Titre : Evil Baby
Auteur : Skitty (Participant 22)
Pour : Maralik (Participant 21)
Fandom : Flander's Company
Persos : Armand/Carla, la Flander's et Lex Luthor (plus un invité surprise attendu avec joie – ou pas)
Rating : PG/PG-13
Disclaimer : La Flander's Company appartient aux Guardians
Prompt : Comme une hypothétique saison se fait attendre, j'aimerais voir la vie de Armand et Carla après l'annonce de la grossesse de Carla. Pas juste la grossesse. Mais leur vie de tous les jours, en essayant de s'accommoder de leurs énormes différences de caractère. Bonus si tu arrives à placer dans ton histoire le baptême de leur enfant et Hippolyte en marraine (est-ce qu'il serait trop demandé d'avoir une intervention remarquée de Kevin au dit baptême)
Note de la modératrice : Comme cette fic était longue, elle a été coupée en deux parties.
Lien vers la première partie.
Sifflotant tranquillement, le scientifique de la Flander's Company s'empara de la cafetière afin de remplir son mug fétiche du précieux breuvage qu'elle contenait : un pur arabica éthiopien infusé à la perfection. Piochant distraitement dans la boite de sucre, Caleb grogna lorsque sa main ne rencontra que du vide. Avec un soupir il reposa son mug, se baissa pour ouvrir le placard, chercha une nouvelle boite de sucre, se redressa au bout de deux minutes et réalisa avec stupéfaction que son mug avait disparu. Fronçant les sourcils, il le chercha des yeux dans la cuisine pour le découvrir dans l'évier. Vide. Il contempla un moment la tasse avant de secouer la tête. Il était probablement plus fatigué que ce qu'il pensait. Et pour ça rien de mieux qu'un bon café. Reprenant son mug en main, Caleb se tourna vers la cafetière encore pleine et constata alors avec horreur qu'elle n'était plus là. De plus en plus perturbé, il se mit à chercher frénétiquement jusqu'à ce qu'Hippolyte entre dans la pièce.
« C'est toi qui a pris le café ?
- Pardon ?
- Le café ! Le café a disparu !
- La cafetière était posée sur le bureau, juste à côté, répondit le DRH en soulevant le récipient qu'il tenait à la main.
- Mais elle est vide !
- Oui. Il suffit d'en faire.
- Mais je venais juste d'en préparer ! Elle était pleine !
- Et tu t'es déjà tout siphonné ?
- Mais non ! J'en ai pas bu une goutte ! Fronçant les sourcils d'un air soupçonneux, Caleb se rapprocha dangereusement. C'est toi qui a volé mon café ?
- Hein ? Mais tu délires ? Hippolyte leva les yeux au ciel. Un jour il faudra que tu penses à consulter parce que franchement ça devient inquiétant ton addiction à la caféine. »
/// - ///Assis dans son fauteuil, Armand Trueman fixait l'écran en essayant désespérément de garder les yeux ouverts tandis que Kévin – le Kévin vêtu d'un élégant costume aux couleurs assorties et ne faisant pas saigner les yeux, ce qu'Armand regrettait à l'instant présent en songeant qu'un t-shirt jaune fluo aurait peut-être davantage stimulé son attention – lui dressait un compte rendu des activités de la compagnie. S'emparant mollement de sa boisson énergisante, le PDG de la Flander's Company en versa les dernières gouttes dans son verre avant d'envoyer la canette rejoindre au pied de son bureau ses sœurs déjà vides. Il vida son verre d'un trait, le laissa tomber sur la table et posa sa joue sur son poing en continuant à observer l'écran d'un regard vide.
« …nous avons donc non seulement rempli les objectifs du mois et nous allons même très probablement doubler nos bénéfices d'ici septembre. C'est pourquoi nous pensions réinvestir une partie des dividendes dans... »
Le bruit de la tête d'Armand Trueman heurtant violemment son bureau interrompit Kévin dans son exposé. Le jeune homme écarquilla les yeux de surprise.
« Non mais ça va pas ? Faut dormir la nuit hein !
- Ça j'aimerais bien pouvoir en ce moment ! »
/// - ///« Je vous ai préparé un café, vous m'en direz des nouvelles !
- Ah Gringo ! Tu es le meilleur ! » s'exclama Caleb en humant le précieux breuvage.
Malheureusement pour lui, le PDG de la compagnie arriva à cet instant et s'empara de la tasse avant que le scientifique puisse la porter à ses lèvres.
« Génial ! Du café !
- Hé ! C'est mon café !
- Oui ben c'est bon. Déjà que je vous paye à rien foutre alors vous allez pas commencer à instaurer un monopole sur les boissons chaudes en plus, grogna Armand en soufflant sur la tasse.
- Mais c'était MON café ! s'entêta Caleb, indigné de voir son patron boire d'une seule gorgée le délicieux arabica qu'il se faisait une joie de savourer. Réalisant soudain ce que cela impliquait, il répéta d'un air hébété : C'était mon café. Comment vous pouvez boire mon café ?
- Oh ce que vous êtes chiant ! »
Lui rendant la tasse, Trueman s'éloigna en levant les yeux au ciel. Caleb jeta un coup d'œil au récipient vide avant d'échanger un regard interloqué avec Gringo.
« Comment il peut boire mon café ?
- Ah ça... C'est une bonne question Signor !
- On dirait que ça ne lui a rien fait en plus ! »
/// - ///« ARMAND !!! »
Se figeant sur place, Trueman étouffa un juron avant de se retourner lentement vers la femme échevelée et à l'air épuisé qui tenait un nourrisson hurlant dans les bras. Le regard furieux que lui lançait Carla aurait probablement suffit à le tuer sans qu'elle fasse usage de ses pouvoirs. Il esquissa un sourire se voulant chaleureux
« Carla ! Je croyais que vous deviez rester à la maison avec la petite.
- Mais bien sûr ! Bobonne reste à pouponner à la maison pendant que vous allez tranquillement bosser.
- Ben ouais, acquiesça Trueman sur un ton pas aussi sûr de lui qu'il l'aurait souhaité.
- Armand...
- Non mais vous pourrez revenir bosser plus tard. Après tout vous n'avez même pas profité de la moitié de votre congé maternité. Vous devriez rentrer toutes les deux.
- Pitié non ! Je vais devenir folle si je reste seule avec elle ne serait-ce qu'une après midi de plus. Je suis crevée ! Depuis votre départ c'est à peine si j'ai pu fermer l'œil pendant trois heures. Et après la nuit qu'on a passé...
- Et vous croyez quoi ? Que je suis ici pour faire la sieste ? On bosse là !
- Et moi je préférerais bosser aussi ! On échange !
- Ah non ! Je me suis coltiné les biberons de 1H00, 4H00 et 6H00 cette nuit ! Alors aujourd'hui je bosse tranquillement !
- Dites plutôt que vous préférez faire la sieste dans votre bureau ! s'insurgea Carla en frottant le dos de sa fille qui commençait à s'agiter davantage.
- N'importe quoi ! Face au regard qu'elle lui lança, Armand concéda : Bon ok j'ai peut-être dormi une heure ou deux. Mais vous avez dormi autant, non ? »
Poussant un soupir, Carla se laissa tomber dans une chaise, bientôt imitée par Trueman. Prenant un biberon dans son sac, elle commença à nourrir leur fille. Exténués, ils restèrent un moment à se dévisager en silence tandis que la petite tétait goulument.
« Ça ne peut plus durer. Il faut qu'on trouve un moyen pour passer au moins une nuit tranquille. Sinon je vais devenir barge.
- Ouais. Je n'arrive même plus à être productif.
- Au moins vous avez eu le temps de prendre une douche aujourd'hui.
- Et ça va finir par nous coûter une fortune en café.
- On devrait bien réussir à trouver une solution »
/// - ///« Votre super pouvoir c'est de la merde ! » hurla le directeur des ressources humaines en vidant son chargeur sur l'aspirant super-méchant qui avait l'outrecuidance de se présenter comme le nouveau Magneto – un Magneto dont l'unique talent aurait été de tordre des petites cuillères en inox. Un coup frappé à la porte de son bureau l'interrompit avant qu'il puisse recharger son arme et Hippolyte se rassit avant d'inviter son invité impromptu à entrer. Armand Trueman pénétra à l'intérieur de la pièce, jeta un regard désintéressé au corps étendu à côté du bureau et adressa un sourire à son employé.
« Hippolyte, j'aurais voulu savoir s'il vous restait encore beaucoup d'entretiens à passer ?
- Je viens juste de terminer le dernier. Je fais juste un brin de rangement et je pars.
- Parfait. Juste une petite chose : vous vous souvenez à quel point vous avez insisté pour être le parrain de Catherine ?
- Oui bien sûr. Encore merci de m'avoir choisi ! Je suis sûr que votre fille sera le Dark Phoenix de sa génération ! La plus grande méchante de...
- Oui, oui... répondit Armand avec un geste impatient. Mais vous avez conscience de tout ce qu'implique votre rôle de parrain ? Le fait d'être là en cas de besoin et de veiller sur elle ? Et de nous aider à nous occuper de notre fille ?
- Évidemment.
- Génial ! Tournant la tête, Trueman lança en direction du couloir : C'est bon ! On peut la lui laisser !
- Euh... »
Le doigt levé dans une tentative d'interruption, Hippolyte esquissa une grimace de surprise en voyant Carla arriver en trombe dans son bureau, sa fille dans les bras. Armand s'éclipsa brièvement avant de revenir, les bras chargés de sacs.
« Donc on vous laisse Catherine jusqu'à demain.
- Euh... C'est à dire que...
- Vous inquiétez pas elle a déjà mangé, déclara Carla en lui déposant la petite sur les genoux.
- Et on vous a mis les biberons et du lait en poudre dans ce sac.
- Il y a aussi un sac avec ses jouets et ses peluches. Son doudou est dans la poche de devant. Et il y a des habits propres pour la changer également.
- Et ça c'est le sac de couches, compléta Armand en posant un troisième sac sur le bureau sous le regard de plus en plus abasourdi de son DRH.
- Voilà, je crois qu'on n'a rien oublié.
- Oui. Donc on va y aller. On vous fait confiance pour prendre soin d'elle.
- Euh...
- Si vous avez des questions on vous a laissé un mémo avec les affaires de Catherine.
- En cas de problème vous pouvez appeler George, il pourra vous conseiller. Trueman fronça les sourcils de façon menaçante, accentuant ainsi la fatigue qu'il avait jusqu'à présent réussi à dissimuler derrière son air affable. Mais pas nous ! Jusqu'à demain midi on est occupés !
- Oui ! acquiesça Carla, un sourire hystérique lui montant jusqu'aux oreilles. Elle se pencha et déposa un baiser sur le front de la petite qui laissa échapper un rire amusé. Au revoir ma chérie, on te laisse pour la soirée. Soit sage !
- A plus tard Princesse ! Amuse toi bien avec Tonton Hippolyte ! ajouta Armand en faisant un geste de la main à sa fille. Il adressa un signe de tête à Kurtzmann avant d'entrainer précipitamment Carla vers la sortie : Bonne soirée ! »
Contemplant la porte d'un air hébété, Hippolyte essaya de remettre de l'ordre dans ses idées. Baissant les yeux vers le bambin qui mâchouillait sa cravate, la soudaine réalisation de ce qui venait de se passer le frappa alors.
« … Hé ! Non ! Revenez ! »
/// - ///« Whoo ! Attention ! »
S'écartant de justesse du chemin du couple, Caleb protégea la fiole bouillonnante qu'il tenait à bout de bras. Cindy les regarda partir en courant, interloquée.
« Ils vont où comme ça ?
- J'en n'ai pas la moindre idée. Mais ils ont l'air d'avoir sacrément envie d'y arriver !
- Ton oncle est déjà parti ?
- Il vient juste de s'enfuir avec Carla, répondit la jeune barbare en se tournant vers son père. Il avait l'air super pressé de se barrer. Pourtant c'est pas ce mois-ci qu'est censé se pointer le FISC.
- Je crois qu'ils sont juste pressés de rentrer se coucher.
- Hein ?
- Bah oui. Tu sais chérie depuis l'arrivée de Catherine ils n'ont quasiment plus un moment à eux. Rien d'étonnant à ça. Après la naissance de ta sœur c'est à peine si ta mère et moi avions quinze minutes pour...
- Eurk ! N'en dis pas plus ! Pitié !
- … dormir.
- Ah oui ! Bien sûr ! s'exclama Caleb, l'air soudainement beaucoup plus rassuré.
- Vous pensiez à quoi franchement ?
- A rien !
- Ouais vaut mieux laisser tomber. Parce que les images mentales dues à cette conversation... Le scientifique s'interrompit et frissonna : Je préfère oublier ! »
Pour le plus grand bonheur de Cindy et Caleb, un hurlement strident interrompit cette conversation glissante. Hippolyte, tenant avec difficulté le nourrisson hurlant et gesticulant dans ses bras, les rejoignit. George fit une grimace à Catherine en lui chatouillant le pied.
« Ben alors qu'est ce qu'elle a cette petite puce ?
- Elle a que sa mère me l'a refourguée et maintenant je ne sais pas quoi en faire. Vous n'avez pas vu le patron ?
- Parti.
- Mais...
- Ils ne vous ont pas prévenu que vous deviez garder Catherine ce soir ?
- Dans un sens si, soupira le DRH. Jetant un regard à George, il esquissa un sourire faussement innocent : Dites vous ne voudriez pas vous en occuper ? Vous savez comment on s'occupe d'un bébé vous. Avec vos deux monstres vous avez de l'entrainement.
- Armand m'a déjà demandé mais je ne peux pas. Il faut que je m'occupe de Gladys, elle fait des cauchemars toutes les nuits depuis sa seconde régénération.
- Ouais, acquiesça Cindy avec une moue fataliste. Dés qu'on éteint la lumière elle est persuadée qu'elle se fait attaquer par des pucerons. On a même été obligés de lui acheter une loupiote en forme de coccinelle.
- Mais je ne sais pas m'occuper d'un bébé moi ! protesta Hippolyte sur un ton plaintif. Prenant un air de chien battu, il se tourna vers le scientifique : Caleb ?
- Ah non ! C'est filleule et c'est à toi qu'on l'a confiée ! Tu te démerdes !
- Mais heu...
- En plus Tonton sera furieux s'il apprend que tu as refilé sa petite princesse à Caleb. Pour lui c'est presque pire que de la laisser seule avec Kévin ! ajouta la jeune barbare sans même que le scientifique ne s'offusque de ses propos.
- Mais je vais en faire quoi de cette gamine jusqu'à demain ?!
- Lui donner des biberons, changer sa coucher, lui chanter des berceuses et la coucher ? Ça doit pas être compliqué pour une nuit. T'auras sans doute pas grand chose à faire.
- Oui, enfin ça c'est si elle dort, tempéra George. Parce que si j'en crois Armand vous risquez surtout de faire des aller-retours en la berçant.
- Génial !
- Ça vous fera faire de l'exercice !
- Et puis franchement ses hurlements c'est rien comparé aux choristes qu'on a affrontées l'année dernière.
- Tu vas t'en sortir !
- Si vous le dites...
- Allez, nous on file ! Caleb lui tapota amicalement l'épaule. Bon courage ! »
Poussant un soupir résigné, le DRH les regarda partir avant de baisser les yeux vers la petite qui suçotait son pouce avec un air de chien battu. Haussant les épaules, il esquissa un sourire philosophe.
« Je suppose que tout le monde ne peut pas se vanter d'avoir eu à torcher la plus grande méchante de la décennie à venir. »
/// - ///Frappant à la porte du Bureau des Candidatures Spontanées, Caleb fut accueilli par un hurlement de joie enthousiasme. Joie qui disparut aussi vite qu'elle était apparue lorsque Hippolyte réalisa qu'il s'agissait de son collègue. Poussant un soupir résigné, il continua à faire sauter sa filleule sur ses genoux.
« Ah c'est toi.
- T'attendais quelqu'un d'autre ?
- Le Patron. Ça fait plus de quarante minutes qu'il aurait dû venir chercher la petite ! J'en peux plus !
- Exagère pas, ça a pas dû être si terrible.
- T'as vu ma tronche ?! hurla le DRH en désignant son teint cireux et les énormes cernes qu'il avait sous les yeux. J'ai pas pu fermer l'œil de la nuit ! Elle a refusé de dormir et quand enfin j'ai réussi à la coucher elle s'est réveillée au bout de deux heures !
- Ah ouais quand même.
- J'en ai marre ! Je suis crevé ! Et dès que je la lâche cinq minutes elle se met à chialer ! Ce bébé est un monstre !
- Roooh franchement.
- Un monstre je te dis ! Prenant un ton larmoyant le DRH ajouta : Quand est-ce qu'ils reviennent ?
- Tu as essayé de les appeler ?
- Leurs portables sont coupés.
- Bah ils vont sûrement pas tarder.
- Tu veux pas la prendre un peu ?
- Ah non, moi les bébés c'est pas mon truc.
- Parce que tu trouves que j'ai la tronche de Mary Poppins ? Hippolyte laissa échapper un soupir déchirant lorsque Catherine se remit à sangloter. Et elle recommence !
- Tu sais quoi ? Je vais aller te chercher un café ! déclara le scientifique en sortant précipitamment.
- Merci, c'est gentil. Mais tu reviens après hein ? Caleb ? Caleb ?! »
/// - ///Carla enroula ses cheveux humides dans une serviette avant de s'emmitoufler dans un peignoir moelleux. Encore sous l'effet euphorique de son bain moussant, elle se dirigea tranquillement en direction du salon où Armand était occupé à lire le journal en sirotant son café.
« Bon sang ! J'aurais jamais cru que prendre un bain aurait été aussi agréable !
- Sur ce point j'approuve totalement. Ça faisait plus de deux mois que je n'avais pas eu l'occasion de me faire un masque capillaire. Ça devenait une catastrophe.
- A ce propos, il faudra m'expliquer un jour comment ça se fait que vous ayez plus de produits de beauté que moi.
- Une chevelure pareille ça s'entretient très chère, répliqua Trueman en esquissant un mouvement de tête à la l'Oréal. Il lui tendit un sac de la boulangerie : Un croissant ?
- Avec plaisir. »
Carla commença à manger tandis qu'Armand continuait à lire son journal. Levant les yeux vers la pendule, elle reposa sa tasse.
« Il est 13H30 passé.
- Oui, et alors ?
- On n'avait pas dit à Kurtzmann qu'on récupérerait Catherine à midi ?
- Si.
- On est en retard.
- Sans blague ? Armand abandonna son journal et lui lança un regard narquois. On est inquiète pour sa petite morveuse ?
- Oh non pas vraiment. Dans votre équipe de bras cassés, Kurtzmann est certainement le plus compétent.
- Donc tout va bien. On aura qu'à y aller après manger.
- Ou alors...
- Ou alors ?
- On pourrait retourner se coucher.
- Vous êtes encore fatiguée ?
- Non.
- Mais du coup pourquoi... Trueman s'interrompit en sentant le pied de Carla remonter le long de sa jambe. Ok, je vois.
- Et donc ?
- Ça ne serait pas raisonnable.
- Tellement pas raisonnable. »
Sans lui laisser le temps d'ajouter un mot de plus, Carla quitta sa chaise et l'attrapa par la cravate afin de l'entrainer vers la chambre.
… … … … …Occupé à parcourir les nouveaux CV reçus par la Flander's, Hippolyte Kurtzmann se mit machinalement à siffloter. Parvenu au bout de la lettre envoyée par Taupe Man, il releva soudainement la tête, un air horrifié se peignant sur son visage. Réalisant d'où lui venait l'inspiration pour ses sifflements, il quitta son siège et ouvrit brusquement la porte de son bureau.
Dog goes woof, cat goes meow, bird goes tweet et mice goes squeek.
Cow goes mooo, frog goes croak and elephant goes tooot !« Mais qu'est ce que c'est que ce bordel ?! »
Grimaçant en entendant les sons qui lui parvenaient depuis le couloir, Hippolyte s'empara de son arme avant de se diriger vers l'origine de ce boucan.
Duck goes quack, fish goes blub and the seal goes holw holw holw !
But there's a sound that no-one knows.
What does the fox say ?!En arrivant dans la salle de repos, le DRH constata avec horreur que sa filleule avait été laissée seule dans son parc et que Kévin avait profité de l'occasion pour l'agresser avec l'une de ses chansons au goût plus que douteux. En effet, le jeune kikoolol enchainait avec enthousiasme mouvements de tecktonik et imitations d'animaux plus ou moins réussies tout en produisant une série de
Ting Ding Ding Ding,
Popoopo Pooo Pooo et autres
Awoui Ah Hiiiii sous les yeux de la fillette qui s'agitait comme un diable, très probablement horrifiée par le spectacle qu'elle était contrainte de subir.
Tiny paws up the hill, suddently you standing still.
Your fur is red ! So beautiful ! Like an angel in disguise !
But if you meet a friendly horse, will you communicate by morse ?N'écoutant que son sens du devoir, Hippolyte brandit son arme et faucha Kévin d'un coup de crosse bien placé dans les jambes. S'interposant entre Catherine et le kikoolol, il entreprit de défoncer le crâne de celui-ci.
« Comment oses-tu infliger tes goûts de merde à ma filleule ?! Tu espères peut-être la corrompre en la soumettant à cette bouse dés son plus jeune âge ?!
- AIEEEEE ! Mais non ! Vous comprenez pas... Elle...
- T'essayes de te trouver des excuses en plus ! Petite merde ! Raclure de bidet !
- Mais... Elle aime cette chanson !
- Comment oses tu ?! Enfoiré ! hurla Hippolyte en tirant à deux reprises à cinq centimètres de la tête du kikoolol recroquevillé sur le sol.
- Pitié !!!
- Je peux savoir ce que vous foutez exactement ?! »
Relâchant la détente, Kurtzmann tourna la tête vers les deux parents qui assistaient à la rixe, les traits déformés par la colère et l'indignation. Le DRH ouvrit la bouche pour s'expliquer mais fut surpris de voir Kévin ramper en direction du couple pour se mettre sous la protection de Trueman tandis que Carla prenait dans ses bras sa fille qui avait éclaté en sanglots. Le jeune homme leva un regard suppliant vers Armand qui ne semblait guère apprécier le fait qu'il répandait son sang sur son costume neuf.
« Je... J'étais en train de... de m'occuper de Catherine...comme vous me l'aviez demandé et... Kévin ravala sa morve avec difficulté avant de pointer un doigt accusateur vers Hippolyte : Et il m'a lâchement attaqué ! Devant la petite !
- Hein ?! Mais non ! Il était en train de chanter sa merde devant Catherine ! Je suis intervenu pour préserver son intégrité mentale !
- Mais puisque je vous dis qu'elle kiffe cette chanson !
- Arrête tes conneries ! Qui pourrait aimer cette bouse en dehors des abrutis dans ton genre et des...
- Enfants ? compléta Carla en foudroyant Hippolyte d'un regard furieux tout en s'efforçant de calmer la fillette qui refusait de cesser de pleurer.
- Mais... »
Après un geste d'apaisement à sa compagne, Armand s'approcha du DRH et, passant un bras autour de ses épaules, lui adressa un sourire mielleux.
« Mon cher Hippolyte. J'apprécie réellement ce que vous faites pour nous aider et assurer le bonheur et la sécurité de notre fille. Votre implication dans ce rôle de parrain fait vraiment plaisir à voir et je n'en attendais pas moins de vous. Par contre il va peut-être falloir envisager de se calmer un peu et surtout de réfléchir un bref instant avant de dégainer vos armes pour tirer sur tous les abrutis qui pourraient s'approcher de Catherine. Non parce que nous n'avons toujours de psy pour remplacer Parker et ça m'emmerderait plutôt de payer quinze ans de psychothérapie pour ma Princesse Adorée juste parce que son psychopathe de parrain a décidé de commettre une boucherie sous ses yeux. Donc il va falloir mettre le holà sinon je crois que je serai contraint de lui trouver un nouveau parrain.
- Vous n'oseriez pas ?!
- On parie ? Je suis sûr que Lex serait ravi de prendre votre place. »
Béant d'horreur, Hippolyte adressa un regard suppliant à son patron qui se contenta de lui adresser un sourire sournois avant de rejoindre Carla et de l'entrainer avec leur fille vers son bureau.
… … … … …Jetant un coup d'œil à la gamine qui mâchouillait l'un de ses cubes en bavant allègrement, Cindy esquissa une grimace.
« Elle est un peu conne quand même, non ?
- Pourquoi tu dis ça ?
- Je sais pas. On dirait qu'elle passe son temps à tout mettre à la bouche même si elle risque de s'étouffer avec. Et puis on peut pas dire qu'elle soit très éveillée : tout à l'heure il lui a fallu plus de vingt minutes pour comprendre que la forme ronde de son jeu ne pouvait pas rentrer dans le trou carré.
- Elle est encore jeune. Mais elle va sans doute s'améliorer, les bébés ça apprend très vite.
- Mouais, je suis pas convaincue. En plus on dirait qu'elle n'a pas de pouvoirs.
- Elle a à peine un an ! Laisse lui le temps. Tu sais mes pouvoirs ne sont pas apparus avant que je commence la rédaction de ma thèse.
- T'en avais pas avant ? Ça craint ! Je les ai eu dès ma naissance. Et à son âge je décapitais déjà mes poupées, signala fièrement Cindy en se remémorant son enfance. Bon j'avoue c'est seulement à trois ans que je me suis fait les dents sur le hamster du voisin. Mais dés le départ j'ai exprimé le maximum de mon potentiel.
- Tout le monde ne peut pas être une barbare psychopathe, répliqua Caleb avec un rictus.
- Tsss ! Je ne dis pas qu'elle devrait être comme moi. Mais quand même avec les pouvoirs de sa mère et l'intelligence de Tonton, elle devrait être super balèze !
- C'est vrai que d'un point de vue génétique elle devrait techniquement être plutôt gâtée. Enfin sauf si... »
Soudainement pris par la tournure de ses réflexions, le scientifique commença à marmonner dans sa barbe pour le plus grand agacement de Cindy qui lui envoya son poing dans l'épaule.
« Hé ! Sauf si quoi ?
- Non j'étais juste en train de penser... Caleb s'interrompit afin de chercher le moyen le plus simple d'expliquer sa réflexion. Tu es au courant de cette théorie comme quoi le gène mutant serait principalement transporté par le chromosome Y ?
- Tu veux dire cette idée comme quoi c'est le père qui serait à l'origine des pouvoirs chez les jeunes mutants ?
- C'est ça.
- Ouais mais c'est débile comme idée. Je veux dire rien que l'existence de mutantes contredit la validité de cette théorie, non ?
- Oui c'est une théorie qui reste à démontrer. Néanmoins si on garde l'idée que le père joue un rôle fondamental dans la transmission des pouvoirs, et si l'on considère que le patron n'en a aucun...
- Han ! Tu sous-entends qu'elle n'aura jamais aucun pouvoir ?! s'exclama la jeune femme, scandalisée par cette idée.
- Ben, on ne peut rien affirmer avec certitude encore. Mais selon mes estimations la probabilité qu'elle soit complètement normale est élevée.
- Ça craint !
- Qu'est ce qui craint ? demanda le DRH en entrant dans la pièce avec son café.
- Caleb prétend que Catherine n'aura jamais de pouvoirs parce que Tonton n'en a pas ! »
A l'évocation de cette idée, Hippolyte manqua de s'étouffer avec sa boisson. Recrachant la gorgée de café qu'il avait avalé il se tourna vers son collègue pour le foudroyer du regard, rouge de fureur.
« QUOI ?!!
- Attention, je n'affirme rien. Je pense juste que considérant son héritage paternel il y a de fortes chances pour que cette petite n'ait pas de pouvoirs.
- Mais tu déconnes là j'espère ?! Catherine, ma filleule, l'Antéchrist de ce siècle, la future plus grande méchante du monde, n'a pas de pouvoirs ?!
- C'est une probabilité.
- Tu sais où tu peux te les mettre tes probabilités ?!
- Il n'y a pas de quoi en faire un drame. Je ne vois pas ce que ça change.
- Tu ne vois pas ce que ça change ? Hippolyte inspira profondément et serra les poings. S'efforçant de garder son calme, il demanda poliment : Caleb, essayerais-tu de me faire péter les plombs par hasard ? Parce que là tu y arrives très bien !
- Je dis juste que vu l'absence totale de pouvoirs de son père, ça ne serait pas étonnant qu'elle n'en ai pas non plus.
- Oui mais Tonton a eu des pouvoirs avec ta potion, souligna Cindy. Et ils étaient hyper puissants.
- Ah Ah !
- C'est vrai qu'il y a ce point à prendre en compte, concéda Caleb plus pour sa réflexion personnelle que pour leur faire plaisir. Mais normalement toute la potion a dû être éliminée par son organisme.
- Il aurait pu en assimiler une partie ? proposa Hippolyte d'un ton suppliant. Une toute petite partie ? Une riquiqui minuscule partie ?
- Et genre ça lui aurait donné du super sperme ? C'est un peu tiré par les cheveux, non ?
- Un peu, mais ça reste une probabilité.
- Yes !
- Et bien sûr il y a aussi la probabilité qu'elle tienne davantage de sa mère.
- Mais comment on pourrait savoir ?
- Ben à part attendre que ses pouvoirs se manifestent...
- Pfff !
- Ou alors on pourrait faire des tests, proposa Caleb.
- Des tests ? Quels genres de tests ?
- Tu ne vas pas la disséquer quand même ?
- Non. Mais je suppose qu'en lui proposant certains exercices ou jeux bien choisis on pourrait l'amener à utiliser ses pouvoirs.
- Oh oui ! On va faire ça !
- Cela dit, je ne suis pas sûr que ses parents acceptent...
- Mais il faut qu'on sache ! hurla Hippolyte en attrapant son collègue par son blouson de cuir pour le secouer. Il faut que je sache ! »
/// - ///« Bon on commence par quoi ? »
Caleb jeta un regard indécis aux objets éparpillés devant la petite. Tournant la tête vers Carla qui observait la scène les bras croisés, il attendit un avis de sa part mais elle se contenta de hausser les épaules.
« C'est vous le scientifique.
- Ok... Bon ben on va essayer la psychokinésie pour commencer, proposa Caleb en brandissant une petite cuillère sous le nez de la gamine. Catherine tu vois cette cuillère ? Tu va essayer de la tordre. Concentre toi très très fort et fais bouger la cuillère.
- Tu crois pas que c'est un peu difficile pour commencer ? observa Hippolyte.
- Ben j'ai pas d'autre idée pour le moment. Allez Catherine fait bouger la cuillère ! Vas y !
- Tu peux le faire.
- Ou pas.
- Cindy arrête de la déconcentrer !
- Je déconcentre quoi là ? Elle en a rien à foutre de ta cuillère.
- Peut-être qu'elle aussi, elle a une super force ? proposa Kévin.
- Ah ouais pas con ! La jeune barbare s'empara de la cuillère et la tordit avec deux doigts avant de la tendre à sa cousine.
- Cuére ! s'exclama la petite en jetant le couvert dans leur direction.
- Mouais... Donc elle arrive à jeter une cuillère à dix centimètres. Pour la super force on repassera.
- Laissez moi essayer quelque chose. »
Carla s'empara d'une lampe de bureau, en dévissa l'ampoule et s'agenouilla devant sa fille. Avec un sourire, elle envoya une décharge d'électricité dans l'ampoule qui s'alluma sous le regard émerveillé de la petite.
« Tu as vu ce qu'a fait maman ? C'est rigolo, hein ? Maintenant maman te passe l'ampoule et tu vas essayer de faire pareil. D'accord chérie ? Tiens. »
Carla tendit l'ampoule à sa fille qui s'en empara et la porta immédiatement à sa bouche.
« Mais non ! Ne la met pas dans ta bouche trésor ! Ça ne se mange pas !
- En tout cas ça ne s'allume pas non plus.
- Peut-être qu'on devrait essayer de la lui brancher autre part ? proposa Cindy.
- Ou peut-être que maman devrait lui montrer comment on électrocute quelqu'un ? répliqua Carla sur un ton cinglant, outrée par la proposition de la jeune barbare.
- C'était juste une idée en l'air.
- Je crois qu'on peut éliminer le contrôle des champs électro-magnétiques de la liste des possibilités.
- Et y a quoi d'autre sur ta liste ?
- Oh ! Peut-être qu'elle est télépathe ! s'enthousiasma Hippolyte.
- Et tu veux qu'on vérifie ça comment ? Elle sait à peine parler !
- J'ai une idée, répondit George en attrapant un jeu memory. Catherine écoute bien. Tonton va prendre une carte et il va regarder le dessin. Et toi tu vas essayer de deviner ce que c'est. D'accord ? Tirant une carte de la pile il ajouta : Alors est-ce que c'est un ballon, une poupée ou un gâteau ?
- Tatô !
- Un gâteau ? Tu es sûre ?
- Tatô !
- Mais elle raconte n'importe quoi, c'est pas un gâteau, murmura Cindy en regardant le dessin par dessus l'épaule de son père.
- Tatô ! Veux tatô !
- Ah ok. En fait son super pouvoir c'est de bouffer.
- Cindy !
- Nan mais c'est cool comme pouvoir. Après elle nous transforme ses gâteaux en armes de destruction massive.
- Hein ?
- Sérieux le contenu de ses couches est hyper impressionnant !
- Bon ça suffit, déclara Carla en prenant sa fille dans ses bras.
- Non mais attendez !
- Ça ne marche pas et j'ai suffisamment perdu mon temps.
- Non mais sinon on peut revenir à ma première idée et contrôler son activité cérébrale avec des électrodes.
- Je vous répète qu'on ne mettra pas d'électrodes sur Catherine.
- Je peux savoir pourquoi vous parlez de mettre des électrodes sur la tête de ma fille ? D'ailleurs je peux savoir à quoi vous jouez exactement, demanda Armand qui venait d'entrer dans la pièce où se tenaient leurs petites expériences.
- Caleb a organisé des tests pour savoir quels pouvoirs Catherine pourrait posséder, expliqua Hippolyte.
- Mais à priori elle ne réussit pas grand chose, c'est assez humiliant pour la famille » compléta Cindy.
Armand Trueman toussota avant de leur adresser un sourire mielleux. Il sembla hésiter un moment, se tapota la lèvre et finit par esquisser un rictus ne présageant rien de bon.
« Vous vous foutez de ma gueule là ?
- Euh non, répondit Kévin qui ne semblait pas voir le problème.
- Donc vous êtes bien en train de traiter ma fille comme un rat de laboratoire pour vérifier si elle a des pouvoirs ? Se tournant vers George et Carla, il ajouta : Et vous, vous les encouragez à faire leurs petites expériences ?
- Non mais ce n'est absolument pas dangereux.
- Je rêve ! Trueman arracha Catherine des bras de sa mère. Viens avec Papa ma Princesse. Parce apparemment Maman trouve normal de te traiter comme un cobaye.
- Armand il n'y a pas de quoi en faire un drame.
- Tututut ! Je suis très déçu Carla. Je m'attendais à mieux de votre part.
- Non mais de toute façon t'es juste jaloux parce qu'en t'as pas de super-pouvoirs ! »
Laissant échapper un hoquet d'indignation, Armand tourna la tête vers sa nièce et la foudroya d'un regard noir. Un sourire faussement aimable déforma ses traits tandis qu'il resserrait son étreinte autour de la petite.
« Tu me déçois beaucoup aussi,Choupinette. Et pour que ça soit bien clair : le prochain que je surprends à tester les pouvoirs de ma fille, je le transforme en kebab. Ok ? »
Il observa avec un plaisir sadique ses employés et sa famille hocher la tête d'un air peu rassuré et leur accorda un nouveau sourire.
« Bien. Sur ce, je vous laisse bosser et je m'en vais lire une histoire à ma Princesse Adorée. Bon travail ! »
/// - ///Asseyant la petite sur ses genoux, Armand lui adressa un sourire et posa son doigt sur son nez, suscitant un éclat de rire de la part de sa fille.
« Booop !
- Dada !
- Oui Papa. Mais tu sais chérie, il ne faut pas que tu les laisses t'embêter avec leurs histoires de super pouvoirs. En plus c'est nul les super-pouvoirs. Tu sais ce qui est mieux que les super-pouvoirs ?
- Nan.
- Le pognon ! s'exclama le PDG de la Flander's en sortant de sa poche une liasse de billets qu'il agita sous le nez de la fillette. Et ça, Papa il en a plein ! »
Catherine gloussa avec ravissement tandis que les billets volaient autour de sa tête. Trueman en lança une nouvelle poignée en l'air, observant avec amusement sa fille s'agiter sur ses genoux pour tenter sans grand succès d'attraper les grosses coupures avant qu'elles atterrissent sur le sol.
« Tu sais quoi ? Pour ton prochain anniversaire Papa va t'acheter un poney ! Un gros ! Avec plein de poils ! Et plus tard je t'offrirai un robot ! Et une batmobile quand tu auras l'âge de conduire ! Et une base sous-marine ! Et une armure volante ! Parce que rien n'est trop beau pour ma Princesse Adorée ! Armand embrassa le front de sa fille avant d'ajouter avec un rictus : On verra s'ils feront encore les malins avec leurs pouvoirs quand tu voleras au-dessus d'eux en les mitraillant avec tes rayons laser. »
/// - ///« Elle est mignonne quand elle dort.
- C'est vrai. »
Armand replaça la couverture sur le ventre de sa fille assoupie et caressa son front doucement, repoussant une fine mèche de cheveux de ses yeux.
« Un vrai papa poule.
- N'importe quoi.
- Si, si. D'ailleurs ça va ruiner votre carrière de super méchant.
- Hé ! C'est pas moi qui lui chantait ''Brille, brille petite étoile'' y a dix minutes.
- C'était juste pour l'endormir.
- C'est ça, on y croit.
- N'empêche que ça fonctionne.
- Mouais... Se concentrant à nouveau sur Catherine, Armand esquissa un sourire attendri en ajoutant : On dirait qu'elle a mes cheveux.
- Mieux vaut ça que votre fourberie.
- En tout cas elle a votre sale caractère. »
Les deux parents échangèrent un sourire complice avant de se tourner pour contempler leur enfant endormi. Après un moment, Carla se décida à aborder le sujet qui la taraudait.
« Mais ça vous dérange tant que ça qu'elle puisse avoir des pouvoirs ?
- Non. Non c'est juste que...
- Que vous êtes jaloux ?
- Je ne suis pas jaloux ! Juste agacé que vous vous la pétiez tous avec vos pouvoirs à la con. Face à l'air dubitatif de Carla, Armand soupira et ajouta : Mais non ça ne me dérangerait pas qu'elle ait des pouvoirs. Après tout c'est votre fille et je l'aime quand même. Alors si elle se met à carboniser ses jouets à distance, je ne vois pas pourquoi ça changerait.
- Vous avez le chic pour faire des déclarations pleines de bons sentiments, remarqua-t-elle en lui donnant une tape dans le bras. Mais je suis sûre que même si elle a des pouvoirs elle vous aimera aussi.
- Et ils seront peut-être même plus puissants que les vôtres.
- Alors ça, ça m'étonnerait.
- C'est ce qu'on verra.
- Oui. Mais je pense qu'on a le temps encore.
- N'empêche, quand on la voit dormir comme ça, ça donnerait presque envie d'en faire un autre.
- Pardon ?! s'écria Carla en lançant un regard horrifié à son amant qui éclata de rire.
- Je déconne.
- Y a intérêt ! Bon, on la laisse dormir ? »
Armand acquiesça et éteignit la lumière. Jetant un dernier regard à Catherine, les deux parents quittèrent la pièce sous les yeux amusés de leur fille dont le corps astral effectua une pirouette dans les airs avant de rejoindre son berceau. Rouvrant les yeux, elle se redressa sur les fesses et laissa échapper un rire ravi face à sa prouesse. Décidément, elle risquait de leur en faire voir de toutes les couleurs dans les années à venir.