son sourire.
Un sourire tordu, faux. Le doute était bel et bien implanté en elle.
XXX

Karina avait beau se répéter de cesser de divaguer, en pure perte. Même s'épuiser sur les machines de sport mises à disposition dans la Tour des Héros ne l'aidait pas à se vider l'esprit. Si les deux Héros avaient encore fait partie de la première équipe, Karina aurait pu lever le doute. Elle en était certaine. Elle ne pouvait qu'espérer tomber sur une mission commune aux deux équipes, ou trouver un moment pour discuter, avec finesse.
« Oh mon chéri, j'aime quand tu te donnes à fond ! Avec ton corps tout transpirant, dans l'effort... »
Karina faillit tomber sur le tapis roulant, et se rattrapa de justesse. Clignant des yeux, abasourdie, elle vit Nathan penché près d'Antonio. Ce dernier était occupé à soulever des poids, tentant de garder l'air concentré. Mais les cils papillonnants de Nathan semblaient davantage accaparer son attention. Fidèle à lui-même, le Héros flamboyant accentuait ses mimiques, battant des doigts comme s'il entreprenait de faire sécher plus vite le vernis qui recouvrait ses ongles.
« Si seulement tu mettais autant d'ardeur au lit, je suis certain... » Un choc sonore coupa court à la diatribe de Nathan. L'homme releva la tête, porte une main manucurée à ses lèvres. « Karina, ma chérie ! Tu vas bien ? »
Nathan se précipita au secours de la demoiselle, l'aidant à se relever. La blonde tâcha de rassurer son collègue.
« J'ai juste été surprise... »
Surprise par les propos de Nathan qui avaient fait écho à ceux lu, hier, en cachette. Une scène de doujinshi version réelle. Nulle doute que son amie aurait explosé de joie. Karina, elle, était perturbée. Elle connaissait les penchants de Nathan : l'homme ne s'en était jamais caché, et s'en vantait même. Un courage dont Karina n'aurait jamais pu faire preuve. Mais Antonio...
Ce dernier les rejoignit d'ailleurs, essayant de ne pas croiser le regard de Nathan.
« Tu ne t'es pas fait mal ? »
Le ton d'Antonio semblait presque bougon, mais Karina savait que l'homme n'y mettait pas de la mauvaise volonté. Il avait juste, parfois, du mal avec les mots, trop brut de décoffrage. Karina le rassura d'un sourire, tapotant sa jambe.
« Elles sont plus solides qu'on ne pourrait le croire. C'est juste que j'ai... entendu votre conversation... »
Antonio jeta un bref coup d'oeil à Nathan, croisa les bras sur son torse puissant.
« Je t'avais dit d'éviter ce genre de propos en public. »
« Mon chéri ! » Nathan passa un bras possessif autour des épaules d'Antonio. « Les mœurs se libèrent. Il faut accepter ce que tu es ! Comme moi ! Je suis certain que Karina comprends. »
« Oh tout à fait ! » La demoiselle n'avait pas envie de compliquer la situation. Puis qui était-elle pour juger l'intimité de chacun ? « Je ne savais juste pas que vous étiez... Je vous souhaite tous mes vœux de bonheur ! »
Le compliment de trop pour Nathan qui sauta au cou de Karina, la serrant dans ses bras, joue contre joue. La demoiselle eut même droit à un baiser collant, lui laissant une profonde trace de rouge à lèvres sur la peau.
« Ma chérie, je te promets que tu seras ma demoiselle d'honneur à notre mariage ? »
« Mariage ? »
On aurait dit qu'Antonio allait s'étouffer avec sa propre salive. Ne lâchant pas Karina (qui manquait de s'étouffer dans l'étreinte), Nathan ne se départit pas de son sourire. Sa voix cingla, d'un timbre profondément viril.
« N'aie crainte. C'est moi qui porterais la robe. Avec toute la lingerie fine qui va avec. »
D'un commun accord, Karina et Antonio rougirent de concert.
XXX

Encore rouge jusqu'aux oreilles, Karina remontait la rue, les jambes vacillantes. Elle avait du faire des pieds et des mains pour quitter le couple (elle mettrait encore du temps à les définir ainsi). Mais, surtout, s'arracher à Nathan qui voulait en savoir plus concernant Karina et le chapitre des amours. Le Héros avait tout de même pu glisser à l'oreille un : « Tu devrais confesser tes amours à notre tigre ! » qui n'avait pas aider ses rougissements à s'apaiser.
Ah, Nathan. Avec lui, l'amour semblait une donnée si simple à manipuler. Même si Karina savait que c'était faux. Le Héros avait mis bien des années à vivre pleinement son identité, à accepter et exposer, parfois crûment, ses penchants, ses sentiments. Qu'il ait trouvé chaussure à son pied lui faisait plaisir. Et, au vu du couple, elle se doutait que le future mariage serait rocambolesque.
Passant près d'une boutique vendant des cartes à l'effigie des héros, Karina ne put s'empêcher de s'y arrêter. Contre toute attente, les cartes de Wild Tiger faisaient partie de celles en rupture de stock. Karina eut presque un sourire ému. Il fallait croire que le Héros avait su toucher les cœurs. Poussant la porte, le regard de Karina capta l'écran de télévision. Cette fois, la seconde équipe était mise à l'honneur. La jeune fille aurait reconnu entre mille l'armure verte. Elle ne put s'empêcher de secouer la tête, en se mordant les lèvres pour ne pas rire, quand elle vit Wild Tiger exécuter encore une de ses acrobaties dont il avait le secret, et se rattraper de justesse. Aidé, comme toujours, de Bunny qui lui prêta main forte, leur permettant ainsi de stopper le malfrat.
Des demoiselles observaient l'écran, des étoiles plein les yeux.
« Bunny est toujours aussi beau ! »
« Regarde, il soutient Wild Tiger ! »
« Ils sont si mignons ensemble. »
« Je suis certaine que Tiger est tout rougissant sous son casque... »
« Et que toute cette frustration va s'évacuer dans les vestiaires communs... »
Le reste de la discussion se finit dans des murmures agités, et le bourdonnement des oreilles de Karina qui, lentement, sortit de la boutique.
Était-ce elle qui se mentait à elle-même ? Ou les autres voyaient-ils des choses qu'elle se refusait d'admettre ?
Le mieux pour clarifier les choses était d'en parler aux principaux concernés.
XXX
Rendez-vous avait été donné dans le bar dont Nathan était propriétaire. Le cadre évitait le côté trop rigide et professionnel de la Tour des Héros, tout en veillant à ne pas se fondre dans la masse populaire. Le bar était fermé pour toute autre personne ce qui permettrait des confidences en toute intimité, sans oreilles indiscrètes. Hormis celles de Nathan. Karina se doutait que le Héros se dissimulait quelque part, et ne se cacherait pas pour grappiller quelques informations.
Quand elle avait fait part de son projet à Nathan, agrémenté de ses doutes, le Héros n'avait pu s'empêcher d'éclater de rire.
« Ma chérie, si ces messieurs étaient de mon bord, j'en aurais croqué plus d'un morceau. »
Malgré l'assurance de Nathan, Karina n'avait pas démordu de son projet. Ses ongles frappaient le verre, posé sur la table, tentant de tromper l'attente. Quand la porte du bar s'ouvrit, avec son bruit de carillon, la jeune fille se leva d'un bond. Son cœur remonta dans sa poitrine à la vue de Tiger. Plus de deux ans avaient passé depuis que le Héros avait rejoint la seconde équipe, et ses sentiments n'avaient nullement changés. Pire, il fallait croire que la distance les avaient renforcés.
Une pointe de jalousie se logea dans son cœur à la vue de Barnaby. D'autant plus quand l'homme tint la porte à Tiger, le laissant entrer en premier. Les deux hommes échangèrent même ce qui devait être une blague, déclenchant le rire de l'un, et la moue sceptique, mais légèrement amusée, du second.
« Moi aussi, je peux faire des blagues. » songea Karina avec amertume. « Moi aussi, si j'étais proche de lui, je pourrais le faire rire. »
D'un pas ferme, probablement rendu trop hâtif par ce sentiment qui lui rongeait les entrailles, Karina vint au-devant des deux Héros.
« Vous en avez mis du temps ! »
Les mots s'étaient échappés bien plus vite que sa pensée, sur un ton bien trop colérique. Elle se mordit la lèvre en voyant le regard déboussolé de Kotetsu. Se raidit en apercevant celui de Barnaby.
« Tu connais le vieil homme, se lança le blond. Il n'a jamais été ponctuel. »
Sans un mot de plus, Barnaby rejoignit la table. Kotetsu, pour sa part, se frottait la nuque – un tic qui avait toujours démontré sa gêne, qu'il cherchait quelque chose à dire.
« C'est la première fois que je viens ici » finit-il par déclarer en embrassant la salle du regard. « Tu y viens souvent ? »
« De temps à autre, après une tournée de shopping avec Pao-Lin et Nathan. »
En voulant prendre un ton détaché, Karina n'avait fait que rendre sa voix plus glaciale. Plus Blue Rose. Pestant mentalement contre elle-même, la jeune fille revint promptement à sa place, laissant Kotetsu s'asseoir à son tour. Aux côtés de Barnaby. Karina se retint de faire le moindre commentaire à ce sujet, mais n'en pensait pas moins. Sous la table, ses mains se crispèrent.
Son sourire s'étira, sonnant faux.
« Je voulais vous parler de quelque chose d'important... » Karina laissa le temps à chacun de boire une gorgée de sa boisson. « Est-ce que vous sortez ensemble ? »
Karina dut reculer la tête pour ne pas finir aspergée de limonade. Kotetsu venait de recracher le sien, et s'évertuait à reprendre sa respiration. Barnaby, comme à son habitude, demeurait digne et se contenta de taper, nonchalamment, le dos de son ami. De toute évidence, la question en avait surpris un.
Kotetsu revint à lui, se passa la main sur le visage. Son regard ne lâcha pas Karina.
« Je... Je peux savoir d'où te vient cette idée ? »
« D'un doujinshi » songea l'intéressée mais elle garda le propos pour elle. Elle ne voulait pas que les deux hommes lui rient au nez.
« C'est que... Vous êtes toujours ensemble. Lors des missions, et même en dehors, plus d'une fois on vous voit collés l'un à l'autre. A discuter dans votre coin. A vous sauver l'un l'autre. Vous vous entendez si bien et, en même temps, même vos chamailleries... On dirait un couple. »
Karina sentit s'empourprer au fur et à mesure de ses propos. Barnaby ne la lâchait pas du regard. Il prit même la peine de croiser les mains sur la table, avant de faire entendre sa voix.
« Le vieil homme et moi sommes collègues, et amis. Il n'y a rien de plus. Je ne l'utilise nullement à combler mon absence de relations sentimentales. »
« Prends pas cet air si guindé ». Kotetsu donna une vigoureuse tape sur l'épaule de Barnaby. « Tu n'es pas en train de donner un interview. » Le regard de Kotetsu se reporta sur Karina, avec cette lueur d'amusement qui ne le quittait que rarement. « Je confirme ce qu'a dit Barnaby. Il n'y a rien de... tendancieux entre nous. Je me demande comment tu as pu penser ça... »
« C'était idiot, je sais. »
L'humiliation avait rendu la voix de Karina tranchante. S'excusant du bout des lèvres, la jeune fille sortit du bar, claquant la porte derrière elle. Kotetsu haussa un sourcil, ne comprenant pas ce soudain revirement. Barnaby se permit de l'éclairer sur le sujet.
« Je crois bien qu'elle est amoureuse. »
« Hein ? Mais de qui ? » Kotetsu se gratta pensivement la tête, du bout de l'index, avant de le pointer sur Barnaby. « De toi ? »
Le blond leva les yeux au ciel.
« Ne sois pas stupide. Nous avons tous les deux un orgueil trop... développé pour nous entendre. Et elle me regardait avec une jalousie non dissimulée. »
« Jalouse ? Mais de quoi ? »
« Que je sois proche de toi. »
« Que... »
La bouche de Kotetsu s'ouvrit en un « O » interloqué. Sa main se porta à son front, ses coudes se posèrent sur la table pour soutenir ce lourds poids qui, soudainement, le submergeait. Son regard se plongea dans le vide quelques instants. L'homme releva la tête, observant Barnaby qui n'avait, quasiment, pas bougé d'un pouce.
« Tu crois que ça fait longtemps ? »
« Qu'elle est amoureuse de toi ? Tout le monde sait. Ça date, au moins, d'avant ton départ pour la seconde équipe. Elle était éplorée quand on a tous cru à ta mort. Et pas qu'un peu. »
La bonhomie coutumière de Kotetsu l'avait quitté. L'homme riant de tout laissait place à l'adulte. Kotetsu se rejeta en arrière dans sa chaise, avant de finir par se lever.
« Il faut que je lui parle. Mettre les choses au clair. » Avant de partir, il jeta un regard à Barnaby. « Tu ne pouvais pas me le dire ? Ou même Antonio ? Nathan ? Quelqu'un ? »
Barnaby haussa les épaules.
« Est-ce que tu nous aurais cru ? Tu prends parfois les choses avec tant de... désinvolture. » Barnaby eut un geste désinvolte de la main. « Au lieu de passer ta colère sur moi, va plutôt aider Karina. »
Le ton du blond laissait clairement entendre qu'il ne viendrait pas seconder Kotetsu. Ce dernier, après un dernier regard appuyé à l'attention de son collègue, sortit du bar. Karina se trouvait juste à côté de la porte, bras croisés contre sa poitrine, le regard perdu dans la vague. En sentant la main de Kotetsu sur son épaule, elle leva des yeux embués de larmes. D'un geste, elle les essuya rageusement.
« Désolé, je... Je ne voulais pas partir comme ça... »
L'absence de réponse de la part de Kotetsu jeta un froid. Sortie en hâte du bar, Karina avait laissé échapper quelques larmes, agitée par un sentiment proche de l'hystérie. Le soulagement l'avait étreint de toutes parts. Mais le silence de Kotetsu, son regard adulte, la glaçait. Était-il fâché contre elle ? Ce n'était pourtant pas son genre.
« Karina... »
Le cœur de la demoiselle se serra. Cette scène, elle en avait rêvé plus d'une fois. Mais elle le sentait, elle le voyait. La scène de la confession, de l'amour partagé, ne se jouerait pas aujourd'hui. La jeune fille s'humecta les lèvres, finit par prendre la parole la première.
« Barnaby te l'a dit. » Elle enchaîna, ne laissant pas le temps à Kotetsu de répliquer. « Ils le savaient tous. Et tous ont essayé de me conseiller, surtout Nathan. Mais j'ai jamais trouvé le courage. Je me suis dit que c'était perdu d'avance. Et j'avais raison, n'est-ce pas ? »
Kotetsu ne lui répondit pas. A la place, sa main qui tenait l'épaule de Karina descendit, lui agrippant la main. Sa voix était plus grave que d'habitude, plus vibrante d'émotions.
« Écoute, Karina. Je ne pense pas éprouver un sentiment équivalent au tien. Je suis très touché, mais... »
« Ce n'est pas réciproque. »
« Non. Mais, qui sait, un jour ? » La main de Kotetsu serra plus étroitement celle de Karina. « Je ne veux pas donner de faux espoirs. Juste... Laisse-moi le temps. On peut toujours apprendre à mieux se connaître, au moins en tant qu'amis. »
Amère victoire. Karina ne savait pas si elle devait rire ou pleurer. A défaut, elle se contenta de sourire et d'acquiescer.
« Très bien. Merci. De me laisser une chance. »
Laissant Kotetsu relâcher sa main, Karina se haussa sur la pointe des pieds et déposa un chaste baiser sur la joue du Héros. Sourire contrit aux lèvres, elle l'accompagna pour retourner dans le bar, le temps de mener une petite discussion avec Barnaby.
L'espoir demeurait dans le cœur de Karina. Il ne l'avait pas repoussé, lui donnait même une chance. A elle de la saisir et de se battre, désormais.

[Fic] Curiosités scientifiques, Penny Dreadful, Victor/Dorian [d'Antilope Vampire, pour Sarcasme]

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Titre : Curiosités scientifiques (savoir et décadence)
Auteur : Antilope Vampire (Participant 5)
Pour : Sarcasme (Participant 13)
Fandom : Penny Dreadful
Personnages : Victor Frankenstein/Dorian Gray
Rating : R
Disclaimer : Tout appartient à John Logan
Prompt : Ils ne peuvent pas se supporter. Victor trouve Dorian pédant, Dorian trouve Victor coincé. Mais il a d'autant plus envie de le fourrer dans son pieu (à cause du défi que ça représente). A toi de voir s'il y arrive ou non ! (humour crack accepté)
Avertissements : Sang, sexe, et incompatible avec la saison 2, basé juste sur la 1 en pré-canon supposé. Aussi, s'appuie sur certains points sur les bouquins.



“Bonjour, Dr Frankenstein.”

Victor avait été perdu dans ses pensées, ressassant son rêve de vaincre la mort, repensant à sa mère, se demandant pour la centième fois si l’échec de son premier essai devait fermer à jamais ses tentatives dans cette direction.

Seule la surprise lui fit lever la tête. C’était déjà une suffisamment mauvaise idée, aussi il décida de ne pas répondre. Son interlocuteur présomptif était un jeune homme d’une beauté rare, c’est pourquoi Victor l’avait déjà distraitement remarqué au cours de la soirée - superficiel et brillant, et toujours à donner son opinion péremptoire sur des sujets à la mode et sans intérêt.

“Je suis Dorian Gray.” dit-il. Victor ne répondit pas plus, d’abord parce que Mr Gray connaissait bien évidemment déjà son nom, d’autre part parce que son père l’avait forcé depuis l’Allemagne à venir à cette réception donnée par un de ses vieux amis, mais il n’avait rien dit sur la conversation. “On a parlé de vos travaux dans les salons.”

On n’en avait pas du tout parlé, et heureusement. Victor n’avait aucune intention qu’ils tombent entre les mains du vulgaire, pour qu’ils puissent en discuter comme s’ils avaient autorité dessus. “Cela m’étonnerait.”

“J’ai lu un de vos articles sur la forme des éclairs.” répondit le jeune homme qui n’avait toujours pas compris qu’il aurait mieux fait de s’en aller.

Victor en fut quelque peu surpris. Cet article avait existé ; mais il l’avait publié il y avait si longtemps maintenant, quand il était toujours un très jeune universitaire surdoué, quasiment une autre personne, et s’il avait fait un peu de bruit sur le moment, cela n’avait pas duré. Ce gamin lisait-il donc des archives de journaux scientifiques à ses heures perdues, ?

Dorian interprêta correctement son silence. “Vous voyez, Dr Frankenstein, je suis plus que j’en ai l’air.” Il s’assit sur l’accoudoir du fauteuil de Victor ; ce dernier se maudit soudain d’avoir reculé au fond de son fauteuil. “Prendrez-vous une absinthe ?” dit-il d’un ton engageant en se penchant vers lui, un verre miraculeusement apparu dans sa main, une mèche de cheveux effleurant le cou de Victor.

“Certainement pas !” s’exclama Victor. Puisque l’impolitesse modérée n’avait pas porté ses fruits, il était temps de passer au niveau supérieur - ou du moins c’est ce qu’il se dirait après coup pour se justifier d'avoir craqué sous l’effet de la tension. “En plus de l’éthanol, qui humilie les hommes, elle contient du méthanol, qui rend aveugle et fait avorter les femmes, et de la thuyone, qui rend fou. Peut-être n’avez-vous pas besoin de votre cerveau, Mr Gray, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Pour ce qui est des drogues, on en trouve certainement de meilleure qualité !”

“Vous êtes insupportablement déplaisant, Dr Frankenstein.” constata Dorian Gray ; mais tout en disant cela il lui embrassa la joue. Victor paniqua. Avant de comprendre que cela avait certainement été accompli en tant que vengeance, pour ruiner sa réputation auprès des jeunes filles célibataires. Ce n’était pas plus mal. Au moins, voilà quelqu’un qui ne viendrait plus l’ennuyer, et il ne le regrettait certainement pas. Dorian était extrêmement énervant, et bien plus agréable à regarder de loin.

***


C’est au musée d’histoire naturelle que Victor rencontra Dorian Gray pour la seconde fois. Ce dernier lui fit immédiatement signe comme s’ils étaient de vieux amis, et, acculé par un groupe de visiteurs observant un éléphant empaillé, il ne put fuir. Etait-il venu juste pour le harceler, ou, comme il l’avait laissé entendre la dernière fois, s’intéressait-il aux sciences ? Cela ne lui accorderait pas l’indulgence de Victor. De nombreuses personnes s’intéressaient aux sciences, dans le sens qu’elles aimaient avoir des opinions tout en n’y comprenant strictement rien.

Non, l’éléphant n’était pas la seule chose à le retenir. Après la première rencontre, il s’était renseigné sur Dorian Gray, par désoeuvrement, sans y porter le plus petit intérêt. Bien sûr, le bouche à oreille avait comme d’habitude était inutile, faisant flamboyer une série de débauches à faire ricaner même le plus blasé des aristocrates. Il n’avait certainement pas été intrigué. Non, il n’avait retenu qu’une seule chose de son enquête, d’autant plus troublante qu’elle était indéniable. Sa date de naissance. Son âge. 38 ans.

Dans sa spécialité, Victor pouvait se vanter de savoir reconnaître la décrépitude de la peau, ainsi que celle des autres organes internes et externes, chez les morts ou les vivants. Il avait vu Dorian Gray de près, avait observé le fin grain de sa peau, et pouvait presque certainement garantir qu’il n’avait pas 38 ans. Mais comme la science ne pouvait pas échouer, il fallait que quelque chose d’autre explique ce visage d’adolescent. S’était-il simplement laissé tromper par un maquillage très bien appliqué ? Il était temps de le découvrir.

Aussi, cette fois-là, il suivit Dorian et l’écouta s’extasier sur les attractions les plus à la mode, et même parfois celles qui étaient réellement intéressantes, mais Victor était à peu près certain que c’était un hasard. Dorian feignait, comme la dernière fois, la proximité de deux amants, et Victor ricana de nouveau, en pensant à sa réputation dont il se moquait. Quant à la loi, elle se souciait peu des riches, sinon ce Dorian aurait très certainement déjà été arrêté. Cependant, il aurait aimé qu’il cesse. Pas à cause des regards curieux, envieux, réprobateurs ou compatissants posés sur lui, mais parce que ce toucher doux sur sa peau, et même ce souffle, étaient pour lui désagréablement chauds et perturbateurs. Il aurait aimé s’intéresser à l’exposition, merci bien, et pas faire semblant, comme d’autres.

Victor se dégagea, et lut la première planche qui lui passa par la tête, qui se trouvait être une description scandaleusement censurée de la reproduction des cerfs. Alors qu’il clamait la vérité à un public qui s’écartait, fort embarrassé, Dorian s’approcha à nouveau de lui, le fixa de si près que Victor pouvait presque sentir le toucher de ses lèvres malgré l’air entre les deux. Il pouvait certainement voir son grain de peau parfait, ses traits dignes d’être célébrés par Shakespeare...

“Vous prétendez tout savoir, mais jamais vous n’avez touché une femme, n’est-ce pas ? Ou un homme.”

Victor, qui avait depuis le début considéré Dorian Gray comme un hypocrite, sursauta devant cette question directe, et, heureusement, s’extirpa de sa contemplation malvenue.

“En effet, j’ai d’autres choses à l’esprit.” dit-il d’un ton aigre. “Ma mère et ma soeur sont mortes ; je n’ai pas eu de sympathie pour une femme depuis.”

Dorian eut un ricanement moqueur, doucereux et insupportable. “Vraiment ? Vous êtes moins pur que je le croyais, Monsieur le Docteur.”

Victor s’emporta intérieurement devant le sous-entendu, mais choisit de l’ignorer. “Vous aussi, vous l’êtes encore moins que je le pensais. J’ignorais que ce fût possible.”

“Certainement.” répondit Dorian avec un sourire sensuel.

“Que cherchez-vous ?” explosa Victor. Certainement, Dorian avait aussi peu de sympathie pour lui que la réciproque. Essayait-il donc de profiter de son apparence pour le séduire physiquement et le rejeter honteusement ensuite ? Si oui, il serait temps que Victor s’en aille avant que ce fut le cas. Il commençait à ressentir une attirance animale, méprisable, au creux de son ventre.

“Du nouveau, je suppose.” répondit Dorian avec désinvolture, comme si rien de tout cela n’était important. “Je n’ai encore jamais couché avec un homme qui s’y connaissait si bien en théorie et si peu en pratique. Je suis très curieux de savoir ce dont vous êtes capable.”

“Voilà ce dont je suis capable !” s’exclama Victor. Et il frappa Dorian en plein visage.

Ce dernier recula. Heureusement, il n’y avait presque plus personne dans la salle, et les quelques visiteurs restants s’éclipsèrent, peut-être pour aller chercher un garde.

Victor réalisa avec surprise que même si c’était la première fois qu’il frappait quelqu’un, il avait remporté un certain succès, en grande partie à cause de sa bague. Dorian avait reculé, et sa lèvre supérieure était meurtrie, sanglante.

Au lieu de le frapper en retour ou de le provoquer en duel, Dorian lécha sa lèvre avec un grand sourire lascif. “C’est un bon début. Je ne dirais pas non si vous m’en offriez plus. Mettez cela sur le compte d’une curiosité toute scientifique, Dr Frankenstein.”

Victor voulait refuser avec horreur et crainte, et pourtant il était hypnotisé par ce qu’il venait de voir. La lèvre de Dorian Gray était rose et douce, pulpeuse et délicate à la fois, et surtout ne présentait plus la moindre trace de blessure, même infime. Son désir, pourtant, se mêlait d’une fureur bien loin de s’éteindre.

Il ne trouva pas en lui l’énergie de refuser en lançant à son interlocuteur tout ce qu’il pensait de lui, juste celle de partir sans se retourner.

***


Quelques jours plus tard seulement, Victor se retrouvait, sans savoir très bien pourquoi lui-même, dans un salon privé de Dorian Gray, en attendant d’être introduit.

“Je suppose que la curiosité scientifique marche dans les deux sens.” dit le jeune homme au visage parfait d’un ton moqueur, comme s’il avait prévu cela depuis le début.

Dans une de ses poches, Victor avait un scalpel. Il était là pour une nouvelle expérience. Du moins, il en était presque persuadé. Mais déjà, les manières insupportables et le regard de braise de Dorian Gray lui faisaient tourner la tête. Etait-il venu pour une autre expérience, celle qu’il lui avait proposée ? Etait-il venu pour le poignarder d’un coup de scalpel ? Victor avait quelques scrupules sur l’assassinat. Bien entendu, Mr Gray le méritait presque certainement, mais ce serait sale, sans compter que la police serait probablement impliquée.

“Ne vous méprenez pas !” s’exclama-t-il alors que Dorian lui caressait la joue d’une façon que Victor jugeait désagréablement propriétaire. “Je suis juste venu vous transpercer de mon scalpel !”

Il y eut un long silence. Ce n’était probablement pas des choses qui se disaient dans une société polie. Victor n’avait pas vraiment voulu le dire à haute voix. Ni agiter l’arme en question. En même temps, si la société avait été acceptable, on n’y aurait pas sous-entendu non plus ce que Dorian y sous-entendait.

Dorian eut un sourire particulièrement pervers et murmura, ses lèvres finement ourlées frôlant l’oreille de Victor. “Pourquoi pas ?”

Et Victor lui planta le couteau dans la main.

Dorian cria. Insulta Victor, clamant qu’il n’y connaissait vraiment rien. Mais le scientifique ne pouvait qu’observer la main qui guérissait lentement. Il voulait la regarder de plus près. Il voulait la toucher. Il saisit les doigts de Dorian, porta la paume à son regard, et, sous l’effet d’une impulsion, lécha le sang. En dessous, la blessure s’était déjà refermée.

“Que se passe-t-il ?”

“Si tu veux continuer, écoute-moi un peu !” s’exclama Dorian. “Ignare.”

“J’en connais suffisamment pour savoir que les blessures ne guérissent pas de cette façon !” Mais Dorian avait commencé à se déshabiller le torse, avec des mouvements étrangements innocents pour aller avec son corps frêle, mais que démentaient ses yeux intenses et dépravés. Et Victor ne put que se laisser entraîner, dans le but sans doute absurde d’en savoir plus.

Ce n’était pas que Victor espérât des confidences sur l’oreiller. S’il suffisait de coucher avec Dorian Gray pour connaître les secrets de la régénération aux plaies et de la jeunesse persistante, alors la moitié de la bonne société de Londres et une bonne partie du reste le sauraient déjà.

Mais il voulait voir - il voulait obsessionnellement savoir - comment cette régénération se passait. Il ne voulait pas que Dorian lui fasse toucher son corps et touche le sien, mais ce n’était pas parce que son corps n’en avait pas envie, au contraire… Aucune autre beauté au monde, celle d’un poème, celle d’un paysage, celle d’une femme, n’aurait pu le détourner d’une telle expérience, mais chez Dorian, peut-être la beauté de ses yeux, de son visage, de son corps, n’était-elle pas séparée de ces guérisons miraculeuses ?

Suivant les consignes de Dorian, il n’entama que superficiellement la peau de sa poitrine, cette fois. Puis il lécha la plaie à nouveau, cette fois avant de voir la blessure se refermer lentement. Pourquoi Dorian le laissait-il faire cela ? Etait-il capable, comme son visage semblait l’exprimer, d’en tirer du plaisir ? Comment ? N’avait-il pas peur que Victor révèle son secret ? Non, réalisa-t-il, il n’était pas le genre de personne qu’on écouterait, ni même qui serait capable d’en parler à l’un quelconque des gens de la compagnie de Dorian. Quant aux journaux scientifiques, ils ricaneraient de ce phénomène pourtant si vivace, si frais, si sanglant et sublime et obsédant. Il était incapable d’en voir l’origine, de voir même la façon dont les tissus se reconstituaient ; ils semblaient devenir flous pendant les faits, plus proches d’un trait de peintre romantique que d’une vraie peau. De même, sa langue était incapable d’en percer les mystères.

Victor ne prit conscience qu’à ce moment, le bas-ventre de Dorian glissant contre le sien à travers leurs vêtements, que son excitation n’avait pas été toute scientifique, que sa verge se tendait contre sa chemise, même si l’intensité de se sensations l’avaient fait s’y méprendre. Si le contact avait été moins pressant, le corps de Dorian Gray moins parfait, ses blessures moins fascinantes et le contraste entre son visage d’ange et ses expressions de démon si effrayant, Victor se serait sans doute laissé aller à se demander si la passion scientifique était corrompue ou la passion charnelle sublimée par un tel mélange. Mais ce ne fut qu’une pensée fugitive avant qu’il revienne aux incisions sur la peau de Dorian extasié.

“Pervers !” grogna-t-il en sentant le frottement augmenter son désir.

Dorian eut un petit rire faux. “Qu’es-tu donc, alors, hypocrite ?”

“Je veux juste savoir !” s’exclama Victor avec une sincérité dangereuses. “Comment fais-tu cela ?”

“C’est un cadeau,” murmura Dorian, abandonné, la tête en arrière, enfin satisfait de voir son propre sang. “De quelqu’un qui m’aimait.”

“Un scientifique ?” Victor frissonna. “Une créature ?”

“Non. Juste un peintre sans rien de particulier…”

Victor n’attendait pas une réponse, mais il n’aimait pas non plus qu’on se moque de lui. Se sentant insulté, il planta le couteau plus profondément dans la poitrine de Dorian, évitant tout de fois les organes vitaux. Le jeune dandy eut, encore une fois, un cri de douleur et un mouvement vif, qui laissa à Victor une sensation si satisfaisante qu’il avait joui dans son pantalon avant même que la blessure ait fini de se refermer.

“De tous les hommes avec qui j’ai couché, vous êtes le pire fat à l’esprit fermé…”

Victor se leva, plus blessé par cette dernière remarque qu’il ne voulait se l’avouer. “Nous n’avons pas couché ensemble !”

“Je savais bien que vous n’y connaissiez rien. Finissez ce que vous avez commencé.”

Victor avait une vague impression qu’il était censé le faire, et que ce ne serait même pas si déplaisant ; il détestait suffisamment cette impression pour faire un pas en arrière.

Dorian se leva promptement, et embrassa Victor avec colère, avec passion, à tel point que même déjà satisfait le scientifique ne put le repousser, le temps de reprendre ses esprits.

Puis Dorian se sépara de lui, son visage exprimant une satisfaction méprisante. Ainsi, pensa Victor, ce contact avait été assez, avec les stimulations précédentes, pour qu’il obtienne ce qu’il avait cherché…

“Cela ne compte toujours pas comme une relation sexuelle !” s’exclama-t-il.

“Vraiment ?” demanda Dorian d’un ton mesuré, où la passion avait disparu ; elle avait été tellement temporaire, tellement artificielle. Victor méprisait le temporaire et tous ceux, comme Dorian, qui y tenaient tant. “Ce sera pour la prochaine fois, alors, si tu es si sûr de toi.”

“Il n’y aura pas de prochaine fois !” s’exclama Victor. “Je ne te connais pas, tout ceci est absurde et n’a aucune explication.” Ni morale, ni psychologique, ni scientifique, ni aucune de celles qui comptaient. Il avait perdu son temps.

Il quitta le manoir à grand pas, en oubliant son chapeau. Il ne revint pas le chercher.

[Fic] A bunch of lonesome heroes, Pacific Rim, Mako et Raleigh [de KingKazma, pour Sarregousette]

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Titre : A bunch of lonesome heroes
Auteur : KingKazma (participant 8)
Pour : Sarregousette (participant 23)
Fandom : Pacific Rim
Personnages : Mako+Raleigh, Newton et Hermann
Rating : G
Disclaimer : à Guillermo del To(to)ro
Prompt : Pacific Rim, Raleigh et Mako post film, la vie sans les kaiju (de préférence sans les mette en couple, je suis fan de leur relation platonique, mais je ferais avec aussi !)
Note : Je te l'envoie maintenant parce que si je la retouche encore un fois, je sais pas quand je l'enverrai ! Je ne la trouve pas assez aboutie (ou alors j'explose le nanowrimo pour la finir tellement j'ai envie d'écrire sur eux) et il y a surement trop de Newt et de Herm' (et pas assez de Tendo ou de Herc) dedans. Mais voilà... j'espère que cela te plaira quand même !
(le titre vient d'une chanson de Leonard Cohen)


S'étirant sur le lit en baillant, Mako jeta un coup d’œil au réveil. Il était à peine 6h du matin mais on ne se défaisait pas en quelques semaines d'habitudes prises depuis des années.
52 jours exactement.

52 jours que la brèche avait été fermée.

52 jours que son père et un de ses meilleurs amis étaient morts.
La jeune femme ferma les yeux et se força à respirer.

Elle se leva, vêtu d'un vieux T-shirt de Raleigh et enfila et bien... un des vieux pantalons de sport molletonné et à la taille trop lâche du pilote avant de se diriger vers la salle de bain. Puis, la toilette faite, vers la cuisine.
Raleigh lui sourit depuis le comptoir et déclama :

-Le thé de Mâ-dâme est servie.
Elle lui tira la langue.
Tout ça parce qu'un des premiers matins de leur collocation, elle s'était levé la première avec une furieuse envie de café. Elle s'en était simplement préparé un et avant même de se rendre compte qu'elle effectuait des gestes qu'elle n'avait jamais réalisé avant, elle porta la tasse fumante à ses lèvres. Et recracha, en s'écriant :

-Oh que c'est amer ! Mais c'est dégoûtant ! Que c'est amer !

Inquiété par le bruit, Raleigh qui lisait dans son lit en attendant une heure plus "normale" pour se lever, s'était rendu dans la cuisine. Il lui avait prit la tasse des main et avait bu le café qui restait en nettoyant le comptoir. Oh, et en riant à se faire mal aux côtes aussi.

En fait, la collocation s'était imposée. Ou presque.
Le lendemain de leur victoire, ils avaient été prévenu qu'ils devraient quitter le Shatterdome d'ici deux jours. Ils avaient un peu bu ("Du VRAI alcool ! Pas ce truc distillé en douce que tu faisais de temps en temps...." avait dit Tendo à Newton, avant de rejoindre sa femme et sa petite fille pour l'histoire du soir) et avaient fini par lancer une fléchette sur une carte pour savoir où ils iraient passer leur vie. Si Hermann avait hérité de la steppe russe et Newton de New Dehli, Raleigh avait quand à lui son avenir en Argentine et Mako en plein océan Atlantique.

Hermann leur avait raconté deux ou trois anecdotes qu'il lui été arrivé en Inde, quand il s'y rendait pour des conférences et Newt s'était rappelé avec beaucoup d'amour dans la voix de ses grands parents maternels qui avaient passé une bonne partie de leurs vies à arpenter les eaux calmes de l'Europe sur une péniche. Mais ces deux là avaient déjà leurs places réservés (en grandes pompes) à M.I.T.
Raleigh n'avait ni famille à rejoindre ni emploi qui s'ouvrait à lui.
Et Mako non plus.
Alors, une collocation dans l’anonymat d'une grande ville était une idée comme une autre. Une idée plutôt bonne, pour des gens ivres. Cette fois la fléchette atterrit au nord de la côte est américaine.
Le lendemain matin, après un cachet pour rendre moins pénible la gueule de bois, l'idée de New York leur avait plu. Mako et Raleigh avaient empaqueté leurs maigres possessions et pris le premier vol qui leur permettrait de rejoindre la Grande Pomme.

Raleigh n'avait pas mit une semaine avant de trouver une place comme serveur dans le Starbuck le plus proche. L'argent n'était pas un problème, lui avait assuré Mako. Pentcost avait veillé à ce que sa fille ne manque de rien. Mais il fallait qu'il fasse quelque chose d'utile si il ne voulait pas devenir fou. Mako, elle, faisait une orgie de musées et de bibliothèques où elle dévorait les classiques de la littérature enfantine… ou les classiques tout court. Une orgie de piscine, de théâtre, de cours de danse de salon et de soirées au cinéma. Une orgie de promenades dans les parcs où elle riait devant les écureuils et regardait nager les canards des heures durant.
Tout ce qu'une vie au Shatterdome ne lui avait pas donné malgré les efforts de ceux qui l'entouraient.
Quand Raleigh ne travaillait pas, il l'accompagnait, souriant simplement de la voir heureuse.


Pour en revenir à cette matinée précise, tout en buvant le thé que son colocataire venait de lui donner, Mako lui expliquait ce qu'elle pensait faire aujourd'hui (aller à son cours de cuisine du jeudi matin, puis un peu de yoga, lire la fin du Seigneurs des Anneaux, peut être aller faire un jogging et regarder le dvd de cette comédie romantique dont les journaux avaient fait l'éloge.)
Raleigh l'écouta attentivement tout en finissant la vaisselle puis se prépara à partir. Il embrassant tendrement Mako sur le front en lui murmurant qu'il serait là vers 15h. Mako s'attarda quelques secondes contre lui avant de demander s'ils iraient faire le jogging ensemble. L'homme hocha la tête et il quitta l'appartement.


Quand Newt avait apprit que les deux jeunes pilotes partaient réellement pour New York, il avait tenu à offrir quelque chose à Mako. Quand elle avait ouvert la petite boîte, elle avait froncer les sourcils : un collier et une laisse ? Un petit mot du docteur disait simplement « Pour ne pas perdre ton labrador dans cette grande citée
Mako avait hésité à envoyer un collier anti-puce à Hermann. Raleigh s'en chargea, ajoutant dans le petit colis un vermifuge en suppositoire.
Alors ce n'est pas sans appréhension que Mako ouvrit l'e-mail qu'elle venait de recevoir de la part du savant. Enfin qu’apparemment elle avait reçu à 3h du matin. Mais il n'était question que d'elle. Et d'avenir.



Hey Princesse,

je sais que ça ne fait pas longtemps que tu goûtes à la vie new-yorkaise mais… il y a une chair pour toi ici, tu sais ? Je connais pas plus pointue que toi en génie méca (bon, ok j'ai un master en résistance des matériaux ;-D ) mais on aurai jamais pu y arriver sans tes recherches. Tu pourrais enseigner la cinétique.

Je te demande pas une réponse. Juste d'y réfléchir.


On t'embrasse très fort (et on tapote ton labrador <3)


Newt (et Herm')

p.s. : te biles pas pour les diplômes que t'as pas, tu as mon soutien, ça suffit pour le directeur (ok, tu as sauvé le monde aussi, ça aide *o*)


Mako relégua l'idée tout au fond de ses pensées (et grâce au Drift, celles de Raleigh). Au moins jusqu'à ce qu'ils fassent leurs étirements à côté d'un banc après la séance de jogging.

-Oncle Newt pense que je pourrais enseigner à M.I.T.

-Ca serait bien, non ?

-Ca serait bien, oui. Mais pas maintenant. Tu penses que ça serait stupide de reprendre un vrai cursus scolaire ?

-Pour devenir Docteur Mori ? Sie würden vor Freude weinen. (1)

-Je crois que c'est pour ça qu'oncle Newt te déteste.

-Pardon ?

-Tu savais déjà parler allemand, japonais, espagnol et russe...

-Je baragouine le russe.

-Tu débats avec Aleksis au sujet des anti-héros de Tolstoï et quand tu commences à parler recettes avec Sasha, personne ne peut vous arrêter : ce n'est plus baragouiner. Et je ne m'attarde pas sur lefait que tu ai apprit l'égyptien hiéroglyphique ! Mais quand tu as rencontré les frères Wei, tu as mis moins d'une semaine pour t'entretenir avec eux dans leur langue !

-Mais je connaissais déjà le japonais ! Le cantonais n'était pas difficile !

-Et c'est pour ça que Newt ne t'aimes pas. Il déteste les langues et sait en parler deux uniquement parce que ses parents étaient d'origines différentes. Pour lui c'est abscons. Il est simplement jaloux de ta facilité dans un domaine qui lui échappe totalement.

-Si ça peut l'apaiser, j'ai le même sentiment envers la haute finance et l'économie. Et ton art culinaire.

-Hey ! Je progresse !

-Parce que ça pouvait empirer ?

Raleigh dû se remettre à courir, poursuivit par une Mako qui hésitait entre être furieusement en colère et rire à gorge déployée.


888


Malgré ce qu'avait dit Mako au sujet du professeur Geiszler, Raleigh avait une idée différente de leur non-amitié. Oh, bien sur il était jaloux. Mais pour une tout autre raison.
Alors que Raleigh n'avait rien de bien précis à faire et déambulait dans le Shatterdome, le pilote trouva la salle que les deux scientifiques se partageaient. Newton était parti (à la recherche de café ou de morceaux de Kaiju, qui sait…) et Hermann travaillait sur son tableau noir. Raleigh allait quitter la salle pour ne pas le déranger quand ce dernier se retourna :

-Je peux faire quelque chose pour vous ?

-Pardon, professeur, je ne voulais pas vous déranger. Je crois que j'ai raté le réfectoire.

-Forcément. Que feriez-vous ici, sinon ?

La voix du mathématicien était froide.

- Pentecost a essayé de m'expliquer vos recherches mais j'avoue que j'ai été très vite perdu. J'aurai aimé avoir une seconde chance de les comprendre.

Gottlieb soupira et descendit de l'escabeau. Il observa Raleigh, soupira de nouveau et demanda :

-Vous êtes vraiment sûr ?

Comme le pilote hochait la tête, Hermann commença sa démonstration. Il ne fallu pas même dix minutes pour que Raleigh soit de nouveau perdu alors il se permit d’interrompre le savant, lui expliquant qu'il ne pourrait définitivement pas comprendre la théorie, mais que par contre, il aimerait beaucoup savoir ce qui l'attirait tant dans les mathématiques. Après un moment où il resta silencieux, Hermann se remit à parler. Et cette fois, cela raisonna profondément en Raleigh. Si bien que, lorsque le mathématicien conclu et qu'il le regarda dans les yeux, s'attendant à des remarques moqueuses ou peu civiles (au mieux), il fut étonné de voir le sourire lumineux que son vis à vis lui offrait. Et Raleigh lui expliqua à son tour comment les lettres ou les idéogrammes, la structure d'une phrase, la grammaire, tout cela lui parlait directement à l'âme. Alors Hermann lui sourit, oh, juste un tout petit sourire mais Raleigh savait qu'il avait dorénavant un ami.
Et, en attendant la prochaine attaque, le pilote passait un peu de son temps libre avec lui, parlant musique classique ou blockbuster, mécanique ou œnologie.

C' était cela qui lui avait attiré les foudres de Geiszler. Parce que Newton « J'ai cinq doctorats » Geiszler, Newton « je suis une rock-star » Geiszler ou plus récemment Newton « mes recherches ont sauvé le monde » Geiszler manquait terriblement d'assurance. En tout les cas pour les choses du cœur.



Mais sur le chemin qui les ramenait à leur petit appartement, Raleight garda cela pour lui. Et puis, ce n'était pas comme s'ils allaient faire un Drift demain, n'est-ce pas ?
Il garda cette pensée pour lui parce qu'elle en appelait une autre qui l’empêchait parfois de dormir.
Si Mako rencontrait quelqu'un ?
Bien sur qu'elle rencontrerait quelqu'un ! Cela était une évidence et ce n'était pas le problème !
Non, le problème s'était… est-ce que cette personne parviendrait à comprendre leur relation de co-dépendance ? Il ne voulait pas que Mako se retrouve le cœur brisé parce qu'il avait besoin d'elle et qu'elle avait besoin de lui. Il ne voulait pas qu'elle souffre parce qu'ils étaient liés.
Avec Yancy… avec Yancy cela aurait était plus simple car personne n'aurai mit en doute l’honnêteté de son frère ou la sienne s'ils passaient certaines nuits dans les bras l'un de l'autre. Mais là ?
Serai-ce de la polyarmorie ? Ou une relation ouverte? Les mœurs avaient (un peu) évoluées soit mais…

-Vous réfléchissez trop, monsieur Becket. »

Mako lui tapotait la joue avec son index.

-Pardon ?

-Tu as vraiment l'air tracassé. Quelque chose ne va pas ?

-Oh. Rien. Trois fois rien.

-Menteur.

-Hey ce matin, y'a le groupe d'adolescentes qui est revenu.

-Comme chaque fois que tu travailles. C'est pas leur café qui peut attirer du monde de toute façon.

-Mako…

Elle lui tira la langue :

-Quoi, je dis juste la vérité. Enfin, elles ont fait quoi cette fois ?
-La petite blonde a renversé sa boisson sur le comptoir et j'ai du changer de T-shirt.

-Tu n'a pas été brûlé ?! Ca va ?

-C'était un café glacé, ça va je t'assure ! Et je ne leur ai pas donné le plaisir d'un strip-tease puisque je me suis changé dans les vestiaires. Elles semblaient horriblement déçues quand je suis revenu.

Mako hocha la tête tristement :

-Tu es un être humain ! Pas un sex-toy !

-Tu sais pourquoi j'aime être torse nu ici ?

-Noooon ?

-Parce que tu ne vois que les cicatrices.

-Oh, je vois le corps de dieu grec aussi ! » Se mit à rire Mako. Puis après un petit silence, elle ajouta d'une voix accablée « Juste que… Papa avait les mêmes, tu sais. Et quand j'étais petite je les suivais du doigt et il me disait… dans un japonais balbutiant... d'arrêter parce que cela le chatouillait. Ces cicatrices, elles montrent que tu as perdu quelqu'un. Et que tu as été assez fort pour piloter seul. C'est difficile de passer à côté.

Raleight la prit dans ses bras et ils restèrent longtemps ainsi.
Si Mako rencontrait quelqu'un et bien, ils trouveraient une solution.

FIN


(1) Sie würden vor Freude weinen. : Ils en pleureraient de joie.

[Fic] Comme dans une blague de mauvais goût, Daredevil (TV) [de The Splendid, pour Road Slug]

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Titre : Comme dans une blague de mauvais goût

Auteur : The Splendid (participant 9)

Pour : Road Slug (participant 2)

Fandom : Daredevil (TV) (et le MCU de manière générale)

Personnages : Daredevil, Hawkeye (plutôt version Matt Fraction que AoU), Foggy Nelson

Rating : PG

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.

Prompt : [spoilers sur la saison 1 de Daredevil] J’aimerais voir l’univers de la série sur rattacher un peu plus au MCU, avec peut être des caméos de héros, du SHIELD, ou peut-être Dude!Hawkeye en mode Fraction? Mais j’aimerais aussi voir comment Matt et Foggy naviguent leur nouveau statut quo, est-ce qu’ils vont le dire à Karen (ou qu’elle va le deviner ?), comment Foggy gère le fait que son meilleur ami lui ment depuis le début sur ses capacité et est un super héros ? Est-ce qu’il se retrouve dans le rôle de la demoiselle en détresse ? Etc...: :)

Notes : finalement j'ai un peu plus axé sur une partie du prompt (hum) que sur le reste, et du coup j'ai tenté de me rattraper aux branches sur la fin... je ne suis pas très sûre de la caractérisation, aussi (pour Hawkeye c'est vraiment sensé être la version de Fraction), mais j'espère que ça passe quand même ^^ ;;;



Comme dans une blague de mauvais goût



« Aww, pas juste. J'étais là avant. Vous m'entendez, gros tas de muscles ? J'étais là AVANT ! »

La porte se ferme dans un claquement sec. Matt, poings liés dans son dos, a atterri contre un homme aux vêtements épais, et dont le ton agacé masque à peine une pointe d'amusement.

Il sent le chien mouillé, aussi.

« M'est avis qu'il n'en ont rien à faire », souffle Daredevil de sa voix rauque, tout en se tentant de se redresser afin de ne plus écraser l'autre de son poids. Autre qui comprend rapidement la manœuvre, puisqu'il se laisse glisser sur le côté.

Les deux hommes sont désormais côte à côte.

« Aww, on n'y voit vraiment rien, ici, » lâche Monsieur Chien Mouillé. Une information toujours intéressante pour Matt.

« Rendez-moi un service, reprend soudain l'autre : dites un mot.

— Un mot », s'exécute Matt.

Silence, puis soupir profond.

« Okay, c'est bien ce que je pensais. Ils ont cogné un peu trop fort et ils m'ont bousillé mes prothèses, les salauds. »

Matt ne peut retenir un sourire. Un aveugle et un sourd... même Foggy ne résisterait pas à en faire une blague.

Son sourire s'élargit lorsqu'il se rend compte que s'il s'en sort, il aura tout le loisir de raconter ses mésaventures à son ami. Voilà bien un avantage à révéler son identité secrète, même si l'opinion de Nelson sur ses activités nocturnes varie encore un peu en fonction de son humeur.

En parlant d'identité secrète, Matt est un peu étonné de la stupidité de ses adversaires. Ce n'est pas la première fois qu'on lui fait le coup du « on n'enlève pas le masque jusqu'à ce que big boss arrive », mais ça reste toujours aussi... époustouflant. Et pratique.

« Moi c'est Hawkeye, au fait.

— Daredevil, répond Matt sans réfléchir.

— Vous me répéterez ça quand on s'en sera sorti. Si on s'en sort. Au fait, vous savez défaire les liens avec les dents ? »

Au moins, il ne perdait pas le nord.

Ce n'est qu'alors qu'il avait presque fini de se tortiller pour mettre sa tête à la hauteur des poings de Hawkeye que Matt comprit pourquoi ce nom lui semblait si familier.

Un Avenger. Il se retrouvait coincé avec un Avenger. Un ancien du SHIELD, en prime. Si jusqu'à présent les héros de la cour des grands ne s'étaient pas intéressés à son sort, ça risquait de changer... et Matt n'était pas certain que cela l'arrange.

Quelques minutes plus tard, Clint Barton se frottait les poignets, avant de s'attaquer à ceux de Matt.

« Vous êtes là pour la gamine ? »

Matt hocha la tête, espérant que l'Avenger saurait percevoir le mouvement dans le noir.

« Elle s'est déjà échappée, en fait. Toute seule. »

Aww.

« On n'a pas l'air bête, hein ? »

Les mains enfin libres, Matt hocha la tête à nouveau. Il perçut que l'autre se levait, puis entendit un petit déclic. Lampe de chevet, à quelques mètres de là où il était assis.

« Ah, bah au moins, comme ça, on y voit mieux !

— Parle pour toi...

— Ouh là, allez-y lentement, faut que je m'habitue à la lumière. »

Bien sûr : il lisait sur les lèvres.

« J'ai dit : parle pour toi.

— Ah. Ah ! »

Révéler une information si importante à son propre sujet n'était probablement pas la meilleure idée que Matt avait eu de la soirée. Quoique, les autres n'étaient pas brillantes non plus.

« La fille Bishop s'est échappée ? demanda-t-il en levant à nouveau la tête en direction de l'archer.

— Yup. Y a une table près de toi si tu veux te redresser.

— Je sais. Tu l'as bousculée en te levant.

— Oups. »

Finalement, Matt se mit debout sans prendre appui sur le meuble, ne serait-ce que pour prouver qu'il était tout à fait capable de s'en sortir seul.

« Je propose que nous nous sortions de là, articula-t-il.

— Je plussoie. Une idée ?

— On attend qu'ils viennent nous chercher et on les tabasse.

— Ah. Hum. La bagarre, c'est pas trop mon truc. Et ils m'ont piqué mon arc. Les salauds.

— Pas d'autre Avengers dans les parages ?

— Non, en fait, c'est une mission solo. Et, hum, secrète. Je ne porte même pas mon uniforme habituel. Le T-shirt et le jean ne sont pas vraiment réglementaires, chez nous.

— Et les chiens ? »

Au ton que prit Hawkeye, Matt devina que cette simple mention avait probablement occasionné un sourire.

« J'adore les chiens. Pourquoi tu demandes ça ?

— Tu sens comme quelqu'un qui adore les chiens.

— Oh.

— Mais je n'ai rien contre eux moi-même.

— Tu en as un ? De chien ?

— Non. Ça ne conviendrait pas à mon style de vie. »

Bien plus facile de tout lâcher à la dernière minute pour aller courir sur les toits quand on a seulement une cane.

« J'adore les chiens », répéta Hawkeye.

Matt leva la main pour lui intimer le silence. À l'étage du dessus, les gros tas de muscles s'affairaient – nul doute qu'un ou deux d'entre eux ne tarderait pas à descendre les voir.

« Tiens toi prêt.

— Aww. J'ai vraiment pas le choix ?

— Tu peux me laisser le gros du boulot.

— Ce serait pas très cool. »

Chuchotement :

« Tu les entends vraiment de si loin ? »

Encore une information qu'il valait mieux ne pas révéler.

« Oui.

— Tu peux les sentir, aussi ?

— Plus ou moins.

— Tu sais s'il y a du café dans les parages ? J'ai vraiment besoin d'un café. »

Matt ne chercha même pas à discuter et se concentra.

« Probablement. C'est une cuisine, au-dessus.

— Okay. »

Hawkeye vint se placer aux côtés de Daredevil, poings en avant.

« Je croyais que tu n'aimais pas la bagarre ?

There's coffee in that nebula.

— Dix secondes, » indiqua Matt en éteignant la lumière avant que les tas de muscles n'arrivent dans leur couloir. Plus le temps de s'interroger.

« Cinq », souffla Daredevil, plus pour lui-même qu'autre chose.

La porte s'ouvrit.



* * *



« Il y a du café dans cette nébuleuse ? »

C'était probablement le meilleur moment pour le demander. Clint s'en préparait un, de café, tout en inspectant son arc – Matt entendait la main caresser la corde, et peut-être quelques flèches aussi.

Manifestement, l'archer était tout occupé par son arme, aussi Matt se permit-il de lui taper sur l'épaule.

« ''Il y a du café dans cette nébuleuse ?''

— Janeway, répondit Hawkeye. Tu sais, Voyager.

— Star Trek ?

— Yup.

— Jamais vu.

— Ah, c'est peut-être pas dispo avec la description auditive.

— Non.

— Tu rates quelque chose, c'est la meilleure capitaine ! Elle adore les chiens. »

Matt haussa les sourcils, ne pouvant réprimer un sourire.

« Je ne m'en serais pas douté... »

Quelque part au loin, l'un des gros tas de muscles laissa échapper un gémissement.

« Bon, je ne vais pas m'éterniser...

— Mmh, Daredevil, c'est ça ?

— Oui ?

— Ce serait peut-être pas mal si, hum, le bruit de cette aventure ne se diffusait pas trop loin.

— Mission secrète ? moqua Matt.

— J'ai une réputation à préserver, se défendit Clint.

— Très bien. Et les miens, de secrets ?

— Croix de bois, croix de fer...

— Okay, okay. »

Daredevil tendit la main. Hawkeye avait une poigne ferme. Il sentait toujours le chien mouillé.

« À une prochaine fois, alors, conclut Matt.

— Mmh, je n'espère pas. Ou dans de meilleures circonstances.

Ça existe, les bonnes circonstances, chez les Avengers ?

— Et dans Hell's Kitchen ? »

Ils rirent de concert.



* * *



« Sérieux, le Hawkeye ? »

Techniquement, raconter l'aventure à Foggy ne signifiait pas « la diffuser trop loin ». Du moins, c'était ce que Matt se répétait.

« En chair et en os. Et en muscles, pour le coup.

— Et est-ce qu'il est plus ou moins amoché que toi, ''pour le coup'' ? »

Une pointe d'agacement sous le ton amusé.

« Pour être honnête, je ne suis pas si amoché que ça.

— Mouais.

— Il faudrait y aller vraiment fort, pour m'amocher.

— Bien sûr... »

Karen n'était pas encore arrivée au bureau. Elle était souvent en retard, ces temps-ci... Matt savait pertinemment qu'il y avait baleine sous caillou, mais n'avait pas trouvé le bon moment pour amener le sujet. Peut-être parce qu'il le redoutait lui-même.

« Et donc, Hawkeye.

— Oui. Hawkeye.

— Il est comment ? »

Matt fit mine de réfléchir, puis sourit.

« Il aime les chiens. Et le café.

— Tu lui as révélé ton identité secrète ? »

Froncement de sourcils.

« Bah oui, se justifia Foggy, ce serait peut-être pas mal d'avoir les Avengers pour clients. Mieux que pas mal, même.

— Je doute qu'ils aient besoin de nous. Stark a suffisamment d'avocats comme ça.

— Mais il ne nous a pas, nous, justement !

— Foggy...

— Vraiment, tu fais rien correctement. Il y a des gens auxquels on peut révéler son identité secrète : son meilleur ami, et de potentiels futurs clients ! »

Là encore, le ton léger dissimulait autre chose. Ce n'était pas la première fois qu'ils se livraient à cette danse. Pour le moment, Matt trouvait que le meilleur moyen de la mener était de faire semblant de ne pas danser.

« Au passage, reprit-il donc, notre cible, tu sais, la fille de l'homme de presse...

— Oui ?

— Elle s'était échappée toute seule.

— … ah. Vous avez servi à rien, en gros.

— Oui.

— Et ça t'arrive souvent, ce genre de choses ?

— Non. »

C'est ce moment précis que choisit Karen pour faire son apparition dans les locaux de Nelson & Murdoch. Elle adressa un petit sourire assez peu convaincant à ses collègues à travers la vitre – Matt le devina à la réaction de son meilleur ami – avant de se retrancher derrière son bureau.

« Mmh, fit Foggy. Je reviens. »

Juste avant d'ouvrir la porte, néanmoins, il se retourna d'un coup, manquant de se prendre le coin de la table.

« Il t'a complètement porté la poisse, en fait. »

Sur ce, il sortit, laissant Matt seul avec sa paperasse, et son sourire.

Nul doute qu'il ne recroiserait pas la route d'Hawkeye de sitôt. Et ça valait mieux comme ça. Il avait suffisamment de choses à gérer comme ça – au boulot, avec son meilleur ami, et lors de ses activités nocturnes – pour ne pas y ajouter des Avengers.

Quand même, songea Matt en terminant sa tasse de café : il ne risquait pas d'oublier cette soirée-là.

Plus qu'un mois !

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Salut les gens !

Désolée de vous mettre la pression, mais c'est comme ça, c'est la vie <3
Donc voilà, on y est : c'est le mois d'octobre !  Je vous rappelle que la deadline, c'estle 31 octobre.

Si vous pensez d'ors et déjà ne pas être capable de finir à temps, ou si vous voulez abandonner, laissez un commentaire (ils sont screené). On verra ce qu'on peut faire.


Pour ceux qui ont leur week-end de libre : LET'S GO !!!

[Fic] L'anniversaire de la mort de Dahlia Wroughthorn, Night Vale [de Malachite, pour Inlandsis]

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Titre : L'anniversaire de la mort de Dahlia Wroughthorn

Auteur : Malachite (participant 16)

Pour : Inlandsis (participant 17)

Fandom : Welcome to Night Vale

Rating : PG

Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas. Si.

Prompt : [Spoiler pour les premiers épisodes] J’adorerais une section « Courrier du cœur » dans l’émission de Cecil. Sérieusement. Elle serait sans doute très étrange et Cecil la traiterait sans doute de manière très étrange et c’est ça qui en ferait tout le charme : en plus, il y a moyen de caser facilement un peu de Cecil/Carlos dedans si tu en as envie ! Tu peux écrire une émission entière dans laquelle s’insère le courrier du cœur ou alors juste la partie courrier du cœur de l’émission mais dans tous les cas, les gens de la ville envoient des lettres à Cecil et il doit y répondre par des conseils. Voilà !

Note : Bon, au final, je n'aurais pas fait une émission entière, mais j'espère que ça te plaira quand même ! Dans tous les cas, j'aurais bien rigolé.



Quelque part dans votre bouche se trouvent vos dents.

Elles ne devraient pas être là.


Bienvenue à Night Vale.



Comme vous le savez sans doute, chers auditeurs, aujourd'hui marque l'anniversaire de la mort de Dahlia Wroughthorn ! Née le 12 janvier 1913 et décédée le 25 août 1949, Dahlia fut la voix de notre petite radio jusqu'à sa fin tragique, mais son accomplissement le plus marquant reste l'instauration d'une rubrique courrier du cœur auquel elle répondit sans faute, jour après jour, jusqu'à ce qu'une correspondante déçue ne l'agresse ici même. C'est en hommage à elle et à sa mort tragique que les pinces à linge sont interdites dans nos locaux.


Comme annoncé dans nos précédents bulletins de la semaine, j'honorerai la mémoire de Dahlia en répondant au courrier du cœur reçu jusqu'à aujourd'hui minuit, le cachet de la poste faisant foi. Je rappelle la procédure d'envoi :

- Rédigez votre courrier du cœur

- Signez-le d'un pseudonyme. Signez-le d'un bon pseudonyme. Ne donnez jamais votre nom au courrier du cœur.

- Scellez votre courrier du cœur selon les rites préconisés par notre poste locale.

- Faites manger votre courrier du cœur à votre animal favoris.

- Il saura.

La nuit, en dormant, vous rêverez de notre réponse. Vous rêverez de notre réponse encore et encore et encore. Vous rêverez de notre réponse jusqu'à ce que vous l'ayez suivie.

N'envoyez pas un courrier du cœur à la légère. Votre propre cœur pourrait en pâtir.


Notre premier courrier du cœur nous vient donc de « la Vieille, Près du Parking En-Dehors de la Ville » ! La Vieille, Près du Parking En-Dehors de la Ville nous écrit donc – ah... [Pause prolongée] Votre lettre est peut-être un peu longue, La Vieille, Près du Parking En-Dehors de la Ville, mais je vais la résumer. Notre amie nous écrit donc pour le compte de l'un et/ou de l'une de ses amis, qu'elle appellera « Jessika » pour plus d'anonymat. Jessika... Jessika est donc amoureux-se de l'un ou de l'une de ses camarades, Jessika... Malheureusement, la timidité de Jessika a toujours fait obstacle a une déclaration. De l'autre côté, Jessika semble se douter qu'il y a un malaise quelque part, mais paraît l'avoir interprété comme une gêne vis-à-vis de son comportement ou de leur amitié. La Vieille, Près du Parking En-Dehors de la Ville nous déclare ici : « La tension permanente est juste usante pour les nerfs, et Jessika en a arrêté de chanter à l'aube, ce qui plombe méchamment l'ambiance». La Vieille voudrait donc savoir comment retrouver la paix de son foyer !


Très chère La Vieille, Près du Parking En-Dehors de la Ville, je comprends entièrement votre problème. Les troubles du cœur peuvent dévorer les amoureux jusqu'à les rendre un peu « envahissants » pour leurs proches – moi-même, je dois souvent m'empêcher d'être trop disert sur mon petit ami, Carlos, qui est un héros et surtout un immense scientifique ! Heureusement, j'ai une éthique professionnelle qui m'empêche d'étaler ma vie privée sur les ondes malgré, je l'avoue, un besoin parfois brûlant de partager certaines anecdotes – comme le fait que, ce matin, il m'a envoyé des photos de chats absolument adorables en train de chasser des antiquités. Carlos est vraiment le meilleur des petits amis.


Bref, La Vieille, Près du Parking En-Dehors de la Ville, je comprends entièrement votre problème. Malheureusement, en temps que spectatrice extérieure, votre pouvoir d'action est limité. Le mieux serait encore de vous ménager un peu de temps avec Jessika pour mettre les choses à plat : que pense-t-elle ou il de cette affaire ? Quel est son vrai ressenti ? On interprète parfois les actions d'autrui : si ça se trouve, son trouble n'est en réalité que la réalisation lente et rampante du fait que nos plus grands accomplissements, d'ici quelques siècles, ne seront plus que cendres et absence de sens. Ménagez-vous donc un entretien privé, où elle ou il se sentira à l'aise – envoyez Jessika faire autre chose pendant ce temps – et essayez de comprendre son point de vue. Demandez-lui ce qu'il ou elle pense de Jessika, ainsi que ce qu'il ou elle compte faire de la situation.


Au pire, si Jessika n'a pas l'air disposé-eu à agir et que Jessika ne fait rien non plus, organisez une confrontation comme dans ces comédies romantiques, là, vous savez ? J'aime bien quand les deux acteurs principaux sont enfermés dans un petit espace clos : le résultat est toujours tellement amusant et romantique, sauf quand l'un des deux dévore l'autre ! Sinon, notre maire Dana Cardinal, du temps où elle était interne dans cette station, me disait adorer quand les deux héros ont un billet d'avion pour la même place, ce qui entraîne une dispute amusante avant qu'ils passent le trajet pressés l'un contre l'autre. Sinon, il vous reste le grand classique : « enfermés ensemble dans un cimetière après Pâque ». Vous m'en donnerez des nouvelles !


Bonne chance, La Vieille, Près du Parking En-Dehors de la Ville ! Souvenez-vous : la communication est clef. Évidemment, vous n'êtes que spectatrice : vous ne pouvez pas décider à la place de Jessika ou de Jessika, même si elles ou ils font des choix que vous désapprouvez. Cependant, c'est votre maison, c'est son atmosphère qui souffre de cette situation, et vous avez entièrement le droit de leur demander quelques efforts !


La lettre suivante nous vient de Primevère Qui Vit Chez Toi. Primevère Qui Vit Chez Toi nous écrit la lettre suivante :


Il y a trois pattes d'araignée dans ton frigo. Comment sont-elles arrivées là ? Nul ne le sait. Je le sais. J'ai plié l'une des manches de ton T-shirt. J'ai regardé les vieux DVDs de X-Files que tu as oubliés sous la commode. Ils n'étaient pas très bons.

Pourquoi n'as-tu pas parlé à cette fille ? Tu devrais parler à cette fille. Tu as sept photos d'elle sur ton téléphone. Tu sauvegarde vos conversations Facebook. Tu cries son nom dans ton sommeil.

Pourquoi n'as-tu pas parlé à cette fille ? Tu devrais, tu sais. La maison a besoin d'un peu d'amour. De nouveaux DVDs.


Et c'est signé : Primevère Qui Vit Chez Toi. Primevère Qui Vit Chez Toi, je comprends entièrement votre problème : rien de plus assommant que les longues journées chez quelqu'un dont vous avez vu tous les DVDs – ou ne voulez pas les voir ! Bien évidemment, la dignité de mon poste m'interdit les réclames en-dehors des plages publicitaires, mais puis-je suggérer l'abonnement à Netflix ? C'est l'allié parfait des journées pluvieuses, ou lorsque la Police Secrète du Shérif interdit les sorties.


Votre second problème est le plus épineux. Pourquoi ne pas discuter avec votre interlocuteur ? Peut-être a-t-il des raisons pour ne pas oser lui parler. Peut-être sa bien-aimée est-elle déjà prise, ou lui a-t-elle déjà dit non ! En tout cas, la communication me semble votre première arme. Laissez-lui un message et voyez s'il répond.


La lettre suivante nous vient de Steve Carlsb...


STEVE CARLSBURG.


La lettre suivante nous vient de Petro Jones, Un Anonyme. Petro Jones – vous savez, l'anonyme – nous écrit :


Cher Courrier du Cœur,

Je pratique une profession peu « glamour » et qui m'occupe à plein temps. De plus, j'ai souvent des problèmes de voisinages qui me forcent à une constante vigilance. La solitude commence à me peser, mais comment présenter ma situation d'une façon plus attractive ? Je suis déjà inscrit sur des sites de rencontres, mais j'ai du mal à retenir les candidates ou attire les cas étranges : certaines ne viennent jamais au premier rendez-vous – après m'avoir posé un lapin, l'une a même prétendu que son GPS n'avait pas trouvé Nightvale et que je me payais sa tête !

Comment attirer l'amour et le retenir, tout en évitant les « cas » ?

Signé,

Petro Jones, Un Anonyme


Cher Petro Jones,


C'est une situation difficile que la vôtre ! Je dois dire que ma profession aussi rend les relations difficiles : de longues journées, des vacances rares... Mais au final, c'est le hasard pur qui m'a permis de rencontrer mon petit ami, Carlos, qui est un héros. Votre profession, cependant, a l'air plutôt solitaire, donc vous faites bien de vous inscrire sur des sites de rencontre.


Vous semblez chercher une relation de longue durée, mais ce genre de chose peut effrayer. Pourquoi ne pas commencer par des rencontres à répéter si le contact passe ? Et pour cela, je ne saurais que trop vous conseiller de chercher l'amour dans notre bonne petite ville plutôt qu'en-dehors. Nightvale bénéficie d'une histoire et d'une culture très riches, qui tissent entre nos concitoyens des liens indéfectibles : vous vous entendrez toujours mieux avec une femme de votre communauté.


Pourquoi ne pas vous inscrire à des clubs locaux ? Gravures sur pierres de sang, pleurs silencieux à minuit, regards insistants aux inconnus... Vous trouverez toujours une activité pour vous plaire – et des amitiés qui pourront peut-être donner de belles relations !


Une fois qu'on vous connaîtra pour votre personnalité et vos investissements, vous pouvez être sûr que votre profession apparaîtra comme un détail secondaire ! Soyez une personne avant d'être un statut. Bien sûr, j'admire beaucoup l'intelligence et l'érudition de Carlos, mon petit ami, mais c'est avant tout sa personnalité – sa chaleur, sa douceur, ses cheveux... – qui m'importent !


La lettre suivante... Oh... Ooooh... Le colis suivant... nous vient de Jean-Kévin... Il semble pulser étrangement... J'entends quelque chose... Des murmures ? Un bruissement d'eau ? Quelque chose goutte...


[Pause.]


Chers auditeurs, notre programme doit faire une pause – une pause rapide – oh – les murmures, les murmures... Chers auditeurs – je vous laisse maintenant à : la météo !


https://www.youtube.com/watch?v=TOBRQN0jBrs


Cher auditeurs,

Le colis a été maîtrisé. Les chocolats ont été déminés. La liqueur de cerise s'est vue neutralisée par l'héroïsme de l'interne Nathaniel.


À la famille de Nathaniel : nous sommes désolés. La station tout entière aimerait vous offrir son soutien en ce moment difficile.


Cela dit, les pâtes de fruit étaient délicieuses. Jean-Kévin, qui que vous soyez, il faudra que vous nous envoyez la recette ! Merci beaucoup pour cette délicate attention !


Traditionnellement, c'est le moment où j'annonce si besoin la résolution des troubles, quels qu'ils soient, qui sont venus agiter notre petite communauté ; cependant, aujourd'hui est exceptionnel. Aujourd'hui est le jour de l'amour, un jour où Nightvale oublie ses petits soucis quotidiens pour célébrer le plus beau des sentiments humains ! Ou, sinon Nightvale, notre station de radio. Mais n'est-ce pas la même chose ?


Bref, cher auditeurs, oublions les coutumes et les horaires : l'émission reprend maintenant ! Après tout, il me reste plein de lettres à



Le proverbe du jour : Un tiens ne vaudra jamais autant que deux tu l'auras, mais nous pouvons faire semblant.

J-9

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Comme l'indique le titre du post, plus que 9 jours pour m'envoyer vos oeuvres. Si vous voulez un délai supplémentaire, je rappelle qu'il y a ce post à commenter. En fonction du nombre de demandes, j'offrirais aux personnes qui se manifesterontune nouvelle deadline.

[Fic] Les corbeaux sont des introvertis, Maléfique [de Sarcasme, pour Qingu]

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Titre : Les corbeaux sont des introvertis
Auteur : Sarcasme (participant 13)
Pour : Qingu (participant 12)
Fandom : Disney - Maléfique
Rating : PG-13
Disclaimer : Maléfique (ou Maleficent en VO) est un film de Robert Stromberg produit par Disney
Prompt :  Maleficent – Diaval et Maleficent en couple. Je te laisse le soin de choisir le contexte exact ! Pour ce qui est du sujet recherché, je souhaiterais quelque chose de centré autour de Diaval, qui réaliserait que ses sentiments vis-à-vis de Maleficent dépassent clairement la simple loyauté. Mais est-ce qu’il en a vraiment le droit ? Et comment lui avouer ? Serait-il possible d’espérer des sentiments en retour ?
- Autres détails : je n’ai rien contre l’apparition d’autres personnages en fond, par exemple Aurora dont la présence serait logique, et son amitié avec Diaval potentiellement utile pour avancer l’histoire. Libre à toi d’intégrer ou non un peu d’action (après tout, le danger peut rapprocher les êtres !). Bonus pour une fin heureuse, et je te laisse libre du rating – je suis open à tout !
Note : Le prompt ne m'était pas destiné à la base, donc j'espère avoir tout de même réussi à combler tes attentes.


Les corbeaux sont des introvertis.
Ils peuvent à l'occasion de montrer excessivement bavards et moqueurs, mais ils confient rarement leurs vrais sentiments.
Par contre, une fois qu'ils s'attachent à une personne, ils lui restent fidèles jusqu'à la mort.


Diaval était un corbeau comme un autre. Il ne s'était jamais considéré comme unique.
Et pourtant, il avait la chance extraordinaire de côtoyer celle qui fut un temps la reine de la Lande. Maleficent.
Elle avait sauvé sa vie, et il s'était naturellement mis à son service, sans savoir qui elle était; après tout, il n'était qu'une cervelle de piaf, il ne pouvait pas deviner qu'elle était une puissante enchanteresse - même si le fait d'avoir été changé en humain par elle aurait dû l'aiguiller.
Il n'avait réalisé qu'après...mais de toute façon, ça n'avait pas d'importance. Peu importe qui elle était; le fait étant qu'elle l'avait aidé, et il lui en devait une en retour.
Elle était devenue sa maîtresse.
Peut-être qu'il n'était pas tout à fait le serviteur qu'elle aurait aimé qu'il soit. Il n'était pas toujours très attentionné, il était parfois égoïste, frivole. Il ne se sentait pas concerné par ses affaires, se contentant d'obéir quand il le fallait, mais jamais avec une once de compassion....au début.


Il avait changé, petit à petit. Il ne comprenait pas comment.
Du détachement froid, typique de sa race, il était passé par divers sentiments qui lui paraissaient étrangers - et pourtant si forts !


L'amusement d'abord, face aux situations incongrues auxquelles il était confronté. La déception, en constatant que sa maîtresse ne partageait pas ses humeurs - en effet, Maleficent était ténébreuse, ne souriait jamais. Ses yeux semblaient secs, et pourtant Diaval avaient l'impression qu'à certains moments, il pouvait presque les voir pleurer.
L'amertume se mêlant à l'amusement, la suite de leurs aventures auraient pu prendre une sinistre tournure...s'il n'y avait eu Aurora.
Sa petite Aurora.
C'était une drôle d'émotion, cette possessivité et ce rapprochement affectif qu'il éprouvait pour cette enfant qu'il avait vu grandir. Il en était venu à la considérer plus ou moins comme la sienne, mais pas de la manière dont les humains le perçoive. Sa petite Aurora, c'était l'oisillon qu'il avait recueilli au berceau, avec Maleficent, et qu'ils avaient nourri, et protégé.

Un lien s'était établi entre eux, la maîtresse et le servant. Et ils avaient permis à cette petite fille de survivre, de voler ensuite de ses propres ailes.


C'était l'une de ces grandes réussites dont Diaval était le plus fier.
A présent, ils étaient tous réunis, et tout allait bien. La malédiction pesant sur Aurora avait été levée, Maleficent avait récupéré ses ailes, ainsi que sa joie de vivre...
Et Diaval avait l'impression que tout ce bonheur allait l'étouffer.
Non pas
pas qu'il n'était pas content pour elles; bien au contraire, et cela prouvait encore une fois qu'il n'était plus tout à fait lui-même - le corbeau distant qu'il se plaisait à être.


Il était autre chose. Il avait la forme d'un corbeau, mais son esprit, son âme, avait changé.
La frustration lui apparaissait comme
quelque chose d'entièrement nouveau, il n'avait pas appris à la gérer. C'était aussi devenu douloureux.


Maintenant que tout allait bien, il n'avait plus personne sur qui veiller. Il était heureux qu'elles aillent bien...mais il était devenu inutile. Comme un bout de chiffon abandonné dans un coin.
Il réalisait alors ce dont il manquait désespérément.
La réciprocité.
Il aimait Aurora, il aimait Maleficent - à sa manière de corbeau, distante, mais aussi à la manière d'un humain, définitivement vulnérable.


Seulement, si Aurora jouait volontiers avec lui dans la Lande, Maleficent avait tendance à le délaisser.
Parce qu'il ne pouvait pas voler avec elle.
Depuis qu'elle avait recouvré l'usage de ses deux puissantes ailes, elle pouvait s'élever tellement haut qu'elle devenait un point dans le ciel. Malheureusement, Diaval ne pouvait guère la suivre. Elle allait trop vite, et quand il essayait, il finissait par tournoyer et s'écraser lamentablement.
Il rageait de ne pouvoir l'accompagner. Elle
s'amusait sans lui,ne lui prêtait plus autant d'attention, le laissant sous sa forme de corbeau quasiment tout le temps à présent.


Diavalaimait son apparence, évidemment. Mais la forme humaine avait ses avantages.
Il lui manquait de pouvoir lui parler face à face, à la même hauteur. Il lui manquait d'avoir des mains, qu'il pouvait poser sur son épaule.
Il lui manquait de ne pas pouvoir être à égalité. Il était trop petit, trop oubliable.
Au moins, lorsqu'il était humain, elle était obligée de le prendre en considération. Il était une masse dans l'espace qui la forçait à le regarder.
Mais aussi un poids. Quand il était humain, il était malhabile, maladroit. Il ne savait jamais comment faire pour adopter une bonne posture. Sa gestuelle lui apparaissait toujours sans grâce, dépourvue de logique mécanique élémentaire. Les membres étaient tellement gourds, les mouvements si lents, si difficiles, comme de nager dans l'eau.
Accomplir ses missions sous cette forme était compliqué. Toutefois, elle restait la meilleure pour transmettre ses sentiments si chers à son cœur, car alors il pouvait parler.
Bien sûr, les corbeaux aussi s'exprimaient.

Cependant le langage des corbeaux comportaient nettement moins de nuances et de subtilités que le langage humain. En définitive, si leurs corps étaient inutiles, au moins l'esprit des hommes étaient-ils leur meilleur atout; c'était ce que Diaval avait appris en "devenant" l'un d'entre eux.
"Ce doit être difficile", compatit Aurora "Tu t'étais habitué, et maintenant tu ne sais pas quoi faire."
Diaval croassa en hochant la tête. Non, il ne savait pas. Ses capacités cognitives diminuaient à mesure qu'il perdait les facultés acquises dans sa forme humaine. Restait seulement ce sentiment d'abandon, cette gêne, ce désir fin pour une seule personne.
Il sourit intérieurement. Aurora, il l'aimait bien, mais elle n'était pas sa maîtresse.
Il voulait sa maîtresse. Cela au moins était plus clair à présent, car en tant qu'oiseau, il gardait simplement les informations essentielles.
La très jeune reine du royaume des hommes et des fées caressa ses plumes du bout des doigts, prenant garde à ne pas les froisser.
"Je suis désolée que tu ais à traverser ça. Mais n'es-tu pas heureux ? Tu vas redevenir celui que tu étais. Cela ne te manque-t-il pas d'être comme tout le monde - comme tous les autres corbeaux, je veux dire ? Ne pas avoir de problème, faire ce qui te chante quand cela te chante ?"
Diaval réfléchit vraiment à la question. Certes, la servitude était un emploi ennuyant, on ne contrôlait aucun de ses faits et gestes...néanmoins, il avait appris à aimer la soumission aux ordres, et la sensation de faire ce qui devait être fait, la satisfaction toute bête du travail bien fait.
Plus que tout, s'il devait être honnête, il aimait faire plaisir à celle qu'il considérait à présent comme le noyau de son existence.
Le regard d'Aurora s'adoucit comme si elle comprenait :
"Je vais essayer de lui en parler..."
Elle caressa sa tête, et Diaval croassa. Elle lui sourit avec la tendresse de ceux qui savent quelque chose que l'on ignore.
Il oublia rapidement pourquoi.

Il fit un rêve cette nuit-là. Des ongles longs glissaient entre ses plumes, lui procurant un sentiment de réconfort et d'attente.

La déception qu'il ressentit au réveil le fit se rendormir aussitôt - d'un sommeil vide, noir et profond.

Les corbeaux royaux peuvent vivre jusqu'à 70 ans. Mais Diaval n'était qu'un petit corbeau sans grande importance. Il avait vécu une vie quelque peu misérable, sans faste ni banquet, souvent en proie aux chiens de ferme et à d'autres prédateurs - preuves en étaient les nombreuses scarifications sur sa peau fragile, et certains endroits où les plumes ne poussaient plus.

"Marraine, Marraine ! Venez vite !"

La grande Maleficent, autrefois terrible sorcière vêtue de ténèbres, accosta dans la prairie, repliant ses gigantesques ailes derrière elle. La créature effrayante qu'elle était avait été avait disparue pour laisser place à une fée lumineuse. Sa robe végétale brillait d'un éclat doré, qui nimbait toute sa silhouette comme une auréole.

- Qu'y a-t-il ?

Aurora tenait le petit corps froid dans ses mains, les larmes dévalant ses joues.

- C'est Diaval. Il...il est mort, n'est-ce pas ?

Elle ravala à grand peine une bouffée de panique et déposa le corbeau dans les mains tendues de la fée.

Celle-ci perçu la rigidité des muscles et soupira tristement :

- Il a dû s'éteindre dans la nuit...

- Non, gémit la jeune reine en sanglotant.

Maleficent se détourna lentement, tenant toujours le corps de son ami.

- Ne pouvez-vous faire quelque chose ?

La fée garda le silence et une brise fraîche s'abattit; Aurora écarta les boucles blondes qui lui encombraient le visage, essuyant ses yeux humides.

- N'y a-t-il rien à faire ?

- Son heure était venue..., déclara sa marraine d'une voix plus rauque.

- Mais...mais...il n'est pas si vieux !

- Pour un humain, peut-être, mais pour un corbeau, il a...

La voix de Maleficent se brisa et elle n'ajouta rien pour ne pas se trahir. Aurora posa la main sur l'une de ses ailes, la faisant tressaillir par réflexe - depuis qu'elle les avait récupéré, ses ailes étaient rendues sensibles au moindre contact; la chair traumatisée de ses épaules se souvenait encore de leur absence.

Elle s'éloigna dans la forêt, ne laissant pas Aurora voir ses larmes à elle. La petite était libre de pleurer son ami : c'était son privilège. Mais Maleficent l'avait délaissé, espérant qu'il trouverait son chemin parmi les siens. Les corbeaux ne sont pas faits pour vivre seuls après tout.

Toutefois il était resté auprès d'elle jusqu'à la fin. Elle aurait dû le savoir.

La première qualité des corbeaux est leur fidélité.

Lorsqu'un habitant de la Lande meurt, son corps revient à la terre naturellement. Il se fond entre les racines des arbres pour nourrir la mousse et les fleurs.

Mais Diaval était un être d'air, une créature de l'espace libre qu'est le ciel. Maleficent ne se voyait donc pas l'enterrer au milieu des feuilles et de l'humus.

Elle le pressa doucement contre elle, précautionneusement, et déposa un baiser entre les plumes aux reflets bleutées. Puis ses doigts d'enflammèrent d'un feu vert magique. Elle murmura une prière, mi sortilège, mi supplication, en regardant les volutes verdâtres tourbillonner, faisant s'effriter les plumes noires vers les étoiles dont la lueur s'affadissait dans les rayons matinaux.

Le corps noir comme la cendre retomba lentement sur le sol et sa surface se mit à grandir ; soudain il se redressa. Diaval ouvrit des yeux ronds, le visage couvert de suie. Ouvrit la bouche en levant les mains devant ses yeux pour les remuer, incrédule.

Sa maîtresse s'accroupit à côté de lui, livide et les lèvres serrées. Il la regarda avec un air d'incompréhension, mais comme elle ne disait rien, son caractère bavard reprit le dessus.

- C'est étrange, j'ai cru que j'étais parti très très longtemps, à un endroit dans lequel je me morfondais, plongé dans une solitude sans fin...

Il plissa les yeux.

- Oh mais attendez : ce n'était pas si loin ! Seulement vous m'aviez oublié ! J’aurais pu mourir que vous ne vous en seriez sans doute même pas aperçu.

Maleficent lui jeta un regard dubitatif et finement moqueur.

- Dis-le tout de suite si tu veux retourner à ta solitude lancinante.

- Vous êtes toujours aussi cruelle à ce que je vois !, contre-attaqua Diaval.

Il tâta ses côtes, ses bras, et constate alors un peu tardivement qu’il était nu. Il grimaça, ennuyé :

- J'ai perdu toutes mes plumes.

- Certes. Tu es un homme à présent. Enfin, quelque chose comme ça, dit Maleficent en cachant un éclat de rire derrière ses doigts longs.

L'ancien corbeau essaya de se gratter l'aisselle avec son bec, puis se souvînt qu'il n'en avait plus.

- Et c'est provisoire ou...?

- C'est définitif, déclara la fée d'un ton péremptoire.

Elle ne l’avait pas sauvé. Pas vraiment. Elle avait juste changé son apparence : en tant qu’humain, il pourrait vivre plus longtemps. C’était une décision égoïste et elle redoutait quelque peu sa réaction.

Pourtant, pour la première fois depuis qu'elle le connaissait, Diaval lui sourit en face. Pas le sourire d'amusement qu’il esquissait aux facéties d'Aurora, ni non plus son sourire narquois ou condescendant de corbeau moqueur, non.

Un vrai sourire candide, avec un éclat de joie dans la pupille, comme un éclat de verre en plein soleil, sans valeur et pourtant si joli à regarder.

- Je vais pouvoir rester avec vous pour toujours ? Est-ce que c’est ce que ça veut dire ?

- Jusqu'à ce que nous soyons tous les deux trop vieux pour nous supporter, acquiesça Maleficent. A moins que tu ne veuilles partir : je ne te retiens pas.

Diaval ricana – croassa serait plus juste :

- Oh mais qu'est-ce que vous deviendriez sans moi ?

La fée, ancienne sorcière au cœur figé, sourit à son tour, un sourire doux et d'affection vraie.

- C'est vrai.

Elle le prit lentement dans ses bras, posant à plat ses mains sur ses omoplates. Et des plumes noires, gigantesques et magnifiques, commencèrent à y pousser.

- Ainsi nous volerons ensemble, promit-elle tout bas. Pardon de t'avoir laissé au sol.

Il voulut répondre...et puis préféra enfouir son nez dans ses cheveux.

Tout était pour le mieux. Il n’avait pas besoin d’en dire plus.

[Art] Le Chevalier Servant, Trèfle, Ran et Gingetsu [de Le Cavalier, pour KingKazma]

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Titre : Le Chevalier Servant
Auteur :  Le Cavalier (participant 11)
Pour : KingKazma (participant 8)
Fandom : Clover/Trefle
Personnages : Ran et Gingetsu
Rating : G
Disclaimer : Personnages de CLAMP
Prompt : Quelque chose entre "joyeux" et "mélancolique" (si tu arrive à voir ce que j'arrive pas à expliquer ^^') - rien de sexuel par contre.
Note : J'espère que j'ai capturé le sentiment que tu cherchais, un plaisir que de dessiner à nouveau des personnages de CLAMP !

[Fic] Sol, Orphan Black, Cosima/Delphine [d'Inlandsis, pour Bojana]

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Titre : Sol
Auteur :  Inlandsis (Participant 17)
Pour : Bojana (Participant 18)
Fandom : Orphan Black
Personnages : Cosima/Delphine
Rating : PG
Disclaimer : Les personnages appartiennent à John Fawcett et Graeme Manson.
Prompt : Un petit quelque chose sur la relation entre Cosima et Delphine, un plus si tu es à jour sur les dernières saisons. Si tu ne l’es pas, ce n’est pas grave. Leur relation est tellement basé sur la question « clones » que je pense que cela peut être intéressant d’avoir une tranche de leur vie de couple en dehors de tout (des autres clones, de tout quoi). Un petit moment à deux
Note : J’ai fait quelque chose d’un peu hétéroclite, alors j’espère qu’au moins une partie de la fic satisfera ton envie de Cophine ! Dans tous les cas, merci de m’avoir permis d’écrire sur elles :D (Par contre, GROS spoilers pour la fin de la saison 3 !)



Le soleil lui mange les cheveux quand tu arrives dans le jardin. Elle est dos à toi, un peu courbée, assise sur le banc, emmitouflée dans une écharpe au-dessus des notes qu’elle relit ; ses cheveux lui font une couronne. Elle a un joli nez. Des mains d’enfant. Elle ne te voit pas. Tu as envie de la décrire à tous tes amis et de faire de grands gestes pour dessiner la forme de ses fossettes et de parler de la manière dont son accent enrobe tous les mots de sucre et de celle dont tu sens ton cœur se noyer dans ta poitrine quand elle te regarde ; elle est plus grande que toi, toujours plus grande que toi, et tu adores ça. Tu as envie de te hisser sur la pointe des pieds et de passer tes mains nouées dans son cou et de danser avec elle comme les couples sur les photographies de bals de promo. Tu porteras ses fleurs à ta boutonnière.
Elle lève la main pour tourner la page de son cahier, un éclat de soleil se reflète sur sa montre, tu es brièvement aveuglée. Tu clignes des yeux, sortie de ta rêverie ; tu te passes la main dans les cheveux. Elle ne te voit toujours pas. C’est tentant de rester là et de la regarder, et de se perdre à nouveau, et d’essayer de comprendre peut-être ce qu’il y a dans la structure de son visage qui fait pulser ton sang plus fort, et ce qu’il y a dans la forme de ses lèvres qui coupe ta respiration, et ce qu’il y a dans la minutie de ses gestes, la forme de son dos, la couleur de ses joues, le minuscule grain de beauté, mais tu sens que tu vas te perdre, tu te perds toujours dans ces choses-là, tu es trop passionnée, même en amour tu es un peu obsessionnelle, alors tu respires un grand coup. L’air est froid. Tu exhales un nuage de buée. Il te fait penser au nuage de ses cheveux. Tu y vas.
Elle a toujours le nez plongé dans ses notes quand tu poses ton sac près d’elle, sur le banc, et elle sursaute en relevant le visage vers toi. Un sourire lui étire les traits.
« Oh ! » elle fait, avec ce délicieux accent qu’elle met dans les voyelles. « Cosima ! »
Elle prononce ton nom comme une formule magique. Tu te laisses tomber sur le banc à côté d’elle.
« Salut, » tu réponds, et tu vois que pendant un instant elle hésite à te faire la bise, sa chaleur toute proche de la tienne. « Qu’est-ce que tu lis ? »

-

C’est parti de là. La couleur de ses cheveux dans la lumière. Ses longues jambes dans la neige, qui marchent devant toi et te distancent. C’est parti de là et maintenant les choses sont si compliquées – tu craches du sang dans le lavabo et elle enfonce des aiguilles dans ta peau avec la douceur d’un baiser et tu te sens obligée d’observer ses faits et gestes et il y a toujours une petite épine dans ton cœur là où tu as peur qu’elle te trahisse – les choses sont si compliquées. Tu aimerais qu’elles soient simples. Tu rêves d’un futur fait de laboratoires lumineux, de tapis persans, de musique reggae, du sourire de Delphine contre le tien. La science, et son sourire. Et ses cheveux. Et son odeur. Et la manière qu’elle a de plier les bras pour remettre une épingle dans son chignon, en fronçant légèrement les sourcils et en plissant les lèvres –
Elle te tapote sur l’épaule, et c’est à ton tour de sursauter.
« Hey, » elle te dit en souriant. « J’ai amené le repas. »
Vous avez beaucoup de travail, alors Delphine est allée chercher des nouilles chinoises à la supérette du coin. Vous les faites chauffer dans le micro-onde en dessous du spectrophotomètre et puis tu t’assois sur la table et Delphine en face de toi, sur le fauteuil, pour les manger. Elle sirote ses nouilles avec la grâce de la cliente d’un restaurant cinq étoiles ; toi tu fronces les sourcils en pensant à l’équation que tu n’arrives pas à résoudre depuis onze heures du matin et à la centrifugeuse qui est en panne. Elle donne un petit coup dans ta jambe, et tu baisses le regard vers elle.
« Hé, » elle fait, le regard soucieux. « Ça va pas ? »
Tu tentes de composer ton visage pour te fabriquer un petit sourire, tu hausses les épaules, un petit mouvement de bras.
« Si, si, » tu commences, « je pensais juste à la centrifugeuse et au fait qu’il faut qu’on s’occupe de la réparer, mais...
- Hé, » elle t’interrompt, et elle pose sa main sur ta jambe, tout doucement, en caressant les motifs fleuris de ton collant. Elle a le visage levé vers toi. Tu la vois rarement ainsi, d’en haut. « Tu veux qu’on sorte ? T’as pas l’air bien. On est pas obligées de rester ici. » Son pouce dessine des cercles concentriques juste en dessous de ton genou, tu peux sentir la chaleur de la pulpe de sa peau. « On sort ? » Elle te sourit. « On est nos propres patrons, maintenant. On peut faire ce qu’on veut. »
Tu sens que ton cœur se noie, un peu. Tu la regardes, puis tu baisses la main pour prendre la sienne entre tes doigts, tu la serres. Elle est blanche, blonde, dorée ; elle se lève de son siège et elle pose vos mains sur vos genoux et elle se penche vers toi pour t’embrasser, elle a encore un peu l’odeur des nouilles, et une odeur de thé, mais tu t’en fiches, tu l’aimes comme ça, elle t’embrasse aussi. Vos mains glissent jusqu’au creux de ta hanche ; lorsqu’elle s’est levée elle a envoyé le fauteuil à roulettes valser derrière elle et maintenant elle pouffe entre tes lèvres en entendant le bruit qu’il a fait en se cognant contre la table. Tu pouffes aussi ; vous riez, vous respirez vos rires.
« On va sortir, » tu lui chuchotes, et tu lèves ton autre main vers ses cheveux-nuage, pour passer tes doigts entre ses boucles, pour respirer l’odeur du shampoing et du lait de coco. « Mais pas tout de suite. »

-

Ses boucles sont collées sur son front par l’humidité et elle a de la mousse sur le bout du nez. L’eau rend ses cheveux plus sombres ; ils sont presque châtain, emmêlés et humides sur sa tête, dans la lumière tamisée ; et l’eau du bain tout autour d’elle donne à sa peau pâle un reflet rose. Vous êtes nues comme Eve et Lilith dans la baignoire en faïence de Felix, et Delphine plisse les yeux pour lire l’étiquette d’une huile de bain.
« Bon, » elle commence, très sérieusement, « cette bouteille dit que les agents actifs des huiles de pamplemousse et de fruits de la passion doivent amener le calme de l’esprit et la bonne humeur, mais la liste des ingrédients... »
Tu plonges tes mains dans l’eau et tu les ressors pour éclabousser le visage de Delphine, et elle pousse un petit cri de surprise, l’air outré.
« Cosima ! » elle s’exclame, avec son accent français à couper au couteau, et tu pouffes. « Pourquoi est-ce que tu... »
Elle s’arrête. Elle te regarde. Tu retiens ton rire derrière tes joues mordues, mais tu souris avec les yeux, tu le sais : tu as suffisamment observé cette expression chez Sarah. Delphine te toise un moment, fièrement ; et puis elle t’envoie une grande vague d’eau dans la figure. Tu éclates de rire, l’eau te rentre dans le nez, tu t’étouffes un peu, tu ris toujours ; l’eau du bain éclabousse le parquet de Felix ; et Delphine se jette sur toi, vengeresse, pour te chatouiller les côtes et te pincer le nez et empêcher ton fou-rire incontrôlable, mais elle aussi elle rit, et vos deux rires se mélangent en un baiser, et bientôt elle lèche l’eau du bain sur tes lèvres et embrasse la mousse dans ton cou, et la chaleur de son corps mêlé au tien se mélange à celui de l’eau brûlante. Ses cheveux humides caressent ta gorge. Tu passes tes doigts sur sa colonne vertébrale, qui dépasse de l’eau comme une île, le dos d’une naïade, immensément doux et chaud.
Lorsqu’elle se relève pour reprendre sa respiration, rose, échevelée, parfumée au pamplemousse, tu fourres ta main dans ses cheveux pour la rapprocher de toi.
« Je t’aime, » tu lui dis, comme un secret.
Elle te sourit, mutine.
« Je sais. »
Il te faut une seconde pour comprendre la référence, et puis tu pouffes, et tu lui envoies une pichenette sur le front, amusée.
« Nerd », tu chuchotes, tendrement.

-

Delphine a les entrailles qui saignent. Le sang se répand à travers les mailles du tissu et l’entrelacs de ses doigts et il goutte en gouttes rouges sur le béton du parking mais Delphine a encore assez d’oxygène dans le cerveau pour savoir qu’elle ne mourra pas tout de suite, et savoir qu’elle a besoin d’une intervention chirurgicale immédiate, et savoir combien de temps il lui reste. Mais ses jambes lui semblent vides – ses doigts sont sourds – elle est incapable d’agir, concentrée uniquement sur la tache rouge au centre de son être. Elle veut parler, mais ses lèvres sont de pierre. Un Déluge – ses artères et ses vaisseaux sanguins se déversent. Elle est coupée en deux. La balle à l’intérieur de ses intestins brûle son corps de l’intérieur.
Courbée, ses mains gantées sur la blessure, elle tente d’arrêter le saignement, mais le sang coule et ses yeux papillonnent devant la couleur rouge, rouge comme le manteau de Cosima la dernière fois que Delphine l’a vue, rouge comme ses lèvres, rouge comme le sang qu’elle crachait dans le lavabo et qu’elle faisait semblant de ne pas voir, rouge comme les capillaires de ses yeux, rouge comme l’amour en elle, qui brûle plus fort que la balle. Il faut l’extraire, elle le sait bien, mais ses doigts ne sont plus ses doigts, ils sont des bouts de bois froids greffés au bout de ses mains, et elle se contente de presser, rouge, haletante.
Elle a dit au revoir à Cosima. Elle a dit au revoir à ses sœurs. Elle l’a embrassée, une dernière fois, Cosima avait une odeur de thé et de cuisine et ses joues étaient roses, elle ne va pas mourir, Delphine en est sûre à présent. Elle a fait ce qu’il fallait. Sa tête pulse, et elle ferme les yeux, elle peut sentir une veine battre sur ses paupières, les taches ocre se meuvent, lentement, comme des cellules sombre dans l’œil d’un télescope, devant ses yeux fermés.
Elle tente d’économiser sa respiration ; elle tente de penser à Cosima. Elle repousse la terreur panique de la mort. Elle a fait ce qu’il fallait. Son sang est rouge. Cosima ne va pas mourir. Elle répète ces mots sans bouger les lèvres. Elle a fait ce qu’il fallait. Le sang de Cosima est rouge. Elle ne va pas mourir. C’est comme une litanie. Les mots pulsent. Comme le battement de son cœur. Elle ne va pas mourir. Son sang est rouge. Elle a fait ce qu’il fallait.
Elle n’a pas peur.

[Fic] 8 ans. 8 mois. Et tout le reste de leurs jours, Nimona [d'Allegro, pour Antilope Vampire]

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Titre : Huit ans. Huit mois. Et tout le reste de leurs jours.

Auteur : Allegro (participant 10)

Pour : Antilope Vampire (participant 5)

Rating : PG

Disclaimer : Nimona est l’œuvre de Noelle Stevenson

Fandom : Nimona

Prompt : Nimona, après la fin, Ballister+Nimona, Ballister/Goldenloin. Happy end !
- Détails facultatifs : Nimona revient parler à Blackheart. Elle lui pardonne, et elle ne pardonne pas tout de suite à Goldenloin, mais elle est plus un peu méprisante qu'haineuse. Blackheart, qui est en couple avec Goldenloin, doit essayer d'apaiser le tempérament de flamme de Nimona et l'ego fragile de Goldenloin.



Après la chute de l’Institut, tout était à reconstruire. Plus que cela, tout était à inventer de nouveau. En mieux. En juste.

Évidemment, tout ceci était du point de vue de Ballister Blackheart et Goldenloin.

Pour les habitants de la cité, eux, la vie continuait, avec son lot de désappointements, de petites joies et de grandes douleurs: certains avaient perdu un cousin ou un frère dans les gardes, ou une amante dans les explosions, et c’était bien triste, mais la vie continuait car pendant que les puissants sont occupés à se déchirer pour essayer de l’être encore plus, les foins doivent quand même être fait, les femmes doivent quand même recevoir l’aide des sages-femmes, les potagers enrichis de fumier, les enfants nourris et lavés, les maisons entretenues et leurs morts enterrés…

Peut-être qu’il y avait un peu moins de confiance dans les autorités ?

Mais, bah, reconnaissons-le : il n’y en avait jamais eu beaucoup !

Le petit mémorial spontané de fleurs fraîches et de bougies au pied de l’entrée de l’Institut resta là, cependant. Le lent déroulement du monde continuait mais les gens n’oubliaient pas.

La fille du Roi mort devint Reine. De l’avis de tous, c’était une jeune femme sympathique, quoique pas très maligne, dont les courtisans et autres conseillers pensaient faire que ce qu’ils voulaient mais qui s’avéra avoir attendu son heure pendant des années en jouant les obéissantes princesses pour éviter les accidents de chasse, étonnantes allergies alimentaires et autres chutes malencontreuses dans l’escalier dont sa mère et ses frères avaient souffert, quand ils avaient voulu secouer le joug de la Directrice de l’Institut sur leur père.

Le docteur Meredith Blitzmeyer reçut, sur le conseil de Blackheart, la direction de l’Institut, provoquant des remous dans les sphères proches du trône et dans les survivants des têtes pensantes de l’Institut.

Autant vous dire qu’elle n’avait jamais désiré un tel pouvoir ce qui en faisait la candidate idéale. Totalement hermétique à la bureaucratie mais dotée d’assez de bon sens pour faire tourner la machine, tout en étant suffisamment pourvue d’habitude de savant fou pour garder tout le monde sur ses gardes ! Quand votre supérieur hiérarchique pense qu’on pourrait améliorer votre espèce avec des électrodes, si elle pouvait seulement trouver un volontaire ou deux, cela pousse à ne pas trop ruer dans les brancards ni à tenter de lui piquer son poste.

Les années passées avaient bien trop déformé leur vision du monde, jamais ils comprendraient que quand Blitzmeyer utilisait le mot volontaires, c’était sérieux, et pas une menace latente à leur promener au dessus de la tête comme une épée de Damoclès scientifique.

Ballister et Goldenloin, eux, n’avaient que peu d’envie de se pousser dans les rangs du nouveau pouvoir.

Il fallut des mois à Goldenloin pour pouvoir faire plus de quelques pas avec sa canne sans que sa poitrine soit en feu de l’effort, sans que son équilibre vacille, sans qu’il manque sans retrouver au sol.

Manque seulement, car jamais, pas une seule fois, Ballister ne manqua de le rattraper.

« C’est comme dans notre jeunesse. » commentait l’ancien champion de l’Institut.

« Tu étais toujours là pour me rattraper. Pas que j’en avais conscience à l’époque, persuadé que j’étais que je ne serais pas tombé, même sans toi. Je me croyais immortel. Je nous croyais immortel. Comme j’étais bête.

-Comme tu étais jeune.

-Cela n’excuse pas tout. T’ai-je jamais dit merci ? Je n’avais pas conscience….

-Là non plus, tu ne l’as pas dit.

-Oh. Oui. Tu as raison. Merci, Ballister.

-Pour quoi ?

-Pour tout, je crois. Oui. Je crois que je peux remercier pour tout. »



Ballister Blackheart ne souriait pas vraiment en entendant cela, mais presque.

Un début.

Un nouveau début, plutôt.

Une renaissance.

Lui-même s’était remis bien plus vite que son ami d’enfance tourné ennemi juré tourné…ils ne savaient pas encore quoi. Personne ne savait trop quoi faire de cet ennemi public N°1, spécialité savant fou, alors Blitzmeyer le mit au travail. Il y avait tant à faire et ses compétences étaient incroyablement variées et quasiment toutes utiles.

A part celles sur la nécrologie, que de toute façon il n’avait pas continué parce que « les assistants dont les morceaux tombent sont plus de boulot qu’autre chose, il faut toujours ramasser les orteils, et je n’ai jamais réussi à faire tenir les tendons. »

Il reçut un laboratoire, des assistants, des crédits de recherche et surtout reconnaissance dont il avait toujours rêvé. Cela n’avait cependant pas le goût qu’il avait prévu. Chaque bêtise d’un assistant, ou chaque réussite…à chaque fois, il pensait à Nimona. Que faisait-elle ? Où était-elle ? Est-ce qu’elle allait bien ? Est-ce qu’elle avait un endroit sûr où loger ? Est-ce qu’elle avait assez à manger, à boire, assez chaud ?

Et surtout, surtout, est-ce qu’elle avait auprès d’elle quelqu’un de confiance ?

Oui, surtout ça.

Quand Ambrosius Goldenloin commença à aller mieux, il fallut lui chercher aussi une occupation. A la surprise générale de tout le monde, sauf de Blackheart, il demanda la permission de participer à la reconstruction des ruines de l’ancien Institut. Même pas à diriger, non, à participer.

Ils en firent des jardins, ouverts au public, des jardins emplis de fleurs mais aussi de fruits et de légumes, où toutes les familles des quartiers environnants pouvaient améliorer leur ordinaire.

Le soir, quand Blackheart sortait de ses expériences et de ses travaux, il le retrouvait là. Ils avaient même un banc préféré où ils devisaient l’été, le soir, laissant les étoiles s’allumer sur la voute tandis qu’ils parlaient, de rien, parfois de tout, plus francs l’un avec l’autre qu’ils n’avaient jamais su l’être quand ils étaient jeunes et fous et se croyaient éternels.

C’est même là qu’il y eut ce premier baiser, un soir de printemps. Sans motif particulier, juste comme ça, parce que le moment était venu. Ils n’avaient jamais sauté ce pas plus jeunes, bien trop jeunes justement pour s’avouer l’un à l’autre ce qu’ils désiraient, emmêlés dans leur orgueil, leur inexpérience et leur peur comme des chatons pris dans une pelote de laine.

Ce baiser-là fut un achèvement et un début. Sans fanfare, sans trompette, simplement deux hommes fatigués, arrivés au port qu’ils désiraient. Ils rentrèrent main dans la main. Les désillusions et les batailles passés avaient su leur faire entrer quelque chose dans le crâne, quoiqu’avec bien du mal et des accidents de parcours , et il n’y eut pas de ces risques idiots pris en s’installant ensemble ou en tentant de se comporter comme deux tourtereaux à peine sortis de l’adolescence.

Goldenloin changea d’appartement, mais pas pour s’installer chez Blackheart, simplement pour un appartement tout contre celui de son ancien ennemi, dans le nouvel institut.

Parfois la porte de communication était ouverte.

Parfois pas et il n’y avait aucune espèce de honte à cela.

La sagesse durement acquise se doit d’être écouté.



Ils furent heureux. D’abord, avec hésitation. Puis heureux, autant qu’ils pouvaient l’être avec le passé qui hantait les petites heures de la nuit, laissant l’un ou l’autre tremblant d’un cauchemar, en sueur de combats anciens dans la lueur d’une lampe minuscule qui transformait le grand lit en un îlot au milieu des ombres de la chambre.

Heureux, malgré le bras manquant de Ballister, et ce moignon que Goldenloin ne toucha, n’osa toucher, que des mois après qu’ils eurent pour la première fois partagé une couche.

Heureux, malgré les hésitations d’Ambrosius à se laisser voir nu, son torse balafré semblant l’échiquier où ils avaient été pendant des années des pions aux mains de la maîtresse de l’institut.

Heureux.

Heureux, jusqu’à ce que Nimona revienne, plus de huit ans après, quand le blanc eut totalement gagné les cheveux de Blackheart et commencé un siège de plus en plus victorieux dans la chevelure blonde de son amant.

C’était un matin d’été comme les autres, jusqu’au chat à l’étrange couleur entré par leur fenêtre, grimpant sur la glycine.

C’était un matin d’été comme les autres, jusqu’aux accusations de trahison, aux commentaires vicieux.

Au coffre qui contenait les vêtements de Goldenloin, qui passa par la fenêtre.

A son propriétaire, qui aurait suivi le même chemin, si les réflexes de Blackheart n’avaient été aussi en forme, malgré son âge.

Huit ans d’un bonheur balbutiant, fracassé aussi aisément que le cristal d’un verre sur le sol, par l’arrivée d’une boule de poils qui n’en était pas vraiment une.

Nimona tempêta et cria. Son ancien patron répondit sur le même registre, ça cria, ça hurla, ça envoya balader la vaisselle. Dans les couloirs du nouvel Institut, les assistants et serviteurs rasaient les murs.

Il fallut plusieurs heures à Blackheart pour se rendre compte que son amant était parti, sacoche à l’épaule.

« Je vous avais dit qu’il n’était pas fiable » avait jubilé Nimona, avec dans les yeux quelque chose de vicieux.

Huit jours pour Blackheart, huit jours pour le retrouver. Quand on pense qu’un temps, l’autre homme s’était déplacé dans une armure plaqué or qu’un borgne fortement alcoolisé aurait pu repérer ! Les temps changent.

« C’est bien mieux. C’est bien mieux ainsi. » avait murmuré Ambrosius d’une voix lasse, dans l’arrière salle crasseuse d’une auberge miteuse.

La mine de Ballister aurait fait tourner le moindre pot de lait laissé bêtement à proximité.

« Tu vas revenir ?

-Je ne sais pas. Tu l’attends depuis si longtemps. J’ai eu ma chance.

- Tu n’es plus censé faire ça. Prétendre savoir mieux que moi.

-….

-Ne quitte pas la ville ?

-…. Je ne suis pas sûr…

-J’ai vécu dans des cavernes humides après mes premiers coups. Des villageois m’ont jeté des pierres, plusieurs fois.

-Pourquoi tu…

-J’ai inventé un appareil pour m’opérer moi-même de l’appendicite quand je l’ai diagnostiquée. J’avais tellement de fièvre que je me suis rendu compte trois jours plus tard en revoyant le circuit qu’il y avait une chance sur deux que je m’enlève la rate.

-….

-C’est juste après que j’ai pris un assistant.

-….Pourquoi tu….

-Je refuse de choisir. J’ai déjà mangé mon pain noir. Des années durant.

-….Je ne quitterai pas la ville.

-C’est tout ce que je te demande, pour l’instant.»



Huit mois de colère, de mots vicieux, de portes arrachées de leurs gonds, car Nimona n’était pas du genre à les claquer simplement.

« Traitretraitretraitretraitretraitre !!! »

Huit tentatives de Goldenloin de laisser son amant avec celle qu’il en était venu à aimer comme une fille.



La huitième fois, c’est elle qui partit le chercher. Et si le dragon qu’il chevauchait en revenant fit un peu plus de loopings que nécessaire, déposant un ex-chevalier au teint franchement vert au milieu de la cour…

C’était un commencement. Un recommencement.

Le début du reste de leurs jours.



***Fin. Ou plutôt début.

[Fic] J’ai cru que tu ne demanderais jamais !, Amicalement vôtre [de Caitlyn, pour Rutabaga]

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Titre : J’ai cru que tu ne demanderais jamais !
Auteur : Caitlyn (participant 4)
Pour : Rutabaga (participant 22)
Rating : PG-13
Disclaimer : Hormis l'histoire, patamoi.
Fandom : Amicalement Vôtre

Prompt : Brett/Danny + Une femme vient se glisser au milieu du duo si bien rodé et déséquilibre toute leur dynamique - Que ça finisse bien ou mal pour eux, osef, j'aime juste trop Brett et Danny !


Danny avait toujours eu une préférence pour les brunes. Brett lui se laisserait damner pour les blondes. Enfin, cela, c’était quand ils parlaient de ces dames –et Dieu savait qu’ils en croisaient des plus charmantes les unes que les autres dans le cadre de leurs aventures avec le Juge Fulton- car quand ils regardaient ailleurs…

Quand ils regardaient ailleurs, ailleurs que vers les dames si délicieuses qu’ils croisaient, ils se regardaient. Il leur avait fallu du temps avant de s’en rendre compte, plus encore avant de l’accepter et de regarder en face ce qui en découlait. Ce n’était pas si simple. Cela ne se faisait pas.



Néanmoins, après une escarmouche de trop, celle où ils ont failli mourir dans cette cabane de berger, ils ont relativisé les choses. Cela ne se faisait pas non plus d’essayer d’assassiner, d’escroquer, de voler ou d’enlever des gens et pourtant… Au moins là, ils étaient tous les deux partants et très volontaires. Ils n’avaient aucune épouse ou petite-amie que qu’une infidélité pourrait blesser. En somme, la seule chose qui les empêchait de le faire était eux. Rien qu’eux.

Alors, ils avaient sauté le pas. Timidement, au début. Il faut dire que fanfaronner est plus simple d’agir, de se jeter dans l’inconnu dans ce genre de situation. Est-ce qu’il fallait faire l’homme ? La femme ? Est-ce qu’il fallait avoir mal ? Puis, ils avaient compris. Ils n’y avaient aucune femme. Juste deux hommes et… Cela n’était pas si différent qu’avec une de ses dames.

Prendre son temps, utiliser du lubrifiant et prendre du plaisir. Ils avaient rapidement compris la suite. La partie où ils riaient, où leur complicité à l’extérieur, leur aptitude à se moquer l’un de l’autre, tout cela se retrouvait aussi au lit, une fois dégagés de leurs peurs.



Néanmoins… Il fallait qu’ils reconnaissent tous les deux : cette magnifique rousse les mettait parfaitement d’accord tous les deux sur la question des femmes. Elle était sublime et éclipsait toutes celles qu’ils avaient vues avant. Qu’importe leurs préférences.

Ils ne s’étaient jamais empêchés de regarder ailleurs, d’aller même goûter pour voir si l’herbe était plus verte dans les bras d’une autre. Il ne leur était jamais venu l’idée d’aller dans le lit d’un autre homme. Cela ne semblait pas… bien.



Alors pourquoi s’étonner que Danny invite la nouvelle venue à déjeuner, pendant que de l’autre côté Brett faisait de même ? Pourquoi être choqué que le Lord offre un bouquet aussi démesuré que le magnat des affaires ? En quoi réprouver qu’elle se couche dans les bras de l’un, pour petit-déjeuner dans ceux de l’autre ?

Et pourtant, ce fut la chose de trop. Ils étaient habitués à courtiser les mêmes femmes, à ce qu’elles choisissent un autre ou même l’un d’entre eux, mais… Les deux ? Jamais. Cela laissait un goût amer de savoir qu’elle congédiait l’un pour recevoir l’autre, qu’ils se croisaient sur le pas de la porte, que l’un laissait la place chaude à l’autre, qu’elle n’hésitait pas à changer de lit dans la nuit, à profiter des plaisirs de l’un et de l’autre.



Les regards amicaux commencèrent à devenir des promesses de cataclysme. Les sourires devinrent des plis amers. Le plaisir de se retrouver s’effaça au profit d’un goût rance en arrière-bouche.

Et dire qu’ils devaient travailler ensemble, qu’ils devaient démonter un trafic de drogue. Le juge Fulton ne savait pas réellement le fond de l’histoire, néanmoins, il avait bien compris que la situation devenait critique.

Les deux hommes en étaient à se lancer des noms d’oiseaux lors de leurs réunions. Il commençait à envisager que cette mission serait un échec et que bientôt cette collaboration serait réduite à néant.



Il avait commencé à essayer de comprendre au près de Danny. Les américains parlaient plus facilement de leurs sentiments, supposait-il. Peut-être se confierait-il sans difficultés. Enfin, c’était ce qu’il croyait. Parce que des difficultés, il en eut. Il n’eut même que cela. Impossible de savoir de quel crime était coupable Sinclair pour mériter un tel traitement. Néanmoins, il avait rapidement su qu’il n’avait que des critiques à lui faire, que rien chez lui n’était satisfaisant et qu’il était une engeance démoniaque de britannique colonialiste et anti-tea-partiste. Il n’était pas certain de ce que signifiait la fin, tout au plus supposait-il que cela était une grave insulte pour un américain fusse-t-il de New York.

Après un tel échec –une première depuis qu’il était juge !-, il avait tenté de se tourner vers Brett. Le flegme britannique, l’élégance de son sang, tout cela devrait aider à défaire les écheveaux de cette dispute. Il en fut aussi pour ses frais. Tout juste apprit-il ce qu’il savait déjà, à savoir que Danny était aux yeux d’un aristocrate, un rustre sans cervelle et sans manières.



Plus le temps passait et plus la mission semblait sombrer. Bientôt, il n’y aurait plus rien à sauver, ni les gens de la drogue, ni l’amitié entre ses deux-là. Chaque matin semblait attiser un peu plus leur fureur et rien de ce qu’il disait ne semblait changer cela.

Alors, le juge Fulton décida de faire cesser ce cirque et de les forcer à agir en homme. Trouvant les deux hommes en train de se disputer devant une chambre de l’hôtel, il poussa fermement l’un et l’autre à l’intérieur.
- Cela commence à suffire ! Eut-il à peine le temps de s’exclamer que déjà les deux hommes se raidissaient prêts à se battre.
- Je ne vous fais pas dire, le vieux, répondit une voix féminine dans son dos lui laissant deviner que finalement ce n’était pas entre eux que Danny et Brett semblaient décider à en venir aux mains.

Malheureusement, face à un pistolet, que peut-on faire ? Pas grand chose de l’avis des trois hommes et la superbe rousse incendiaire n’eut pas beaucoup de mal à tous les attacher au radiateur, avant de finir de ranger sa valise… Pleine de drogue.



***



Il ne fallut que quelques minutes pour que Danny finissent par rompre le silence.
- Je crois, ton Altesse, que tu avais raison, ce n’était pas une femme pour moi.
- Et que tu avais aussi raison, ce n’était pas une femme pour moi, non plus, ajouta le blond, alors qu’ils regardaient le lourd radiateur en fonte, où étaient restés les menottes avec lesquelles leur ex-conquête avait tenté de les retenir.



Ils étaient là et regardaient cette relique de leur dispute. Bien sûr que la femme n’avait eu d’autre but de les monter l’un contre l’autre dès le début pour s’assurer qu’ils ne contrecarreraient pas ses plans.

A aucun moment, elle ne s’était réellement intéressée à eux. Elle préférait les italiens de ce qu’elle leur avait hurlé dessus alors que les policiers français l’embarquaient pour le poste.
- Tu crois que le juge se rendrait compte s’il manquait une paire de menotte ? Finit par demander Danny.
- Enfin ! S’exclama Brett. J’ai bien cru que tu ne demanderais jamais !
Ce qui ne les empêcha pas tous les deux d’éclater de rire, à cette réponse.

Fin.

[Art], Nocturne, Okami, Amaterasu [de Qingu, pour Meluzine]

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Titre : Nocturne

Auteur : Qingu (participant 12)

Pour : Meluzine (participant 3)

Fandom : Okami

Personnage : Amaterasu

Rating : PG

Disclaimer : Okami est un jeu de Capcom !

Prompt : J'ai toujours adoré l'ambiance magique de ce jeu. Ce serait chouette si on pouvait avoir une scène d'Amateratsu courant sur l'eau, comme on peut le faire dans le jeu. Avec un jeu de lumières : la nuit, avec des lanternes flottantes, l'effet des reflets.

Note : Aaah, j’ai réalisé en le finissant que j’avais totalement zappé les lanternes – juste retenu les lumières. J’espère que ça te plait quand même, parce que c’était très amusant à dessiner ! J’ai beaucoup hésité entre tes trois prompts, alors je vais possiblement en faire au moins un autre à l’occasion.



[Fic] Cryptique, Sandman, Desire->Dream [de Sarcasme, pour Le Cavalier]

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Titre : Cryptique
Auteur : Sarcasme (participant 13)
Pour : Le Cavalier (participant 11)
Fandom : Sandman
Personnages : Desire->Dream
Rating : PG-13
Disclaimer : Sandman est une série de romans graphiques écrite par Neil Gaiman, que nous remercions énormément pour son travail
Prompt : Sandman : Dream/Desire. Entre la haine, le jeu et l'affection, les sentiments et les désirs des Immortels, au fil des siècles, s'émoussent ou s'aiguisent d'étranges manières.
- N'hésite pas à jouer sur la manipulation et les délires psychologiques, les deux domaines étant fortement basés sur de subtiles nuances de l'esprit, voire sur la violence et le NC17
Note: J'espère avoir réussi à écrire quelque chose de correcte, depuis je ne suis pas l'auteur à qui était adressé cette requête à la base.
Cette fiction se passe avant la première dispute entre Dream et Desire, avant que Dream ne tombe amoureux de Killala. Elle est basée davantage sur le point de vue de Desire, donc principalement à sens unique



Ils étaient nés quasiment en même temps, le Rêve et le Désir, l'un alimentant l'autre dans une boucle sans fin. Ce que l'Homme désire le jour, il peut l'obtenir en rêve la nuit. Mais aussi, ce dont il rêve peut fournir la matière à ses désirs. Des désirs qu'il peut poursuivre si vaillamment qu'ils hanteront ses rêves, le poussant à davantage s'accrocher à ses désirs, et ainsi de suite, créant chez certains une obsession sans fin que la psychanalyse se plaît à étudier sous des concepts freudiens.
Car le Rêve, comme le Désir, sont en fin de compte les fondements de la psyché humaine, les deux forces motivationnelles qui surplombent les autres. Du désir le plus futile au rêve le plus inaccessible, l'Homme est ballotté entre ces deux puissances qui l'animent dans l'esprit et dans la chair, dans le cerveau et dans le cœur.

Dream et Desire n'avaient besoin de rien d'autre pour créer puis diriger ce qui était leur domaine.
Pendant longtemps, Desire avait été le membre de leur fratrie que Dream aimait le plus. A cela, quelles raisons pouvaient-ils avoir ? Bien que maître des rêves, il n'était lui-même mû par aucun désir, du moins en apparence.
Ses intentions, ses choix, ses préférences, étaient un mystère tout entier que son propre frère/sa propre soeur ne pouvait élucider.
Pourquoi aimait-il Desire plus que les autres ? Parce qu'ils se complétaient ? Parce qu'ils étaient issus du même ensemble, du même noyau, parce qu'ils avaient étrangement été bâtis dans le même moule - celui de la construction de fantasmes, de la pulsion, du pas en avant, vers un futur incertain et éloigné ?
Etait-ce cela, la raison futile de son affection ?
Desire, Desire n'était pas convaincu/e. Le masque du Rêve était impénétrable, comme toujours, hermétique à la joie comme à la luxure. Donc de tous les Éternels, il était celui que Desire désirait le plus, parce que, paradoxalement, il était intouchable – autant dans le monde physique que dans l'esprit –, et si proche pourtant, si proche qu'ils discutaient ensemble régulièrement, partageant une amitié de surface plaisante mais que Desire ne pouvait s'empêcher de croire factice.
Desire pouvait jouer de ses charmes les plus habiles, manœuvrer, peiner pour saisir un flash, une parcelle d'humanité qui prouverait qu'il/elle est capable de l'atteindre vraiment, de le faire changer de nature ; il/elle pouvait faire tout cela, et pourtant Dream restait immuable, fidèle à lui-même en tout point, en tout lieu et en tout temps, sans jamais se départir de sa neutralité – et cela même quand son frère/soeur le réclamait sans une parole.

Le désir, contrairement à une conviction commune, n'est pas une force toujours positive. Elle s'acclimate très bien des tempéraments les plus sombres, s'apparentant alors à l'envie et à la frustration – jumelle du désespoir, lorsque l'homme échoue à la satisfaire trop longtemps.
Desire voulait voir cela sur le masque de Dream, cet enchantement nébuleux sur son faciès lunaire se transformer en un cauchemar d'émotions féroces, luttant pour la dominance de son cœur : le désir à l'état brut et sauvage.
Son cœur. La véritable apparence de tout ce qui existe, respire et boit. Desire le voulait pour lui, pour elle tout/e seul/e.
Et Dream refusait de lui rendre les armes, toujours perpétuellement perdu dans son océan cryptique, jamais en désaccord avec quoique ce soit, comme si son être entier n'était dévoué qu'à son domaine, sans le moindre sentiment, sans velléité. Vide – et ne désirant ainsi plus rien.
Desire haïssait ça.
Pourtant, Dream considérait Desire comme son préféré et c'était là une contradiction toute délicieuse qui empêchait encore Desire de tout gâcher. On sait ce que l'on perd mais on ne sait jamais ce que l'on gagne.

« Il n'y a pas de réalité derrière ton masque », exprime son chuchotis amer dans l'air glacé. « Juste des ténèbres profondes où rien ne pousse, rien n'agit. »
Dream restait de marbre. « C'est faux, et tu le sais. »
« Pourquoi aucune émotion ne brille dans tes yeux ? Pourquoi mes désirs trouvent-ils porte close chez toi ? »
Dream restait placide. « Cela t'empêche-t-il d'avancer ? »
« Evidemment non. »
C'était une demi-vérité. Desire s'arrêtait bien trop souvent sur son chemin pour regarder en arrière, vers Dream qui marchait lentement, lentement mais sûrement. Ses pas étaient-ils trop rapides ? Ses enjambées trop longues ?
« Je te suis. », répond la voix calme dans l'obscurité.
Oui, le rêve poursuit les désirs inaccessibles le jour, les offrant brièvement durant la nuit pour satisfaire l'instinct primal de vouloir. Desire n'est pas ignorant/e.
« Qui de nous deux est né le premier ? »
« Nous sommes nés en même temps. », laisse entendre Dream. Mais cela ne comble pas les attente de son frère, sa sœur, Desire qui cherche une emprise, quelque chose à quoi se rattacher.
« Sans mes désirs, quid des rêves ? », murmure-t-il. T-elle.
« Sans les rêves, où iraient tes désirs ? »
« Tes rêves sont des mirages. », lâche Desire avec amertume.
« Tout comme tes désirs le sont parfois. Parfois seulement. Ils demeurent fondamentaux à ce que l'on nomme l'Existence. »
Desire leva les yeux au ciel. C'était comme si Dream s'inspirait de sa façon de parler.
Et peut-être était-ce le cas, et peut-être était-ce une forme d'humour tordu chez lui, car elle/il crut entrapercevoir un sourire.
Et peut-être que finalement elle/il pouvait le toucher...avec un peu de persévérance.

Puis Dream tomba amoureux.

De tous les Éternels, Desire était celui qui ressentait le plus fort. Sa rage/jalousie/dépendance/amour/peine/peur de l'abandon, tout se mélangeait pour former un maelstrom qui dévasta son royaume avec une fureur jamais vue.
Le hasard – ou sans doute plus précisément la Destinée – lui avait joué un tour infâme que font parfois les enfants sans le savoir, sans malveillance.
Dream désirait, et Desire n'y était pour rien.
« Comment ose-t-il ? COMMENT OSE-T-IL ?! »
Le cœur était dévasté, saignant de partout – ah, voilà une leçon qu'il lui avait fallu apprendre pour mieux comprendre sa fonction : parfois le désir est brutal et blesse, y compris ceux qui s'en croient à l'abri.
Un sourire joua sur les lèvres de Desire, comme un éclat vif sur une lame. Son désir, elle/il l'avait compris dorénavant.
Celui de Dream souffrira, souffrira autant qu'il est nécessaire pour que Desire reprenne l'avantage.
Afin de le faire sien, et pour l'éternité toute entière – voire même plus loin, quitte à tout détruire et tout recommencer.

[Fic] Mirage, Candélabres, Julien/Paul, Liam/Paul [de Sarregousette, pour Allegro]

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Titre : Mirage
Auteur : Sarregousette (participant 23)
Pour : Allegro (participant 10)
Fandom : Candélabres
Persos/Couple : Julien Solédango/Paul, Liam/Paul, Aribal
Rating : K+
Disclaimer : Je fais partie des gens qui achèteraient dix exemplaires du tome 5, pas de ceux qui le gardent en otage
Prompt : Paul, Paul/Julien, Paul/Liam. Liam a toujours su , dès qu'il a entendu parler de Julien, qu'il était son seul réel rival. Et le jour où il perd Paul, il le sait tout de suite, comme si le feu qui habitait l'autre homme avait changé.

Notes : Je me suis un peu laissée dépasser par le prompt – j’espère que ça te plaira !



« Paul ? »

Liam posa son pinceau sur la palette. Il n’obtint pas de réponse ; son modèle regardait les flammes qui dansaient dans la cheminée. Liam n’aurait su dire lequel du feu ou de Paul était le plus fasciné par l’autre.

« Paul, c’est fini pour ce soir. »

Paul cligna des paupières, s’extirpant d’une torpeur rêveuse. Liam sentit sa vision de peintre disparaître, celle de l’homme prendre sa place. Son regard, comme irrésistiblement attiré, se posa sur le dessin parfait des lèvres de Paul, la délicatesse de sa mâchoire, de sa gorge. Il détourna les yeux avec difficulté.

Paul étira les bras.

« Déjà ? »

Il attrapa son tee-shirt, puis le pull noir et les enfila avec une grâce de danseur. Liam eut envie d’une cigarette, enfonça les doigts dans ses paumes et regarda le tableau. Il avait été aussi lentement qu’il était possible, il aurait pu terminer ce soir, mais il n’était pas prêt. Il doutait qu’il le soit jamais, toutefois il ne pouvait éternellement repousser la fin.

« J’ai quelques retouches à faire, dit-il. Demain… demain le tableau sera terminé. »

Et là, ce qu’il avait attendu et redouté : cette expression sur le visage de Paul, comme une décision prise. Comme si tout ce temps à poser n’avait été qu’une longue réflexion.

« Oh », dit-il.

Puis il sourit et Liam eut envie de hurler.

*

Si Paul Klarheit était fou, alors c’était d’une folie parfaitement raisonnée, presque raisonnable. Il était perdu dans un monde qui lui était aussi réel que celui de Liam ; plus, même, puisque Liam ne connaissait du monde que celui de l’institut. Il réfléchissait peu à sa difficulté à sortir de ces murs maintenant qu’il était guéri, du moins physiquement. Il savait d’instinct qu’il n’était pas du genre timoré. Et pourtant.

Il accuserait presque Paul si ce dernier ne parlait pas régulièrement du moment où Liam sortirait d’ici comme s’il n’en doutait pas un instant.

L’une des théories les plus terrifiantes que Liam avait au sujet de Paul était la suivante : Paul et Liam s’étaient aimés. Julien Solédango était bien Liam, et ce dernier, au cours de cette vie mystérieuse d’avant son amnésie, avait poussé Paul à la folie. L’avait peut-être remis en fauteuil roulant. Paul avait dissocié l’homme qu’il aimait de l’homme qui lui avait du mal. Fin.

Cette théorie n’expliquait pas que personne ne sache qui était Liam. Ni pourquoi, concernant l’affection de Paul, Solédango le manipulateur avait l’avantage sur Liam l’amnésique.

C’était une théorie sans autre fondement que l’envie d’être aimé par Paul Klarheit et de donner un sens à une situation insensée.

Sa seule certitude sur Paul, c’était que d’une façon ou d’une autre, finir le tableau était le perdre. Mais ne pas le terminer était impensable.

Une impasse.

*

« Je sais que vous ne voulez plus en parler, dit Paul, mais j’aimerais finir mon histoire. »

Liam contempla le tableau achevé, la mort qui flottait derrière le regard fixe, posa le pinceau et prit une inspiration.

« Je vous écoute. »

Paul ne le regardait même pas.

« Ce n’était pas Huseyin, qu’il y avait dans le mithâl. C’était vous.

— Pardon ? »

Paul esquissa un de ces sourires qui n’étaient ni faux, ni franc.

« Tout le monde croyait que vous aviez enfermé Huseyin. En réalité, c’est Huseyin qui vous avait enfermé. Enfin, tout le monde sauf Julien.

Le sourire de Paul se fit plus amusé, tendre, insupportable.

« Après tout ce temps, on pourrait se dire que j’aurais appris à ne plus croire un mot de ce qu’il dit. »

Liam se frotta le visage.

« Très bien, dit-il. Où est-il, alors ?

— Le combat l’a affaibli au point de presque l’éteindre. Si vous n’aviez pas enfermé les autres avant, peut-être l’auraient-ils achevé pour lui voler sa lumière. C’était un accident, mais ainsi vous lui aviez sauvé la vie. L’étincelle d’Huseyin est longtemps restée accrochée au mithâl, et c’est pour ça que Kate et Eliane croyaient qu’il y était, et c’est pour ça qu’à son réveil, il avait pris votre apparence. »

Liam contourna le tableau.

« Julien Solédango.

— Mmmh. Quelqu’un l’avait trahi, il ne savait pas qui. Il a pris un autre nom et gardé votre apparence. C’était à lui qu’appartenait la source, à l’origine. »

Paul agita la main comme si le reste n’était que détails.

« C’était Roy, bien sûr ; il vous avait livré Huseyin en échange de la source, mais vous l’avez enfermé avant qu’il puisse en faire quoi que ce soit. Lorsque Julien la lui a reprise, elle s’est logée en moi. Mon cadavre, corrigea Paul avec un sourire en coin.

— Ne dites pas ça. »

Il haussa les épaules.

« Le tableau est terminé, n’est-ce pas ? »

Liam ne répondit pas. Paul se rapprocha de la cheminée, se pencha sur les flammes. Liam faillit se jeter en avant, animé par la crainte irrationnelle que des bras en sortiraient et l’entraîneraient dans la fournaise. Mais Paul sembla rester immobile, à l’exception de ses lèvres. Il murmurait quelque chose.

Avant que Liam puisse se rapprocher et l’entendre, il se redressa.

« Julien a rassemblé les Candélabres pour faire sa grande révélation. Il y a eu un léger… choc, de l’incrédulité, un sentiment de trahison… tout cela mêlé. Bref, le mithâl a été cassé. »

Paul croisa enfin son regard.

« Et me voilà ? dit Liam.

— Et vous voilà. Mais ça n’a pas été si évident. Pour vous donner corps, il a fallu de l’énergie. Et cette énergie… »

Ils baissèrent tous les deux les yeux vers les jambes de Paul.

« C’est une partie de la source. Je n’ai pas les détails : la douleur a été trop forte, j’ai perdu connaissance. Lorsque je me suis réveillé, j’étais à l’hôpital et je ne marchais plus. »

Liam s’agenouilla devant lui.

« Paul… »

Paul lui mit un doigt sur les lèvres et il se tut. Il ne savait pas ce qu’il ressentait.

« Ce n’est pas votre faute, dit Paul. Tout le reste peut-être, et encore j’imagine que votre amnésie fait de vous un être différent. Je ne vous en veux pas pour ça. Ne vous méprenez pas : j’ai été très en colère, mais pas contre vous.

— Contre Julien. »

Paul haussa les épaules.

« Pour ne pas changer. Je peux voir le tableau ?

— Il n’est pas sec.

— Est-ce que cela changera quelque chose, ou est-ce que vous ne voulez simplement pas me le montrer ? »

Liam tourna le chevalet sans répondre. Paul détailla la peinture en silence, l’air sérieux, concentré. Puis il hocha brièvement la tête.

« Oui, c’est parfait. »

Liam souffla.

« Pourquoi vouliez-vous ce portrait ?

— J’avais besoin de me regarder en face. »

On frappa à la porte. Liam retint un élan d’irritation à cette interruption.

« Oui ?

— Liam ? dit la voix de Caroline. Il y a quelqu’un qui cherche Paul… »

L’instant d’après, une petite fille apparut dans l’entrée.

« Paul ! Je suis là ! »

Le visage de Paul se transforma, il y eut une tendresse infinie sur son visage et la fillette courut auprès de lui, se hissa sur ses genoux et lui passa les bras autour du cou.

« Tu m’as manqué !

— Toi aussi, répondit Paul en la serrant contre lui, les yeux fermés.

— Je n’ai vu personne la déposer, dit Caroline tout bas avec un froncement de sourcil. Tu la connais ? »

Liam avait les oreilles bourdonnantes.

« Une autre pièce du puzzle, répondit-il. Merci. »

Elle repartit à contrecœur. Liam se retourna et s’appuya contre le battant. Paul souriait, et comme toujours, ce n’était pas pour lui.

« Liam, je vous présente Aribal. Dis bonjour, Aribal.

— Bonjour. C’est vous qui avez pris les jambes de Paul. »

Liam se raidit.

« Aribal, non. Où… où est Julien ?

— Oh, il a dit qu’il viendrait si tu l’appelais, pas avant. Tu veux que je lui ordonne ? »

Liam avait besoin de s’asseoir. Paul se renfrogna.

« Non, ce n’est pas la peine. Descends, tu veux bien ? »

Aribal sauta à terre. Paul tourna à nouveau son fauteuil vers les flammes, puis tendit la main.

« Viens, espèce d’idiot », dit-il.

Liam ne vit rien, mais Paul ferma les yeux, leva le visage, un sourire léger, retenu sur les lèvres. Liam s’imagina parfaitement l’embrasser sur le front, les paupières, la bouche.

« Tu peux te rendre tangible ? demanda Paul à l’air devant lui. Oh, ne commence pas, tu veux ? »

L’air se brouilla comme lors d’une vague de chaleur, il y eut de la fumée, puis une étincelle, et Julien Solédango apparut. Un miroir, sans en être un. Liam céda à l’envie de s’asseoir.

Solédango avait la main sur la nuque de Paul. C’était peut-être la plus grande différence entre Liam et lui, ce contact, ce droit de toucher Paul Klarheit.

« C’était vrai, souffla Liam.

— Je ne sais pas si cela vous aidera ou non, dit Paul. Mais vous avez le droit de savoir.

— C’est ton opinion », déclara Solédango.

Liam se crispa. Ce n’était pas sa voix. C’était la voix d’un autre homme – d’une créature ?

« Oui, c’est mon opinion », rétorqua Paul.

La brutalité de sa réplique était démentie par la façon dont il s’appuyait contre Solédango. Ce dernier pinça les lèvres, brièvement, puis d’un geste fluide, contourna le fauteuil et s’agenouilla devant Paul.

« Tu es sûr de toi ? demanda-t-il.

— Certain.

— Que se passe-t-il ? » demanda Liam d’une voix rauque.

Paul ne répondit pas. Il se tourna vers Aribal et lui tendit la main.

« Tu veux bien ?

— Mais moi je t’aime bien comme ça, grommela-t-elle.

— Tu ne m’aimeras plus après ? » dit Paul d’un ton taquin.

Elle poussa un soupir exagéré et lui prit la main.

« Bon, d’accord.

— Paul. »

Liam chercha à se lever mais Solédango était soudain devant lui. Ils se regardèrent un instant, Solédango jeta un coup d’œil à la peinture. Quelque chose de méprisant passa sur son visage.

« Encore un tableau de chasse qui n’est qu’une illusion. »

Il ne laissa pas à Liam le loisir de répondre. Il lui tourna le dos.

« Au revoir, Liam, dit soudain Paul. Profitez de votre seconde chance. »

Il souriait et pour la première fois, Liam eut l’impression qu’il le voyait vraiment.

« Paul… ! »

Il y eut une bouffée de chaleur, le souffle qui vient après une explosion, un cri, Liam ou Paul, puis plus rien. Lorsque Liam rouvrit les yeux, il n’y avait plus qu’Aribal. Le fauteuil de Paul était une pile carbonisée sur le sol. Cela sentait le caoutchouc brûlé et le métal en fusion.

Liam se précipita à côté, le toucha, se brûla les doigts.

« Ne pleure pas, monsieur, dit Aribal. Il va bien. »

Sans se soucier de la chaleur, elle plongea les mains dans les bouts noircis et en ressortit une pierre blanc trouble, étrangement lumineuse.

« Je vais la garder, déclara-t-elle au vide par-dessus son épaule. Comme ça Roy vous embêtera pas.

— Aribal, dit Liam d’une voix qui lui arrachait la gorge. Aribal, où est Paul ? »

Elle montra l’air près d’elle.

« Il n’est pas encore très fort, expliqua-t-elle. Mais bientôt, ça ira. Je lui prêterai du feu.

— Un candélabre, souffla Liam.

— Oui, oui, continua Aribal, mais ce n’était pas à lui qu’elle parlait. Je sais, maman va s’inquiéter. »

Elle tendit la main et recourba les doigts comme si quelqu’un la lui prenait.

« Au revoir, monsieur », lança-t-elle à Liam.

La porte se referma sur elle.

*

L’appartement était petit mais lumineux, c’était tout ce que Liam demandait. Il n’y avait pas beaucoup de cartons : il n’avait pas beaucoup de possessions. Il avait été touché de l’empressement des gens de l’institut à l’aider.

Caroline avait proposé de rester, mais Liam avait maintenant besoin d’être seul et de prendre ses marques. Il avait commencé à ouvrir un carton lorsqu’on sonna à la porte. Il se demanda si quelque chose avait été oublié, mais de l’autre côté de la porte se trouvait un jeune homme brun qu’il n’avait jamais vu. Le jeune homme écarquilla les yeux, comme surpris de le voir.

« La vache ! s’exclama-t-il. On a beau s’y attendre…

— Excusez-moi ?

— Oh, pardon ! »

Le jeune homme lui tendit la main.

« Je m’appelle David, se présenta-t-il. On a une connaissance commune. »

Liam se figea.

« Le David de… Paul ? »

Paul eut un sourire légèrement sarcastique.

« Ah ! Si seulement. Je suis là parce qu’il voulait de vos nouvelles. Ceci dit, vous pouvez me dire d’aller me faire voir, ça lui fait du bien quand on lui dit non. »

Liam inspira, s’agrippa à la poignée, puis s’écarta pour le laisser passer.

(fin)

[Fic] Chasse aux reliques, Star Wars The Old Republic, Vette/OC [de Unstable wizard, pour Venhedis]

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Titre: Chasse aux reliques
Auteur: Unstable wizard (participant 14)
Pour : Venhedis (participant 21)

Fandom: Star Wars The Old Republic
Personnages: Vette/Guerrière Sith
Rating: M (pour violence gratuite de Sith?)
Prompt: Vette/Guerrière Sith (ou Guerrier si vraiment tu préfères). Quelque chose sur le retrait du collier et sur le fait que Vette ne serait pas contre l’idée qu’on lui passe un autre type de collier, avec son consentement. En gros, Vette se montrant entreprenante et kinky avec la Guerrière (ou le Guerrier). Bonus si la Sith est très franchement surtout occupée à être maléfique et à servir les Siths (… et oui, okay, *occasionnellement* à affranchir des esclaves, protéger des gamins des rues et sauver des chiots) et ne remarque rien.

Note: J'ai choisi ma guerrière Sith, Unalsa. J'avoue aussi que Quinn en prend un peu pour son grade. En tout cas, j'espère que ça te plaira!





La prochaine destination était Domund Kaas, nota Vette avec un certain détachement. Après tout, peu lui importait. Quoiqu’il advienne, elle devrait suivre sa nouvelle maîtresse, le collier d’esclave à son cou l’empêchait de désobéir de façon assez efficace. Fuir était inenvisageable, du moins pas sur Korriban, avec tous les apprentis Sith et leurs maîtres. Ils la rattraperaient facilement et ne ferait que lui infliger plus de sévices. Vette avait déjà connu l’esclavage. Elle préféra donc suivre l’apprentie de Dark Baras. Après tout, ça pouvait difficilement être pire, estima-t-elle.

"J’aimerais m’arrêter prendre quelque chose à boire", lança sa nouvelle maîtresse. Vette s’arrêta, étonnée.

- Il y a une cantina à l’académie ? s’étonna-t-elle.

- Bien sûr."

La jeune Sith la regarda un moment puis lui fit signe de la suivre.

"On sera plus tranquille ici." Elle s’assit sans plus de cérémonie sur un large canapé dont la couleur rouge prenait des nuances violettes à la lumière bleue provenant des quelques appliques disséminés sur les murs. La Twi'lek, ne sachant pas quoi faire au départ, prit le parti de s’assoir en face. Elle se détendit quand sa maîtresse passa commande au droïde de service.

Vette nota, un peu surprise, qu’elle prenait aussi quelque chose pour elle. Une boisson à base de fruits, probablement pas ce que Vette aurait choisi mais l’attention lui fit malgré tout plaisir.

"Tu voulais me demander quelque chose, il me semble ?", l’interrogea Unalsa après avoir pris une gorgée de sa boisson. Dans son verre reposait un liquide sombre, dont un peu de vapeur s’élevait, comme si la boisson était servie chaude. Vette ne demanda pas si c’était bien le cas, cependant.

- Eh bien, maintenant qu’on est là… j’aimerais savoir, disons, si ceci est vraiment nécessaire ?

demanda-t-elle tout en désignant le collier à son cou d’une main.

- Ce collier? La jeune Sith sembla le remarquer seulement maintenant.

- Oui, ce collier d'esclave. Ecoutez...je ne m'enfuirai pas, promis. De toute façon, où est-ce que je pourrais aller? Mais j'aimerais bien que vous me débarrassiez de ce truc.

L'apprentie paru réfléchir un moment, sous l'œil inquiet de Vette. La Twi'lek retint son souffle, incertaine du sort que lui réservait la jeune femme.

- Très bien, c'est d'accord, dit finalement cette dernière. Vette lâcha un soupir, soulagée. Elle manqua cependant de s'étrangler lorsque la Sith se pencha vers elle et détacha elle même le collier. Ses doigts effleurèrent le cou de la Twi'lek lorsqu'elle le retira. Etait-ce intentionnel? Lorsqu'elle se redressa, Vette vit la lueur étrange qui animait ses yeux.

- Toi et moi contre la galaxie, Vette! s'exclama-t-elle tout en levant son verre, de la même façon que si elle portait un toast.

- C'est sûr que personne ne viendra m'embêter à la récrée avec ma copine Sith derrière moi...

remarqua alors la Twi'lek, incrédule. Son excellence ne manquait pas d'intérêt. Mais de là à associer une simple esclave à ses volontés de domination, c'était tout autre chose.

Les mission s'enchaînaient et Vette suivait, blaster à la main. Unalsa avait décidé de se reposer avant de repartir pour une nouvelle mission pour son maître. Elle proposa à Vette et Malavai de l'accompagner dans une des cantina de Mos Ila, sur Tatooine. Bien entendu, le capitaine déclina. Unalsa se tourna alors vers Vette, et cette dernière s'empressa d'accepter. Les deux femmes s'installèrent au bar, son excellence choisissant de rester debout. Son regard semblait tourné vers la silhouette d'une danseuse.

"Alors, avec tous ces…trucs de Siths, quand est-ce que vous vous amusez? Je veux dire...Sans torturer des gens et tout ça?"

Vette s'agitait sur sa chaise. La Sith la regarda d'un air interrogateur, avant de répondre tranquillement:

- Ma vocation me procure sans cesse des distractions.

- Vraiment? L’interrogea la Twi'lek. Vous n'avez pas l'air de sortir très souvent.

- Et pourtant, avant que je ne parte pour l'Académie, je passais mon temps à accompagner mes parents à des soirées. Ce fut très instructif. Ma mère en particulier a toujours su tirer parti de ces occasions mondaines pour nourrir ses alliances et s'informer de ses ennemis, tout en s'affichant comme il se doit au bras de mon père. Ce dernier n'a pas son talent pour ce genre de soirée, mais il fait son petit effet, ajouta la guerrière avec un ricanement un brin sinistre.

- Je pensais plutôt à sortir s'amuser en club, à danser, enfin, ce genre de chose...Vette leva un regard suggestif vers son Excellence, qui ne parut pas y prendre garde, tout absorbée qu'elle était dans ses souvenirs.

- Ah, ça! Oh je suis bien sortie avec quelques camarades, commença-t-elle tout en s'appuyant nonchalamment contre le bar.

- Et? questionna Vette, anxieuse. Elle avala d'un trait son cocktail puis se pencha vers la Sith, ce qui n'était pas très évident puisque cette dernière s'appuyait contre le bar alors qu'elle même était assisse à côté.

- Et bien, ça a viré à la bagarre. De la rigolade. Mais ces types ont quand même réussi à s'enfuir, tout comme la majorité des clients d'ailleurs. Donc on a fini par partir, ajouta-t-elle. C'était moins drôle après, il faut dire.

- Ah, fit simplement Vette. Quand est-ce qu'elle pourrait apprendre quoi que ce soit d'utile ? Songea-

t-elle avec un brin de désespoir et une touche d'impatience. Son excellence avait bien eu quelques aventures quand même, non? La jeune alien désespérait de savoir si elle avait une chance ou non avec son "excellence".

Peut-être aurait-elle dû demander à Quinn. Organisé comme il l'était, le capitaine avait peut-être même dans ses notes les goûts de leur chef en matière de partenaire, d'amant...ou d'amante. Enfin, prude comme il l'était, il refuserait de répondre à cette question. Mais ça vaudrait peut être le coup d'essayer, se dit-elle.

Rentrée au vaisseau, Vette tenta d'aborder le sujet avec l'officier mais se heurta à un refus outré.

*

Alors qu'ils se rendait tout trois sur Aldérande, Vette, allongée sur sa couchette, se demanda ce qui lui plaisait tant chez la Sith.

Ce qui la fascinait, plus que son visage aux traits fins et sa silhouette harmonieuse, sculptée par les heures d'entraînement, c'était cette flamme qui luisait dans les yeux de sa maîtresse...enfin, non, de son amie. C'est ce qu'elle était pour elle, non? Du moins, c'est ce que l'ancienne esclave, à présent affranchie, pensait.

Elle avait tenté à maintes reprises de montrer son intérêt, mais ça n'avait mené à rien. La fois dans la cantina. Elle avait enfilé une tenue osée pour récolter des informations sur un ennemi de la jeune apprentie. Mais même le décolleté plongeant associé à une jupe longue fendue ne suffisait pas à susciter un commentaire de la Sith.

Elle avait même tenté de s'entraîner au combat rapproché avec Unalsa.

Heureusement que le ridicule ne tuait pas, parce que se blesser toute seule avec une arme d'entraînement, c'était vexant. Quinn s'était occupé de sa blessure sans mot dire, mais elle sentait qu'il n'en pensait pas moins.

Le découragement la gagnait peu à peu. Peut-être ferait-elle mieux de laisser tomber. Après tout, même si elle parvenait à ses fins, cette relation était vouée à l'échec. Une Sith et une ancienne esclave, alien de surcroît. Quelle blague. Elle s'endormit sur cette pensée.

Le lendemain, ce fut le capitaine qui accompagna Unalsa sur Aldérande.

Condamnée à s'ennuyer sur le vaisseau, la Twi'lek tenta de s'occuper comme elle pouvait. Elle passa quelques heures à vérifier le vaisseau. Après tout la maintenance demeurait essentielle, puisque c'était leur moyen de transport. Sa tâche effectuée, elle s'apprêtait à s'attaquer au ménage quand elle renonça. Tout était étincelant, le droïde s'en étant déjà chargé.

Vette s'assit lourdement sur un fauteuil en cuir de la salle de réunion. Entendant un léger son aigu, elle baissa les yeux sur son datapad. Tiens tiens... Le signal vert brillant l'informait d'un nouveau message. Elle se pencha, concentrée sur l'objet et accéda au contenu en quelques clics. L'expéditeur était un dénommé Reko. Elle fronça les sourcils.

Comment ce sale petit rat de Rodien avait-il pu la contacter? Cela faisait un moment qu'elle avait coupé les ponts avec lui.

Le message l'informant d'un nouveau coup, probablement fumeux. Vette s'apprêtait à effacer le message lorsqu'un mot retint son attention. Cela l'intrigua cependant assez pour qu'elle prenne la peine de le lire. Reko et les autres cherchaient à s'emparer de vieilles reliques Siths. Du genre de celles qui auraient dû rester enfermés dans un profond tombeau, le plus loin possible d'elle, se dit-elle en repensant à ce qu'il l'avait conduite sur Korriban.

Cependant, elle ne devait rien à Reko, qui l'avait d'ailleurs roulé sur sa part lors de leur dernière collaboration.

Ce simple souvenir suffit à la mettre de mauvaise humeur. Cette information intéresserait sans nul doute son excellence, se dit-elle, un léger sourire montant à ses lèvres bleues sombres. Après tout, les reliques étaient bien mieux dans les mains des Siths. Vette entendit soudainement un bruit de pas. Tournant la tête, ses lekkus glissèrent le long de son cou. Cette démarche caractéristique était celle de son Excellence.

"Vette", la salua cette dernière alors qu'elle la rejoignait dans la salle de réunion.

Unalsa se laissa tomber dans un des fauteuils juste à côté de la Twi'lek. L'air froissé qu'elle arborait en ce moment inquiéta quelque peu celle-ci.

- Tout va bien? demanda-t-elle, se souciant comme toujours assez peu du protocole, au grand dam du capitaine Quinn. Mais ce dernier n'était pas là pour l'ennuyer à ce sujet.

- Hum... rien de très important. La Sith à la peau sombre se renfonça dans son siège et croisa les jambes. Le cuir de ses bottes brillait à la lumière artificielle du vaisseau, ne put s'empêcher de noter la Twi'lek.

" Que faisais-tu ?" L’interrogea alors la Sith, changeant de sujet.

- Oh, je regardais juste mes messages… Commença Vette. J'en ai d'ailleurs un qui devrait vous intéresser, continua-t-elle.

- Fais-moi voir ça.

La Twi'lek lui passa alors la tablette. Les yeux orangés d'Unalsa parcoururent rapidement le document. Un sourire s'épanouit enfin sur ses lèvres, alors qu'elle se relevait, quittant le fauteuil en cuir noir.

- Que dirais- tu d'intercepter leur vaisseau? Apprenons donc à ces pirates à craindre les Siths.

- Euh....vous êtes sûre? Ils sont très bien armés, commença la jeune Twi'lek, avant de se reprendre: Je vais entrer les coordonnés qu'ils nous ont fournis dans l'ordinateur du vaisseau.

Elle se précipita alors au poste de pilotage, précédée par sa maîtresse qui avançait à grandes enjambés. Malavai Quinn, surpris par cette arrivée impromptue, se leva pour saluer et faillit trébucher dans le pied du siège de pilotage. Vette ne put retenir un léger sourire, mais il se redressa cependant bien vite et retrouva cet air froid et impassible qu'elle n'appréciait guère.

- Excellence, salua-t-il sobrement.

- Quinn, dit-elle, amenez nous à ces coordonnées.

- Très bien. Il se rassit et commença les manipulations habituelles sur l'ordinateur de bord du vaisseau. Unalsa prit place à ses côtés, tandis que Vette s'asseyait sur le dernier siège, celui permettant d'utiliser les tourelles.

- Le trajet va prendre un certain temps, excellence, expliqua Quinn tout en considérant les données d'astrogation.

- Très bien, répondit cette dernière. Nous aurons donc tout notre temps pour nous préparer. Alors

Vette, que peux-tu me dire sur ces pirates?

- Ils doivent être une dizaine, si je ne me trompe pas. Reko possède un vaisseau léger, assez rapide. Il n'a pas la place de mettre beaucoup d'armement. Cela dit, s’il a jugé bon de m'envoyer ce message, c'est sans doute qu'il cherchait des renforts.

- Ils ne seront peut-être pas seuls, conclut la jeune femme avec un regard qui en disait long sur ses intentions. Malavai Quinn commença pendant ce temps les manipulations de décollage.

- T'avait-il demandé de leur répondre? demanda la Sith à Vette alors qu'ils décollaient vers d'autres horizons.

- Non, remarqua cette dernière. Elle relisait le message contenu dans son datapad. Apparemment, il s'attendant à ce que je me présente au lieu de rendez-vous....Il comptait rester un mois. Elle vérifia rapidement la date puis déclara: On est encore dans les temps pour arriver.

- Il t'a transmis un code j'imagine?

- Oui, en effet. C'était tellement simple que Vette aurait pu le deviner toute seule, ayant déjà travaillé avec le Rodien. Mais ce dernier avait tout de même prit la peine de le donner. La Twi'lek s'interrogea un instant. Comment pouvait-il lui faire confiance à ce point? Elle fronça les sourcils. Peut-être qu'il ne pouvait s'imaginer qu'elle puisse lui nuire.

Ils entrèrent dans l'hyperespace avant qu'elle ne puisse s'interroger plus avant. La transition sur ce vaisseau était presque imperceptible, si ce n'était la vue dans le cockpit. On n'apercevait plus les étoiles, témoins de la présence de systèmes entiers et de galaxies bien plus lointaines.

Après quelque temps, Malavai Quinn reprit la parole:

- Nous approchons des coordonnées, Excellence.

- Très bien. Vette, ça va bientôt être à toi de jouer.

Amarré à une vielle station spatiale en orbite autour d'une planète, que ni Vette ni son excellence ne connaissait, se trouvait le vaisseau de Reko. Vette pianota sur quelques touches et trouva la fréquence du vaisseau. Elle entra le code, et le terminal lui transmit l'image de Reko. Son excellence et Malavai prirent soin de s'éloigner afin de ne pas être compris dans la transmission. Reko lui transmit d'autres coordonnées menant à la planète. Ils purent atterrir sans trop de difficulté, grâce aux talents de pilotage de Quinn.

*

Le capitaine resta au vaisseau, et la Twi'lek partit au lieu de rendez-vous, son excellence la suivant de près.

"Je surveillerai tes arrières" avait-elle dit.

La Twi'lek arriva sans trop de difficultés au point de rencontre. Elle remercia le speeder de lui épargner une pénible marche et s'approcha d'un vieux bâtiment. Si Reko leur avait conseillé d'éviter le spatioport pour plus de discrétion, la planète était quand même habitée par quelques colons. Quant à savoir ce qu'ils trouvaient à l'endroit, c'était un mystère. Peut être un minerai précieux.

- Vette ! je savais que tu viendrais, s'exclama le Rodien en l'apercevant. Il semblait réellement content de la voir, ce qui ne manqua pas de surprendre l'intéressée. Ils n'avaient jamais été amis, alors qu'est ce que ça cachait au juste?

- Reko... Ca faisait longtemps.

- Tu sais, je tenais à m'excuser pour la dernière fois....C'est le mando, il m'a menacé. J'ai pas pu faire grand-chose.

- Sans aucun doute, rétorqua la Twi'lek. Bon, c'est quoi cette histoire de relique?

- Ah oui, il y a moyen de se faire un paquet de crédit. Cet vieil entrepôt contient un chargement oublié par un contrebandier. Le gars s'est fait tué pendant la guerre. On a retrouvé cette cache un peu par hasard, expliqua le Rodien.

- Je vois. Et donc? T'as besoin d'aide pour quoi au juste?

- Ben on est pas les seuls sur le coup...

Vette leva les yeux au ciel.

- Le contraire m'aurait étonné.

- Mais on a un plan, s'empressa d'ajouter Reko. Et avec toi, ça ne peut que marcher! Tu es aussi talentueuse que jolie...

- La flatterie ne te mènera nul part, Reko.

- C'est pas de la flatterie...c'est juste que toi et moi, tu sais...On fait une bonne équipe. On pourrait être plus que ça. Vivre libre, grâce aux trésors qu'on écoulerait sur le marché noir...

- Euh...je crois pas que ce soit une bonne idée.

Le Rodien s'approcha d'elle, plaquant une main contre le mur près de sa tête, coinçant la Twi'lek contre l'entrepôt.

- Allez, fais pas ta difficile.

Avant que Vette ait pu dire quoi que ce soit, un éclair rouge transperça le Rodien. Le sang vert l'éclaboussa dans une gerbe écœurante. Elle reconnut l'arme de son excellence, avant même de voir cette dernière.

-On ne touche pas à mon trésor.

- Pardon?

La Sith se retourna, un grand sourire éclairant son visage.

- Prépare toi. Il n'était pas seul.

C'est à ce moment là que surgirent des ombres le reste de la bande de mercenaire. Vette en reconnut quelques uns et se précipita vite contre un mur afin d'éviter les premiers tirs qui fusaient dans l'air. Unalsa chargea le premier venu avec toute la férocité dont elle était capable. Aussi létale que son arme, songea la Twi'lek en la regardant s'élancer. Elle n'eut cependant pas le temps de s'attarder sur l'efficacité de la Sith. Une salve de balle manqua l'atteindre et elle se jeta à terre.

Jetant un œil derrière l'abri provisoire que lui fournissait une caisse, elle reconnut le fameux mandalorien.

- Toi, je vais pas te louper marmonna-t-elle entre ses dents. Vette prit soin de viser et tira.

Un cri lui parvint et elle sourit. Le combat cessa aussi brutalement qu'il avait commencé, et Vette se retrouva seule au milieu de cadavres.

- Excellence? s'inquiéta-t-elle.

- Derrière toi, signala cette dernière en s'approchant d'elle.

- Merci. Vette, gênée, ne savait pas trop quoi dire. Elle avait faillit se faire avoir par un minable.

- Je t'avais bien dit que je surveillerais tes arrières.

Unalsa s'avança et enlaça la Twi'lek, qui surprise, ne réagit pas. La peau chaude de la Sith était tachée de sang, nota-t-elle distraitement, mais les mains fermes contre son dos retenaient bien plus son attention.

- Et les reliques? demanda-t-elle tout en rougissant.

- Peu importe les reliques.

- Mais...

- Tu croyais vraiment que je n'avais pas remarqué ton manège? rétorqua la Sith avant de l'embrasser.

*

Fin

Des petites nouvelles + délai supplémentaire

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Bonjour tout le monde !

Alors, comme vous avez pu le constater, la date de l'échange est passée, mais il reste encore des fics à poster. En effet, il y a encore une dizaine de personnes qui n'ont pas pu finir leur oeuvre dans les temps.

J'ai ainsi accordé un délai d'un mois à tout le monde. Je pense que, comme c'est assez généreux, tout le monde aura le temps de rendre sa participation. Je préviens qu'il n'y aura pas de délai supplémentaire, quelque soit la raison. Les gens qui ne rendront rien à cette date seront éliminés, et je chercherais un pinch-hitteur pour les remplacer. Si vous souhaitez abandonner, dites-le tout de suite.

La nouvelle date de rendue définitive est le lundi 30 novembre.



Les oeuvres déjà publiées sont les suivantes !  Venez commenter, surtout si vous êtes le prompteur :

❤ [Fic] Chasse aux reliques, Star Wars The Old Republic, Vette/OC [de Unstable wizard, pour Venhedis] ❤

♫ [Fic] Mirage, Candélabres, Julien/Paul, Liam/Paul [de Sarregousette, pour Allegro] ♫

☆[Fic] Cryptique, Sandman, Desire->Dream [de Sarcasme, pour Le Cavalier] ☆

✿ [Art] Nocturne, Okami, Amaterasu [de Qingu, pour Meluzine]✿

☼ [Fic] J’ai cru que tu ne demanderais jamais !, Amicalement vôtre [de Caitlyn, pour Rutabaga] ☼

♥ [Fic] 8 ans. 8 mois. Et tout le reste de leurs jours, Nimona [d'Allegro, pour Antilope Vampire] ♥

★ [Fic] Sol, Orphan Black, Cosima/Delphine [d'Inlandsis, pour Bojana]

☯ [Art] Le Chevalier Servant, Trèfle, Ran et Gingetsu [de Le Cavalier, pour KingKazma] ☯

♪ [Fic] Les corbeaux sont des introvertis, Maléfique [de Sarcasme, pour Qingu] ♪

✧ [Fic] L'anniversaire de la mort de Dahlia Wroughthorn, Night Vale [de Malachite, pour Inlandsis] ✧

♡ [Fic] Comme dans une blague de mauvais goût, Daredevil (TV) [de The Splendid, pour Road Slug] ♡

♬ [Fic] A bunch of lonesome heroes, Pacific Rim, Mako et Raleigh [de KingKazma, pour Sarregousette] ♬

☼ [Fic] Curiosités scientifiques, Penny Dreadful, Victor/Dorian [d'Antilope Vampire, pour Sarcasme] ☼

♥ [Fic] Un effroyable malentendu, Tiger & Bunny [de Meluzine, pour Sarcasme] ♥

☯ [Fic] Les curiosités de la cruauté, Les liaisons dangereuses [d'Antilope Vampire, pour Malia] ☯

✿ [Fic] Sept ans plus tard, Mythologie celte, Gwydion/Gilwaethwy [d'Antilope Vampire, pour Malachite] ✿

✧ [Fic] La flamme et l'arc-en-ciel, Mythes chrétiens, Gabriel/Mickaël [d'Antilope Vampire à Proserpine]

Plus que 15 jours

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Bonjour à tous !

Petit rappel : les gens qui n'ont encore rien rendu n'ont plus que quinze jours pour le faire !

Les personnes qui n'auront rien rendu le 30 novembre au soir seront éliminé d'office. Il n'y aura pas de délai supplémentaire.

Dernier conseil : n'attendez pas la dernière minute pour vous y mettre, pour ensuite vous rendre compte que vous ne pouvez pas écrire. Posez-vous la question dès maintenant.



Sinon, en dehors de toute considération relative à l'échange, je voulais dire à nos camarades parisiens de faire attention à eux. Comme le reste de la France, on pense très fort à vous et on espère tous que cette vague de violence va cesser très vite.

[Fic] Tout l’ennui du monde, Dragon Age Inquisition [de Végétallo, pour Unstable wizard]

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Titre : Tout l’ennui du monde.
Auteur : Végétallo (participant 19)
Pour :
Unstable wizard (participant 14)
Fandom : Dragon Age Inquisition
Personnages : Leliana et Joséphine
Rating : General
Prompt:
-La rencontre entre Leliana et Joséphine.
-Détails facultatifs: Si les deux peuvent avoir été en couple/ éprouver une attirance l'une pour l'autre, je ne dis pas non.
Note : Dans le jeu, Josie mentionne sa rencontre avec Leliana. Elles se connaissent depuis longtemps, elles se sont rencontrées durant les études de Joséphine, mais ne deviennent véritablement amies que lors de sa nomination comme ambassadrice d’Orlaïs. J’ai choisi de ne pas vraiment respecter ces détails (mais j’ai quand même gardé l’histoire des sous-vêtements). J’espère que ça te plaira quand même !


La soirée battait son plein. Tout le monde n’avait plus eu que le bal de charité sur les lèvres depuis des semaines, à Val Royeaux. Une grande partie de la noblesse était présente, ainsi que de nombreuses sœurs chantristes et quelques  représentants venus de Férelden.
Debout depuis des heures, Leliana s’ennuyait ferme. La Chantrie de la capitale orléseinne avait été transformée pour l’occasion. Les bans avaient disparus, et les coins de l’immense salle avaient été comblés par des tables croulantes sous les victuailles et les hors d’œuvres. Des dizaines de chandeliers de bronze éclairaient le tableau d’une lumière chaude. L’espionne sirotait son verre de vin adossée contre un mur, observant les conviés qui valsaient avec grâce dans des robes somptueuses, saluait les dignitaires qui passaient à côté d’elle, s’inclinait devant les sœurs…
D’ordinaire, Leliana appréciait les fêtes orlésiennes. Evidemment, le Noble Jeu, le moteur des soirées mondaines, y était de rigueur. Mais pas cette fois. C’était un bal important au profit de la lutte contre le trafic d’esclaves. Les sœurs de la Chantrie n’auraient d’ailleurs sans doute pas apprécié d’être le théâtre d’alliances et guerres diplomatiques sur la piste de danse, ou de  retrouver des morts dans leur jardin si bien entretenu. Ici, le Noble Jeu n’avait que peu de raison d’être.
La jeune femme soupira. Depuis des heures qu’elle se tenait là, elle n’avait réussi à glaner que de simples ragots sans intérêt. Le marquis de Chambrieux avait quitté sa compagne pour une plus jeune noble. La Comtesse Mallois ouvrait un nouveau comptoir commercial à Antiva. Un vicomte avait perdu toute sa fortune, un autre fricotait avec les servantes elfes de sa maison, des nobles victimes de chantage… de petits scandales personnels, mais rien de bien palpitant à se mettre sous la dent pour l’espionne.
Alors elle essaya de se distraire autrement. Heureusement pour elle, les nobles savaient aussi se vêtir. Mais les parures soyeuses n’étaient rien aux yeux de Leliana comparées aux chaussures. Toujours en sirotant son verre de vin blanc, elle se mit à contempler les paires qui valsaient sous les robes, aux pieds de leurs propriétaires. Souliers argentés, bordeaux, vernis, brodés de dentelle, de soie, de velours.
Jusqu’à ce que passe devant ses yeux une paire de bottines tout à fait adorable, faites de cuir souple verni, et décorées de petits cygnes d’or qui entouraient la cheville de leur propriétaire. Leurs petits talons d’or cliquetaient sur le sol de pierre en direction d’une table  et semblaient l’appeler.  Leliana les suivis des yeux, avant de décider que, son verre vide à la main, il était temps d’aller en chercher un nouveau.
La jeune femme aux souliers dorés était en train de garnir une assiette avec des cupcakes débordants de crème et de décorations aussi colorées que sucrées, lorsque Leliana la rejoignit. Elle la reconnu aussitôt : c’était l’ambassadrice Montilyet.
« Dame Montilyet ? »
L’ambassadrice se tourna vers elle, et lui adressa un sourire chaleureux, encadré par  des mèches de cheveux d’un noir de jais.
« Oh ! Bonsoir, vous devez être l’envoyée de la Divine Justinia si je ne me trompe pas ? C’est un honneur de vous voir ici. » Dit-elle, légèrement inclinée, en tendant une main parfaitement manucurée. L’espionne  la lui serra avec douceur, lui rendant son sourire.
« Leliana Nightingale, et tout l’honneur est pour moi. Nous n’avions pas encore été présentées je crois. Félicitation pour votre récente nomination, ambassadrice. J’ai ouïe dire par de nombreuses personnes que vous étiez extrêmement talentueuse.»
«C’est très aimable à vous !, répondit Joséphine. J’ai moi aussi entendu dire beaucoup de bien de vous. Ses yeux rencontrèrent le verre vide que tenait toujours Leliana.  Vous permettez que je vous resserve? »
« Avec plaisir, Dame Montilyet »
La jeune ambassadrice choisi une carafe de vin rosé, qu’elle versa dans un nouveau verre avant de le tendre poliment à Leliana. Celle-ci profita de ces quelques secondes pour la détailler plus amplement. Elle était vêtue d’une robe couleur de cuivre somptueuse et enrubannée qui s’alliait parfaitement avec ses chaussures, et surtout avec le teint bronzé piqueté de taches de rousseur de la jeune femme. Leliana lui trouva un visage tout à fait mignon, qui, elle en était sure, devait parfaitement cacher une détermination à toute épreuve.
Enthousiastes, les deux femmes firent connaissance, se trouvèrent de nombreux points communs. Elles papotaient politique et ragots depuis près de deux heures lorsque quelqu’un entra dans le champ de vision de Leliana.
Là, sur sa droite, dans l’ombre entre deux piliers de pierre, se tenait un homme que l’espionne connaissait bien : Jowel. Une ancienne cible, qu’elle avait à l’époque délaissée pour s’occuper de problèmes plus prioritaires sur ordre de Justinia. C’était une petite frappe, mais qui avait tout de même eu le temps de faire son comptant de dégâts. Il n’était clairement pas présent à un bal de charité pour soutenir la Chantrie… Ce n’était d’ailleurs pas très malin de sa part de se montrer ici, bien que personne ne sembla remarquer sa présence. Qu’importe. C’était la distraction parfaite, et l’espionne se mit en tête de le prendre en filature, juste au cas où… Il semblait attendre quelque chose, puis au bout de quelques minutes, il se déplaça vers l’entrée.
« Tout va comme vous voulez, Leliana ? »
« Oui. En fait, si cela vous tente, nous pourrions aller autre part. Pour être franche, ce bal m’ennuie un peu et j’apprécierais que nous discutions disons, un peu plus au calme. Qu’en dites-vous ? »
« Pourquoi pas. Le jardin ? »
Du coin de l’œil, Leliana vérifia la direction que prenait sa nouvelle cible. Bingo.
« Alons y ! » Dit-elle avec un grand sourire.
Elle prit l’Ambassadrice par le bras, et les deux femmes se dirigèrent vers l’extérieur de la Chantrie. Elles s’arrêtèrent près d’une petite fontaine, dans un angle entre le bâtiment principal qui hébergeait la fête, et le dortoir des sœurs. L’homme était posté derrière un pilier et parlait à un noble. Leliana le garda dans son champ de vision, tout en continuant sa conversation avec une Joséphine plus qu’enthousiasmée qui ponctuait ses phrases de grands gestes.
« …et puis c’est à ce moment-là que le Comte a raté la marche et est venu s’étaler droit dans le gâteau de mariage, ha ha!... hum… excusez mon emportement. Vous ne voulez sans doute pas m’entendre parler de telles frivolités. »
« Je vous en prie, continuez, Dame Montilyet. Vous étiez adorable, et j’adore ce genre de ragots ! »
« Oh, je… c’est gentil. » Gênée, elle sirota son verre. L’espionne relança la conversation avec une de ses propres anecdotes.
De son côté, le noble avait échangé quelque chose puis s’était éloigné. Jowel fit mine de s’éclipser dans le sens contraire, c’est-à-dire droit sur Leliana et Joséphine. Il passa devant elles sans les voir, les deux mains dans les poches, regardant un point fixe devant lui. Il avait l’air plutôt content de lui. Comme il se dirigeait rapidement vers le portail qui donnait directement sur la place de Val Royeaux, l’espionne se décida : avec ou sans Joséphine, elle le suivrait. L’idée de passer une minute de plus au bal chantriste l’aida grandement dans son choix.
« Dame Montilyet, accepteriez-vous de m’accompagne à l’extérieur ? » dit-elle en se rapprochant de l’ambassadrice.
« Mais nous y sommes déjà ! Rit-elle. Elle zyeuta vaguement l’homme que Leliana suivait des yeux, puis elle lança un regard indécis à son verre de vin vide et dit : Très bien, où voudriez-vous aller ? »
« Que pensez-vous d’une ballade sur les docs, histoire de prendre l’air marin. »
« C’est parfait. »
Sur ceux, bras dessus bras dessous, les deux femmes quittèrent le bal de l’ennui et ses nobles valsant.

******


Un vent frais soufflait sur Val Royeaux, le ciel était clair et la température agréable. Il n’était pas encore très tard, mais les rues étaient plutôt vides. Idéal pour ne pas perdre une personne des yeux. Mais pas très discret pour suivre quelqu’un, bien que l’espionne ne se fisse pas trop de soucis : Jowel semblait sûr de lui, peu soupçonneux, et surtout, il n’avait pas prêté une once d’attention aux deux jeunes femmes.
Leliana et Joséphine marchaient tranquillement, plus en arrière. L’ambassadrice profitait de la brise tandis que l’espionne suivait discrètement sa cible du regard. Elles traversèrent ainsi la grande place centrale et entrèrent dans l’avenue  qui menait au port. Là, Leliana vit Jowel s’enfoncer plus avant sur les docs, et disparaitre entre des caisses de bois posées contre un mur. Elle sourit : il était entré au Chattemite Endurci, une taverne mal famée dont la porte d’entrée se trouvait cachée juste derrière.
Menant toujours Joséphine, accrochée à son bras, Leliana hésita : devait-elle mettre l’ambassadrice au courant de ses projets inopinés ? C’était sans doute plus sage, et plus honnête envers la jeune noble qui n’en avait pas demandé tant. Mais celle-ci s’arrêta net, obligeant l’espionne à faire de même. Elle fronçait les sourcils, et semblait quelque peu contrariée.
« Bon, écoutez, Leliana. Je ne suis pas aveugle, et je me doute que nous ne sommes pas vraiment ici pour profiter de l’air marin. Il n’était pas bien difficile de comprendre que vous suiviez cet homme. Mais aviez-vous au moins  l’intention de me prévenir que notre petite escapade devait se terminer dans les bas-fonds de la ville ? »
« Je… je suis désolée, Dame Montilyet. Tout cela s’est fait un peu par hasard.» Répondit-elle avec un sourire d’excuse. Elle aurait dû se douter que l’ambassadrice ne se laisserait pas embarquer aussi facilement dans sa petite virée.
« Expliquez-vous donc, ma chère. »
« Très bien. Vous savez donc où nous sommes… »
«Bien sûr. J’ai beau être ambassadrice, j’ai moi-même arpenté ces lieux pour le moins peu recommandables du temps où j’étais encore barde », fit elle avec un clin d’œil.
«J’ai repéré un trafiquant que je connais au bal. Un homme de petite envergure, vraiment. Je pensais qu’une poursuite mettrait un peu de piment dans cette longue soirée. Je suis navrée de vous avoir impliquée de la sorte. »
«J’apprécie vos excuses. Et je viens avec vous. En tant qu’ambassadrice, je ne peux décemment pas laisser une crapule faire son commerce sous mon nez, n’est-ce pas ?»
« Non, bien évidemment. »
Elles n’eurent pas besoin de prononcer une parole de plus. Ensemble, les deux jeunes femmes se glissèrent derrière les caisses et firent face à une petite porte rongée de sel et couverte de vieilles affichettes de papier. Au-dessus, un vieux panneau rendu presque illisible indiquait le nom de la taverne.
Intérieurement, Leliana jubilait. Elle allait pouvoir s’amuser, et en bonus, l’adorable Joséphine l’accompagnait volontiers. La soirée s’annonçait bien meilleure que ce qu’elle avait espéré. Elle ouvrit la porte qui émit un bruit de gonds à l’agonie, et l’odeur infâme qui régnait dans l’établissement les assaillit : un cocktail merveilleux de sueur, d’alcool, de chaussettes sales, de nourriture et de vomis. A l’intérieur, une dizaine d’épaisses tables rectangulaires, pour la plupart peuplées d’hommes et de femmes de tous horizons et aux airs plus ou moins engageants. Quelques ivrognes jonchaient le sol de pierre crasseux par ci par là.
« Ah, j’avais oublié  le charme que peut avoir ce genre d’endroit... » Grimaça Joséphine tandis qu’elle fermait la porte derrière elle.
«Un raffinement sans pareil. Et des relents dignes des plus grands parfumeurs. »
Elles traversèrent la salle et s’installèrent l’une en face de l’autre à une table libre située au centre. Jowel leur tournait le dos, pas très loin, le nez dans une chope de bière. L’ambassadrice se pencha vers Leliana:
« Donc. Parlez-moi un peu plus de votre trafiquant.»
« C’est un idiot. » Répondit l’espionne, qui héla un serveur. « J’ai fait sa connaissance il y a quelques années alors que j’enquêtait sur des esclavagistes. Un homme charmant. Il était une sorte de toutou à la botte du groupe à l’époque et s’occupait surtout de leur trouver des planques. Il s’est enfui sans demander son reste au premier signe de danger. Il n’avait pas l’envergure d’un leader. Mais il s’est reconvertit, et maintenant il trafique un peu de tout, des poudres douteuses, des objets plus ou moins maudits, des drogues... Parfois même du lyrium. A peu près tout ce qu’on lui demande de trouver pour de l’argent je suppose. Depuis le temps il a visiblement réussi à se constituer un petit réseau. »
« Et jusque sous le nez de la Chantrie visiblement. C’est très gonflé, surtout de se montrer à un bal de charité aussi important que celui de ce soir. »
« Une grossière erreur, qui lui sera fatale ! »
« Alors ! Qu’est-c’qu’il vous plairait d’boire, mes p’tites dames ? » Les interrompit le serveur, souriant de toutes ses dents. Noires et déchaussées.
« Une pinte pour moi, s’il vous plait. » Répondit Joséphine qui lui rendit son sourire.
« Pour moi aussi. »
« Et deux pintes, deux ! »
Elles attendirent que Dent Noires et Déchaussées se soit éloigné avant de reprendre leur conversation. Tordu sur sa chaise, Jowel était toujours plongé dans sa chope.
« Alors que faisons-nous ? Il n’est absolument pas sur ses gardes, est-ce que nous l’arrêtons tout de suite ? »
« Hum… » Leliana fit mine de réfléchir. « C’est trop facile. J’aimerais m’amuser un peu.  Vous savez, lui faire peur, le menacer un peu… histoire qu’il comprenne bien son erreur.»
«Je ne devrais sûrement  pas dire une chose pareille ni vous encourager, mais j’avoue que l’idée me dérange moyennement. Pour ne pas dire pas du tout, en réalité.» Soupira l’ambassadrice.
Les deux jeunes femmes furent alors de nouveau interrompues par le serveur aux dents moisies qui déposa des pintes aussi crasseuses que le reste de l’établissement, avec une révérence ridicule et exagérée :
« Ces Nôôôôôbles Dâââââmes sont servie ! » Clamât-il avant de filer vers d’autres clients. Sa discrétion sans précédent attira l’attention de Jowel, qui croisa de ses yeux vitreux ceux de Leliana. Il était saoul.
Il se leva, prit sa chope d’un geste peu assuré et tira sa chaise jusqu’à leur table, s’installant sans demander leur avis aux deux jeunes femmes qui se rapprochèrent un peu plus l’une de l’autre.
« Wow ! C’est pas tous les soirs qu’on en voit des aussi jolies que vous dans l’coin ! »
Joséphine et Leliana se regardèrent, puis l’espionne décida qu’il était temps de passer à table.
« Et que nous vaut le… plaisir de votre présence ?  » Elle porta lentement sa pinte à ses lèvres et soutint le regard hébété de l’homme en face d’elle. Elle semblait prête à bondir, sa main libre posée à plat sur la table. Joséphine semblait particulièrement amusée.
« Oh, oui, ha ha ! J’ai pas d’manières. Jowel Mathis, pour vous servir. » Il tenta un clin d’œil appuyé. Pathétique. De toute évidence, il n’avait aucune idée d’à qui il avait affaire. « Et qu’est-c’qui vous amène dans ce merveilleux endroit mes jolies ? Vous savez, deux mignonnes comme vous, seules à une table… c’est triste ! Ah, j’en ai des larmes rien que d’y penser. Mais, eh ! On pourrait s’amuser tous ensemble, boire, prendre du bon temps. Que dites-vous d’une partie de Grace Perfide
Cette fois, ce fut Joséphine qui répondit, un sourire carnassier  étirant ses lèvres: «Oui, quelle magnifique idée !»
Leliana leva un sourcil dans sa direction. L’ambassadrice avec littéralement sauté sur la proposition de Jowel, et l’expression qu’elle arborait laissait peu de place au doute quant à son intention de plumer son adversaire. L’espionne était elle-même plutôt forte à ce jeu. Ce n’était pas exactement le programme qu’elle avait en tête, mais l’homme n’avait aucune chance et l’idée de le ridiculiser un peu plus ne pouvait que plaire à Leliana.
«Va pour une partie. » Dit-elle, alors que Jowel sortait un paquet de carte de sa poche.

******

A mesure que la partie avançait, les couches de vêtements disparaissaient du corps de Jowel, et la faune locale s’était rassemblée en cercle autour d’eux pour suivre le déroulement. Quelques personnes s’étaient greffées à la partie lorsque le trafiquant avait commencé à perdre ses habits et à crier à qui voulait l’entendre que c’était la chance des débutantes et qu’il les laissait prendre de l’avance.
Mais il s’était vite décomposé. Joséphine dominait largement le jeu et leurrait tout le monde avec un air de pure innocence. A son grand étonnement, Leliana avait elle-même perdu une bonne partie de son accoutrement de la soirée. En fait, il ne lui restait que ses sous-vêtements, comme la plupart des autres joueurs, et un ruban noué dans ses cheveux.
Lorsque le dernier bout de tissu encore sur lui tomba du corps de Jowel, le désignant donc comme perdant, il jeta ses cartes, rageur, nu et apparemment profondément vexé.
« Pour qui est ce que tu te prends, espèce de garce ! Tu crois que tu peux mettre les pieds ici comme une fleur et faire ce que tu veux, avec tes grands airs de noble ?! C’est moi qui aurais dû gagner, sale tricheuse ! »Beugla-t-il en attrapant ses affaires. Tout le monde riait et le montrait du doigt tandis qu’il fuyait la salle. Humilié.
L’espionne était morte de rire devant le spectacle que leur offrait la paire de fesses pâle et tremblotante de l’homme qui se ruait vers la sortie, et qui continua de les couvrir d’insultes jusqu’à ce qu’il claque la porte. A côté d’elle, Joséphine jubilait littéralement.
« Je dois admettre, Dame Montilyet, que je suis impressionnée par vos talents. Et agréablement surprise du déroulement de cette soirée, pour ne pas dire carrément enchantée ! Vous êtes décidément une femme de gout et d’esprit.»
«Et vous, Leliana, vous n’êtes qu’une vile flatteuse avec un masque d’ange. Merci, moi aussi, j’ai passé un excellent moment. Je dois avouer que je m’amuse beaucoup ! Mais ne devrions-nous pas lui courir après ? »
«Pour tout vous dire, je préfèrerais rester encore un peu et profiter de l’ambiance avec vous, ambassadrice. Pour trinquer à votre écrasante et hilarante victoire.» Ajouta-t-elle. Joséphine était fine, drôle, et franchement totalement adorable; l’idée de passer plus de temps en sa compagnie était un millier de fois plus agréable que de cavaler après un ivrogne.
« Il n’ira pas loin, je m’occuperai personnellement de son cas dès demain. » Joséphine su que c’était la vérité et, ravie, lui sourit de toutes ses dents. Et de ses lèvres parfaites… « Et si vous êtes d’accord, nous pourrions peut être faire une nouvelle partie de Grace Perfide, juste vous et moi. »
« Vous savez que vous n’avez aucune chance contre moi, Leliana…»
« Je vous en prie, Dame Montilyet, laissez-moi me refaire. » La tête légèrement sur le côté, l’air charmeur, elle se pencha en avant pour se rapprocher de la jeune femme qui rassembla les cartes abandonnées par Jowel.
« Très bien, mais à condition que vous m’appeliez par mon prénom.» Répondit Joséphine, qui battit les cartes d’une main experte avant de les répartir à nouveau entre elles.
Le jeu se déroula exactement comme l’avait prédit l’ambassadrice : Leliana s’était rhabillée, et puis avait reperdu un à un tous ses vêtements. Joséphine l’avait terrassée sans vergogne et exhibait à présent fièrement sa dernière combinaison de cartes, le coup fatal qui fit tomber le dernier rempart entre l’espionne et l’échec.

******

Les deux femmes quittèrent finalement la taverne au petit matin. La plupart des clients gisaient ivres morts entre les chaises ou avaient quitté les lieux. Hilares, bras dessus bras dessous et aussi un peu saoul, elles reprirent le chemin de la Chantrie, où toutes deux avaient normalement une place pour la nuit dans les quartiers réservés aux invités de marque. Leliana s’amusait à faire tournoyer sa culotte qui avait malheureusement connue la propreté toute relative du sol du Chattemite Endurci, et qu’elle n’avait donc pas remise. Lorsqu’elles arrivèrent devant le portail désormais fermé du bâtiment religieux, elles firent une pause. Tout était calme, comme s’il n’y avait jamais eu de bal quelques heures auparavant, barricadé derrière les hautes grilles de métal.
« Oups. Nous sommes coincées dehors, Leliana. »
« Hum, nous pouvons surement crocheter la serrure avec quelque chose. » L’espionne se dirigea vers le tableau du Cantor, où étaient accrochées par des petits clous plusieurs affichettes. Elle en retira un pendant que Joséphine s’avançait vers elle. « Non, trop petit. »
« Tenez, essayez plutôt avec ça. » dit-elle, lui tendant les petites épingles à cheveux qui avaient jusqu’ici permit à sa coiffure de tenir en place.
Leliana se retourna et avança sa main pour les prendre, mais suspendit son geste quand ses doigts touchèrent celle de Joséphine. C’était un contact anodin, sans réelle importance, mais il fit ressentir un pincement au cœur de l’espionne. Peut-être était-ce dû à la fatigue, peut-être était-ce dû à l’ivresse, mêlé à l’euphorie qu’elle avait ressentie tout au long de la nuit. Elle leva la tête pour détailler le visage l’ambassadrice, maintenant encadré par une cascade de cheveux noirs ondulés. Ils lui donnaient une mine plus enfantine, la rendant plus adorable encore. Leliana se mordit les lèvres. Joséphine sembla sentir son hésitation et soutint son regard, les joues rougissantes sous sa peau bronzée. Un silence tomba entre elles, qu’aucune ne rompit pendant un instant.
Puis, après les quelques secondes qui avaient semblé durer des heures à Leliana, les deux jeunes femmes réduisirent la distance qui les séparait, comme irrésistiblement attirées l’une vers l’autre. Leurs lèvres se rencontrèrent, timidement d’abord. Leliana ferma les yeux. Elle avait l’impression d’avoir à nouveau seize ans. L’effleurement devint une caresse. L’espionne toucha une mèche de cheveux qui tombait  sur le coude de Joséphine, et qui était aussi soyeuse que sa robe. Celle-ci pencha alors la tête sur le côté, créant plus de contact, approfondissant leur baiser, tandis que ses mains vinrent se poser sur la taille de Leliana qui émit un soupir d’aise. Son cœur faisait maintenant des grands bonds dans sa poitrine.
Ne voulant pas rompre leur baiser, l’espionne accrocha à l’aveuglette sa culotte à la première tête de clou qui entra en contact avec, sur le tableau du Cantor dans son dos. Pour finalement passer sa main dans la nuque de Joséphine. Et les deux femmes restèrent là à s’embrasser pendant ce qui leur parut à la fois quelques secondes et un millénaire, avant de rentrer par effraction dans l’enceinte de la Chantrie. Le souffle coupé, main dans la main.
Leliana se dit que décidément, cette soirée valait bien tout l’ennui du monde.
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