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[Fic] Par trois fois trois, La Citadelle Noire, Dubhain/Caith [de Gavin, pour Le Cube Gélatineux]

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Titre : Par trois fois trois
Auteur : Gavin (Participant 12)
Pour : Le Cube Gélatineux (Participant 28)
Fandom : La Citadelle Noire
Persos/couple : Dubhain/Caith, mentions de Nuallan/Caith
Rating : Allez, un petit PG-13 pour relations homosexuelles
Disclaimer : La Citadelle Noire est un excellent bouquin de C.J. Cherryh, et aucun des personnages ne m’appartient, pas plus que l’univers.
Prompt : Caith et Dubhain, mentions possibles de Nuallan/Caith vu que Caith est un peu victime de l’amour universel. Caith est trop blessé pour pouvoir courir partout comme d’habitude en se faisant mutiler/trahir/blesser davantage/autre, Dubhain en profite pour le soigner et le mindfucker amoureusement.
Notes : J’espère ne pas trahir ton prompt, toussa toussa… Et désolée, c’est un peu court v_v



Il délirait. Il le savait il était en plein délire. Sûrement la fièvre. Il ne comprenait pas, il était en train de passer d’un Gleann à l’autre, il n’arrivait même pas à se souvenir des noms, il était passé par la montagne, un col détrempé par des jours de pluie. Il se souvenait d’un éboulement. Des cailloux qui avaient roulé sous ses pieds. Malgré le tissu épais de son kilt et de son manteau, il avait sûrement été blessé. En tout cas il avait mal. Et il était trempé. Il se souvenait qu’il était trempé. Tellement trempé qu’il ne pouvait pas se lever. Peut-être qu’il avait une jambe cassée. Peut-être que son manteau était trop lourd, terriblement lourd.

Il avait appelé Dubhain une fois, deux fois, trois fois. Il ne s’était pas montré. Maudit Pooka. Maudit, maudit Dubhain. Il allait encore devoir l’appeler. Trois fois trois fois. Mais il allait falloir qu’il sache où il se trouvait. Il n’était plus mouillé mais il grelottait, malgré l’épaisse couverture de laine sur ses épaules. La fièvre le dévorait.

DUBHAIN !
Une main fraiche, réconfortante sur sa joue. Des yeux sombres, avec un éclat rouge au fond des prunelles, plongés dans les siens. Des doigts fins et habiles qui dégageaient les mèches rousses de son front. Maudit Pooka.

Oh, Caith, mon beau, mon doux Caith… Tu ne pensais pas que j’allais t’abandonner, n’est-ce pas ?
Il leva une main tremblante et noua la main dans la chemise blanche de Dubhain, caressant du pouce des mèches noires et sauvages, sauvages comme la lueur au fond des yeux du Sidhe noir, sauvages comme le cheval noir qui filait comme le vent, laissant la folie prendre le pas sur ses instincts. L’Each Uisge. Le Pooka qu’on lui avait offert.

Dubhain, coassa-t-il d’une voix qui même à ses propres oreilles semblait inquiétante. Aide-moi.
Bien sûr sur je vais t’aider, mon puissant, mon magnifique Caith… Mais dis-moi… Est-ce que tu m’aimes ?
Sois maudit Dubhain !
Ça ne me donne pas envie de t’aider. Je peux partir et te laisser.
Tu ne peux pas.
Je le peux. Le Draiocht est fort ici.
Le Draiocht. La magie noire. La seule chose qui pouvait être plus forte que le Geas qui les liait. Moragacht le lui avait appris.

Tu es trop intelligent pour que sa marche deux fois sur toi, Dubhain… Tu es tellement plus intelligent que ça… le cajola-t-il, tentant d’obtenir l’indulgence de son versatile compagnon par la flatterie.
Dis-moi, Caith… Est-ce que tu m’aimes ?
Impossible. Il était impossible. Quand il avait une idée fixe, rien ne lui faisait changer d’avis.

Oui Dubhain, je t’aime ! Sois maudit ! Aide-moi maintenant !
Tu devrais faire attention aux malédictions que tu lances, Caith fils de Sliabhin, le parricide.
Sur ces mots, le Pooka déposa un baiser sur les lèvres du malade et Caith sombra dans l’inconscience.



Il est là. Le Seigneur blanc aux mains de lys. Il est magnifique, auréolé de lumière, sur son cheval blanc. Magnifique encore lorsqu’il met pied à terre, et s’approche de lui.

Alors Caith tombe à genoux pour le vénérer comme il le doit, le beau, le cruel, le juste Nuallan, le Seigneur aux mains de lys. Nuallan tend les mains, les deux. Caith hésite et le pose dans les siennes.

Tu as mal, Caith ? demande-t-il en penchant la tête de côté, l’air sincèrement curieux.
Oui Seigneur Nuallan.
Si je fais disparaître ta douleur, tu m’aimeras, Caith mac Sliabhin ?
Je vous aime déjà, Seigneur.
Et il le pense. C’est le paradoxe du Seigneur Blanc. Il l’aime, oh oui, il l’aime. Il l’aime presque autant qu’il le déteste. Presque. Il essaie de retirer ses mains mais la poigne du Seigneur Blanc est d’acier. Nuallan serre les os déjà douloureux de ses poignets, et la brûlure de la clef dans sa main lui cause une douleur si aigue qu’elle le met à genoux.

Dis-moi à quel point tu m’aimes, Caith mac Sliabhin.
Je vous aime presque autant que je vous déteste….
Le Seigneur blanc a une moue contrariée.

Voilà qui n’est pas très respectueux. Tu oublies que je suis un Seigneur Sidhe, Caith le parricide. Tu oublies aussi tout ce que j’ai fait pour toi…
Je n’oublie rien, Seigneur Nuallan.
Alors dis-moi encore une fois. Dis-moi combien tu m’aimes…
Trois fois. Que les Sidhes soient maudits, trois fois.

C’est le cas, Seigneur.
Nuallan a un sourire glacial.

Dis-le, Caith mac Sliabhin, et tes douleurs disparaîtront.
Je vous aime.
Le Seigneur blanc embrasse ses lèvres.




Il ouvrit les yeux brusquement. Des mains fraiches le repoussèrent sur sa couche. La douleur avait bel et bien disparu, mais la fièvre, elle, était toujours là, brouillant sa vision, le rendant légèrement délirant. Etait-ce possible ? Le Seigneur aux mains de lys pouvait-il visiter ses rêves ? Le Sidhe Daoine pouvait-il le guérir où qu’il se trouve ?

Il se tança lui-même. Il n’était pas bon de douter ainsi des pouvoirs du Seigneur Blanc. Il était fort. Il était puissant. Il était plus puissant que Moragacht dans son propre domaine, alors dans les rêves de celui qui lui appartenaient…

Il leva les yeux vers celui qui le maintenait sur la couche. Dubhain. Dubhain n’était pas parti et il en concevait un soulagement totalement irrationnel. Dubhain le fou volage, Dubhain le Pooka sauvage, Dubhain le Sidhe épris de liberté. Son seul et unique compagnon, enchaîné à lui par le Geas du Sidhe blanc. Dubhain et ses maudits dons, Dubhain le cheval fou, Dubhain et son comportement destructeur.

Une de ses mains se posa sur le cou découvert du Pooka, le maintenant près de lui. Il était froid, si froid… Ou peut-être était-ce Caith qui était brûlant…

Les mains fraîches portèrent de l’eau pure à sa bouche et il étancha sa soif sans se poser de question tandis que Dubhain caressait son visage avec ce qui ressemblait à s’y méprendre à de la tendresse. Dubhain pouvait être tendre. Quand l’envie lui en prenait.

Il dégagea à nouveau des mèches rousses collées de sueur du front du parricide pour y déposer un baiser.

Hey Caith, mon vaillant, mon puissant Caith. Tu ne peux pas laisser cette fièvre t’achever… Pense à ton frère, si loin, si fragile, fils de Sliabhin…
Maudit sois-tu, Dubhain.
Tu veux que je parte ? Je pars.
Il attrapa le Sidhe par la manche. Maudites soient ses humeurs. Maudites soient leurs humeurs à tous les deux.

Non, je t’en prie, reste.
Le Pooka aurait pu se dégager de sa faible étreinte, il était fort, bien plus fort que Caith, même au meilleur de sa forme. Au lieu de cela il se tourna vers lui, un éclat ardent illuminant les tréfonds de son regard aussi charbonneux que ses yeux.

Alors dis-moi encore que tu m’aimes.
Cith soupira.

Deux fois.

Je t’aime, Dubhain.
Alors repose-toi, mon beau, mon doux Caith.
Un baiser sur ses lèvres le renvoya dans les limbes.



Le Seigneur blanc aux mains de lys est devant lui. Il est à genou sur le sol mouillé de féérie, comme il se doit. La splendeur de Nuallan demande au moins ça. Il descend de son cheval et prend ses mains.

C’est un long chemin que tu as fait, Caith, fils de Sliabhin. Es-tu fatigué ?
Fatigué ? Bien sûr qu’il l’était. Ereinté. Usé. L’ombre de ce qu’il avait été.

Oui, Seigneur.
Je vais te donner un peu de repos, alors. M’aimes-tu, fils de Sliabhin ?
Je vous aime, Seigneur.
Le Seigneur sur met en marche. Il le suit. Il est trop fatigué pour discuter, trop fatigué pour réfléchir. La question du Sidhe Daoine a fait s’abattre des années d’errance sur ses épaules et il est épuisé, il veut voir le bout du chemin.

Le Seigneur aux mains de lys s’arrête devant un étang, et lui fait signe d’avancer. Il s’exécute, et regarde le monde des vivants. Son frère est un homme maintenant. Un homme respecté, et il règne avec justice et sagesse. Le mal du pays lui dévore les entrailles, à lui, le vagabond.

Tu vois, je suis un homme de parole, mac Sliabhin. Tous les Sidhes tiennent leur parole. Il est heureux, n’est-ce pas ?
Oui, Seigneur. Il est heureux.
Voilà qui est bien. M’aimes-tu pour cela ?
Je vous aime.
Le Seigneur Nuallan sourit. Il est satisfait. Il entre dans l’eau, laissant le tissu blanc qui le couvre coller à ses jambes fines et effilées. Et il est beau. Il est la plus belle chose que Caith ait jamais pu contempler, alors que ses parures de tissu tombent une à une dans l’eau, laissant le Seigneur nu à la lumière de la lune. Les cicatrices des roses de Moragacht marquent encore la peau parfaite, mais bientôt elles ne seront plus là. Le Seigneur blanc est fort. Bien plus fort que la Dame noire dans sa Citadelle noire dans le Loch noir. Ici les eaux sont claires, comme sont à nouveau claires les eaux du Guagach.

Un jour, Caith, ton âme coupable sera aussi claire que ces eaux, aussi claire que les eaux du Guagach. Viens près de moi, fils de Sliabhin…
Il tend la main et Caith ose à peine la prendre alors que le Sidhe le tire vers lui. Il n’a rien de la grâce du Seigneur blanc. Il patauge péniblement malgré ses chaussettes, puis son kilt détrempés. Il lui fait face. Le Seigneur blanc lui désigne l’eau entre le cercle de leurs bras, alors que leurs mains libres se joignent, et qu’il entrelace ses doigts rudes et calleux aux doigts fins et blancs.

Regarde-le. Regarde-le tant que tu le pourras. Gorge-toi d’espoir et purifie ton âme.
Caith s’exécute, le souffle court, le cœur inondé de bonheur. Un jour son âme sera purifiée comme les eaux du Guagach, et ce jour-là, il le reverra, ce frère qui grandit loin de lui.

M’aimes-tu, Caith… ? souffle le Sidhe.
Je vous aime, répond-il sans réfléchir.
Les lèvres fraiches se posent sur les siennes, et il s’enfonce dans l’étang, il se noie dans ce qui pourrait être.




Il prit une grande inspiration, et quelqu’un passa un tissu mouillé sur son front. Le sang battait à ses tempes, à ses oreilles, il était épuisé alors qu’il était resté couché et trempé par la fièvre dans la chaude couverture de laine.

Il avait déliré. Le Sidhe Daoine, Nuallan aux mains de lys, ne se serait pas déplacé deux fois pour lui.

Shhhhhhht, Caith, shhhhhht… Tes cris vont alerter de mauvais esprits…
A tâtons, il chercha le visage de celui qui parlait, et ses doigts se nouèrent dans la chevelure noire et emmêlés de Dubhain. Dubhain était resté auprès de lui. Il ne l’avait pas laissé seul.

Cher Dubhain, si cher Dubhain, murmura-t-il.
Oh Caith, tu délires…
Tu es resté… Tu resteras, Dubhain ?
Je ne sais pas. Peut-être que la fièvre te tuera. Oui, elle te tuera si je n’y fais rien.
Je ne peux pas mourir, Dubhain, tu le sais. C’est ma malédiction.
Encore mieux, tu seras éternellement fiévreux. Et moi je partirai.
Ne pars pas, Dubhain. Je t’en prie, je t’en supplie, mon beau Dubhain…
Le Pooka passa à nouveau un linge humide sur son front.

Je ne sais pas… M’aimes-tu, Caith ?
Je t’aime, Dubhain ! Reste !
Un dernier baiser sur ses lèvres.

Il n’avait pas réfléchi. Le voile qui obscurcissait ses pensées se leva d’un coup, comme sa fièvre, alors que le rire de Dubhain envahissait la pièce. Un rire malin, mauvais. Le rire satisfait du Sidhe noir.

Par trois fois trois fois, tu m’aimes, Caith mac Sliabhin ! C’est la force du Geas qui nous lie !
Trois fois trois fois. Le chiffre sacré. Le plus puissant des Geas. Mais il n’avait dit à Dubhain qui l’aimait que trois fois.

Seulement trois fois, Dubhain.
Trois fois trois, rappelle-toi. Rappelle-toi du Seigneur blanc…
Le Seigneur blanc. Le Seigneur aux mains de lys. Nuallan. Le Sidhe Daoine. Qui parlait avec la voix de Dubhain murmurant à son oreille, et lui, pauvre fou, n’avait pas du déjouer un piège pourtant si simple à cause d’une fièvre qui n’existait pas.

Dubhain sortit de la pièce en riant et il s’élança à sa poursuite. Une cheville foulée. Sa chute ne lui avait valu qu’une cheville foulée. Il clopina après le Sidhe noir, jurant entre ses dents, maudissant le sort et Dubhain à chaque éclair de douleur que lui envoyait sa cheville.

Dubhain ! Dubhain réponds-moi !
Le Pooka continuait à s’éloigner en riant, en se riant de lui.

Par mon amour professé par trois fois trois fois, tu dois me répondre, fieffé menteur ! pesta-t-il.
Dubhain s’arrêta et pencha la tête, les yeux dangereusement rouges, hors de portée de la main ou de l’épée de Caith.

Comment, Dubhain. La fièvre, Nuallan… Comment as-tu fait ?
Le Pooka éclata de rire.

Draiocht et Geas, Caith mac Sliabhin, répondit-il avant de s’éloigner d’un pas sautillant. Draiocht et Geas…


La date limite se rapproche

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Bonjour à tous les participants !

Je m'y prends tard cette année, mais je voulais rappeler qu'il ne reste qu'une semaine avant la deadline, qui est le premier septembre.

Est-ce que certains d'entre vous veulent une prolongation ? Est-ce que certains d'entre vous craignent de ne pas pouvoir écrire ou dessiner cette année, même avec prolongation, et je dois commencer à chercher des remplaçants ?

N'hésitez pas à répondre à ce post même pour dire que vous êtes là et que tout va bien ! :-)

[Fic] Doigté, Oglaf, Vanka/Le gardien de prison [de Fée Laisse, pour Pumpkin]

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Titre : Doigté
Auteur : Fée Laisse (participant 8)
Pour : Pumpkin (Participant 20)
Fandom : Oglaf
Persos/couple : Vanka/Le gardien de prison (épisode Fingers)
Rating : NC-17
Disclaimer : Oglaf est un webcomics, création de Doug Bayne et Trudy Cooper, qui ne m'appartient certainement pas.
Prompt : les retrouvailles entre Vanka et le gardien de prison. Vanka se retrouve à nouveau coincée dans une des cellules qu'il garde et ce coup-ci il compte bien la garder prisonnière et lui faire payer sa précédente évasion mais ça ne se passe pas comme prévu et il se fait encore avoir.
Comme kinks j'aimerais si ça te dit : manipulation et/ou bondage et/ou handjob.



Cette fois, le gardien prend ses précautions avant d'entrer d ans la cellule de la prisonnière. Celle-ci est enchaînée, menottes de bois aux mains, cercles de métal aux chevilles, pourtant il sait de quoi elle est capable. Elle est si célèbre pour ses talents d'évasion que le capitaine de la garde la prend très au sérieux – quand il aimerait bien la prendre tout cours. Pas question de se faire à nouveau ridiculiser.
Cependant, le gardien garde de la dernière venue de Vanka en ses lieux un souvenir marquant, pour le moins mitigé, entre fierté de mâle blessée et irrépressible désir lié à l'interdit.
C'est pourquoi il n'a pu s'empêcher de vouloir l'approcher. Il l'interpelle :
- Hey !
La jeune femme relève la tête et se frotte l'oeil. Le garde n'en croit pas ses yeux ; elle était en train de dormir paisiblement ! C'est donc vrai que seul les coupables dorment quand ils se font attraper...
- Tu n'es pas inquiète ?, demande-t-il. Tu passes en jugement demain. Tu risques la pendaison.
- Pourquoi je m'inquiéterais, alors que je vais bientôt sortir d'ici, libre comme l'air, réplique-t-elle avec l'assurance des vainqueurs.
Le geôlier réussit à quitter l'opulente poitrine des yeux en déglutissant, pour la regarder en face. Elle esquisse un sourire.
- Je te connais toi...
Il rougit, et le sourire de Vanka s'élargit.
- Tu ne m'auras pas deux fois, prévient le jeune soldat.
- Allons, je t'ai dis la dernière fois que j'étais douée, susurre la voleuse en écartant les cuisses.
Le gardien écarquille les yeux en apercevant sous les plis de sa robe le duvet soyeux d'une toison pubienne rousse proprement taillée.
Intérieurement, Vanka jubile, usant du charme dévastateur de sa chatte. Hypnotisé, le soldat vient vers elle ; il s'agenouille en surveillant les mains de sa prisonnière – mais cette dernière ne fait aucun geste, elle reste placide lorsqu'il la touche. Un peu agacé par son manque de réaction, le gardien commence à caresser le clitoris du bout des doigts, s'inspirant de la légèreté avec laquelle Vanka l'avait branlé.
La jolie criminelle se cambre lascivement dans un soupire de plaisir ; elle gémit :
- Encore.
D'un mouvement brusque, le garde lui ouvre davantage les jambes, faisant tinter ses chaînes et dévoilant pleinement le sexe humide de Vanka ; celui-ci semble lui parler, les lèvres frémissantes semblent dire « Oh oui, baise-moi vite ! ». Le désir embrase soudainement les joues du soldat encore assez inexpérimenté – la preuve, la dernière fois il avait jouit trop vite –, et il se penche lentement, avec curiosité et envie, tandis que la malfaitrice prépare son forfait, contractant les muscles de son ventre.
Lorsque, ne pouvant résister à l'hypnose exercée par sa chatte magique, le geôlier glissera sa langue dans son sexe, elle fera jaillir de son vagin un flot d'encre noire qui lui permettra de détourner l'attention du garde pour lui prendre les clefs et s'enfuir. Et là, on rirait.
- Vite !, susurre-t-elle.
Mais cela ne lui ressemble pas de céder aussi facilement, alors qu'elle est bien connue pour ses frasques ! Le gardien se redresse vivement, sentant le piège...trop tard ; percevant son mouvement de recul, elle l'étrangle vivement, tel un cobra, en enroulant la longueur de sa chaîne autour de son cou.
Après quelques ruades désespérées, il finit par se calmer, cessant de se débattre ; elle ordonne alors, dominatrice, la voix rauque :
- Donne-moi les clefs.
Mais d'une certaine manière, il faut croire que la contrainte excite le garde, puisqu'au lieu de détacher le trousseau à sa ceinture, il ouvre son pantalon, sortant ainsi son pénis en érection.
- Hmf, fait la voleuse, à la fois contrariée et intriguée.
De son pied nu, elle effleure la verge dure du puceau, qui frémit à son contact et se dresse contre ses orteils. Amusée, Vanka commence à frotter les testicules, et le garde laisse échapper un trémolo de voix fort plaisant.
Le tenant en son pouvoir, la jeune femme ne peut s'empêcher de l'aguicher un peu plus. Elle presse la tête du jeune homme entre ses seins et vient frotter la raie de ses fesses musclées ; elle les sent se crisper, et le gardien tente de se rebiffer en donnant un coup de coude, mais elle maintient la pression sur sa gorge, l'obligeant à lâcher prise. Il se laisse aller contre elle, et sa bouche trouve alors un téton à sucer.
Insatisfaite, elle agrippe les cheveux de son amant et presse son visage contre sa poitrine. Il s'agite, mais elle le maintient d'une main de fer, et bientôt il retombe, inerte.
Elle se dégage, laissant le garde évanoui à cause de l'asphyxie retomber sur le dallage, et sourit en choisissant la clef qu'elle vient de voler, pour se délivrer de ses chaînes.

***


Après ça, le garde fût renvoyé comme un malpropre, sans préavis et sans solde.
En sortant du château, il se maudit encore une dizaine de fois d'avoir succombé à la tentation.
- Psst !
Il tourne la tête. Une silhouette encapuchonnée lui fait signe.
Reconnaissant son sourire moqueur et son décolleté plongeant, il s'empresse de la rejoindre avec l'espoir que cette fois, ils seront enfin à égalité.

[Fic] The talk, Star Trek 2009, Kirk/Spock, Bones [de He Who Walks Behind, pour Trascalan]

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Titre : The talk
Auteur : He who walks behind (Participant 9)
Pour : Trascalan (Participant 7)
Fandom : Star Trek (2009)
Persos/Couple : Kirk/Spock, Bones
Rating : PG-13
Disclaimer : Rien n'est à moi
Prompt : Kirk/Spock, Bones « discute » avec Spock, façon discussion père-futur gendre. (Kirk et Spock peuvent ne même pas être ensemble éventuellement XD)
Notes : Tout d'abord je suis honteuse de mettre si longtemps pour quelque chose d'aussi court à la fin, surtout que ça fait un moment qu'il est terminé et que je ne pouvais pas l'envoyer faute de temps. L'inspiration a été chienne avec moi malgré les 6 fois où je suis retourné voir le film entre le moment où j'ai reçu les prompts et maintenant... De même, le prompt est moyennement respecté, c'est plus quelque chose comme "Spock fait tourner McCoy en bourrique et il aime ça", mais bon, dans tous les cas, j'espère que ça te plaira (et je ne désespère pas d'écrire autre chose)
PS : le fluff était pas prévu il est venu il m'a attaqué il est reparti, j'ai pas compris ce qui s'était passé.



"Spock venez par ici."

Le docteur avait gardé un visage impassible, fermé, une parfaite "poker face" (bien que Spock ne jouait de toute façon pas au poker, même s'il aurait pu faire le meilleur bluffer du vaisseau, vu la quantité d'expression faciale qu'il pouvait reproduire, sa tendance à jouer les statistiques et en ressortir toujours suffisamment protégé agaçait prodigieusement les autres joueurs. Bon, surtout Kirk). Un haussement de sourcil et un coup d'œil au pont plus tard, le vulcain suivait l'autre homme dans les couloirs en direction de la medbay.

"Docteur je suis sûr d'avoir eu droit à l'examen réglementaire dans la période requise, vous aviez d'ailleurs à ce sujet fait un commentaire sur ma propension à me présenter spontanément au dit examen, puis sur la couleur de mon sang, c'était à la date stellaire…"

"Je sais. Je sais que vous êtes dans les règles Spock, comme d'habitude, c'est pas pour ça que je vous fait venir. Asseyez-vous."

A nouveau, Spock exprima son étonnement à sa manière, mais ne fit pas plus de commentaires et s'installa sur la chaise que désignait Bones. Bones qui de son côté se mit à faire les cent pas devant lui, cherchant une façon de commencer sa phrase. Le vulcain resta stoïque pendant de longues minutes, le suivant du regard en attendant poliment qu'il s'exprime. Il allait finalement faire un commentaire sur l'utilité de sa présence à cet endroit alors qu'il pourrait avoir des choses à faire sur le pont pendant que le docteur cherchait ses mots, histoire d'optimiser leur temps à tous les deux, quand McCoy le coupa en se tournant enfin pour lui faire face.

"Je suis au courant."

Une seconde plus tard il crut bon d'ajouter

"Pour vous et Jim."

A nouveau Spock n'exprima rien d'autre qu'un étonnement poli. Un jour il aimerait lire la stupéfaction sur ses traits perpétuellement figés.

"Si je puis me permettre, Docteur, pouvez-vous me préciser ce que vous croyez savoir quant aux relations que le Capitaine et moi entretenons? Et pourquoi jugez-vous bon de m'entraîner à l'écart du reste de l'équipage, compromettant ainsi mon efficacité, pour me le faire savoir?"

"Vous savez parfaitement de quoi je parle Spock… Vous. Et Jim."

"Il me parait évident que je sois au courant, étant donné que je suis un des deux participants aux rapports auxquels vous faites allusions. Néanmoins ma relation avec le Capitaine est complexe, et comme celle de toutes créatures douées de raison, ne peut être résumée à une seule…"

Ça y était, il commençait à s'énerver, il commençait à avoir besoin d'un verre, ou peut-être d'une seringue de tranquillisants. Pour lui ou pour Spock, ça il ne savait pas encore. Il savait, bien sûr qu'il savait, il avait ce petit sourire en coin ou plutôt non… il avait cet air général qui disait "je me fous ouvertement de ta gueule" tout en ayant l'air de ne pas y toucher. Fichues saloperies au sang vert.

"N'essayez pas de jouer au plus vulcain avec moi Spock!"

"Ce qui serait totalement illogique étant donné que je…"

"Ah fermez-là!"

Il tenta de reprendre son souffle et de ne pas mettre son poing dans la tête du vulcain pour effacer cette insupportable expression de ses traits. D'abord parce que ce serait sans doute lui qui se retrouverait au sol en moins de temps qu'il fallait pour dire "vulcan death grip", et deuxièmement parce que c'était tout ce que Spock voulait. Il ne savait pas bien s'il le faisait tourner en bourrique juste pour le plaisir de l'emmerder ou parce qu'il était vraiment gêné d'avouer ce qui se passait avec Jim quand personne n'était là pour les surprendre, mais il allait lui dire ce qu'il avait sur le cœur ou il ne s'appelait plus Leonard McCoy!

"Vous. Et Jim. Vous avez… enfin… vous êtes plus que des collègues. Votre relation… enfin merde, n'allez pas me nier que vous n'êtes pas que bons potes!"

"Je ne suis pas sûr d'être le plus à même de qualifier notre relation en termes humains, malgré mes larges connaissances sur vos pratiques, je me contenterais de vous dire que je considère le capitaine… Jim, comme mon T'hy'la, et je crois que s'il avait été comme moi élevé dans les coutumes vulcaines, il me verrait aussi comme le sien."

Le médecin fronça les yeux une seconde, tentant de se rappeler les deux ou trois bribes de vulcain qu'Uhura lui avait inculquées. En l'occurrence, ce mot là, il l'avait déjà entendu… c'était ce qui en vulcain se rapprochait le plus d'ami, mais il pouvait aussi vouloir dire frère, ou amant. Autant dire que ça aurait pu signifier yaourtière ou pompe à vélo que ça ne l'aurait pas plus aidé, ce damné farfadet s'était mis en tête de lui faire fondre un câble, et il était bien parti pour, il n'allait jamais lui donner une réponse franche et précise! Bordel c'était pas si compliqué non? Il lui demandait "est ce que vous couchez ensemble?" et Spock répondait "oui" et voilà, la discussion pouvait continuer. Mais premièrement, même s'il ne se permettrait pas de juger celui qu'il considérait comme son petit frère sur ses relations quelles qu'elles soient, il avait du mal à mettre tous ces mots à la suite, même s'il n'avait pas plus de problèmes avec les relations entre hommes qu'avec celles entre espèces, dire à voix haute que Jim et Spock étaient… ensemble lui apparaissait bien complexe, et deuxièmement, Spock était sur ce vaisseau dans le seul but de l'insupporter, et lui faire faire un ulcère. Au moins. Il lâcha un grognement exaspéré en tournant en rond devant Spock toujours assis, et finit par se passer les mains dans les cheveux en respirant longuement. Il n'allait pas le tuer, ni lui planter une seringue de sédatif dans la nuque. Pas tout de suite.

"Bon. Puisque je vois bien que vous ne répondrez jamais franchement d'ici à ce que je fasse une crise cardiaque, Aaaah ah ah! Pas de commentaires merci, je continue! Donc, je répète, je SAIS que vous et Jim vous êtes… voilà quoi. Pas la peine de nier de me faire tourner en bourrique ou de me donner du sourcil en l'air, je suis au courant. Et j'ai envie de vous dire, si ça vous amuse, c'est très bien, je veux juste pas de détails pour le bien de ma santé mentale. Mais Jim, il a beau être un détestable petit con, j'y tiens, et outre ça, pour le bien de tout l'équipage, il a intérêt à être en forme. Alors oui, il a beau faire le joli-cœur et avoir plus de conquêtes que l'Enterprise a de boulons… j'ai dit pas de commentaires Spock laissez-moi finir! Je disais, Jim semble s'être accroché à vous comme une moule à son rocher, Dieu seul sait pourquoi, mais bon, je vais me donner mal au crâne si j'essaye de le comprendre. Alors écoutez-moi bien, pointu, si vous lui brisez le cœur, si vous lui jouez une seule fois le coup du "je te lâche comme une chaussette sale parce que c'est logique et bien le bonjour" je trouverais un moyen de vous le faire regretter, et vous me connaissez suffisamment pour savoir que je peux être très imaginatif…"

Il s'arrêta en face de l'officier en second, les yeux plantés dans les siens. Jimbo était assez con pour s'amouracher de ce robot sans cœur, quelle que soit la raison, il fallait qu'il comprenne bien les risques s'il jouait au Vulcain avec ses sentiments. Bordel.

"Docteur, je comprends vos craintes pour le capitaine, mais vos menaces, en plus d'être parfaitement vaines et d'une efficacité très médiocre, sont parfaitement inutiles. Maintenant si vous voulez m'excuser, je ne peux m'éclipser de mes obligations plus longtemps."

Le vulcain se redressa et salua d'un signe de tête raide et ne souffrant aucune réplique avant de se diriger vers la porte de l'infirmerie.

"Inutile? Quoi? Nan vous voulez dire que vous n'êtes pas… Spock? Spock répondez-moi bordel! Qu'est-ce que ça veut dire?! SPOOOOOCK!"

XxX

Une ombre se glissa dans le turbolift à la suite de l'officier en second qui venait d'annoncer la bonne commande. Une ombre habillée en dorée, et hilare. Spock lui lança un regard de biais et un léger sourire étira un coin de ses lèvres, comme souvent quand les yeux de Jim pétillaient comme ça.

"Je présume que vous avez assisté à ma petite discussion avec le Docteur?"

"Parfois je bénis les écrans de contrôle de ce vaisseau, c'était magnifique. C'est pas bien de lui faire du mal comme ça…"

Il ne pouvait pas s'empêcher de rire, même quand il tentait un semblant de remontrances. Alors oui, il riait aux dépens de Bones, et c'était mal… il s'essuya une larme au coin de l'œil, tentant de reprendre une contenance aux côtés d'un Spock toujours aussi calme.

"Je n'ai fait que répondre à ses questions, et je maintiens maintenant ce que je lui ai dit. Ses menaces sont parfaitement inutiles."

Leurs regards se croisèrent, juste un instant, et le rire de Jim mourut dans sa gorge quand il sentit presque physiquement les yeux de Spock se fixer dans les siens. Une seconde plus tard, les portes s'étaient ouvertes, et il regardait le dos de son officier en second qui retournait à son poste d'un pas vif. Un léger sourire ornait ses lèvres alors qu'il le suivit sur le pont.

"Je sais."

Prolongation

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A la suite de plusieurs demandes, une prolongation d'une semaine est accordée pour rendre votre oeuvre : vous avez donc jusqu'au 8 septembre.

Aussi, si certains d'entre vous peuvent faire des rattrapages pour des participants qui se désistent, ce serait très aimable à vous de le mentionner en réponse à ce mail !

[Fic] 95°C, Skyfall, Tanner/Q [de Trascalan, pour Dany the Cat]

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Titre : 95°C
Auteur : Trascalan (Participant 7)
Pour : Dany the Cat (Participant 27)
Fandom : James Bond - Skyfall
Persos/Couple : Tanner/Q
Rating : K+
Disclaimer : Fait totalement gratuitement à l’insu du plein gré de la franchise James Bond.
Prompt : Tanner/Q : hurt/comfort
Tanner est blessé, Q n'est pas médecin mais fait ce qu'il peut pour l'aider, si possible sous pression. Humour et étincelles appréciés.



« Il y a quand même beaucoup de sang », dit Q.

À sa grande contrariété, sa voix trahit son léger malaise. Ce n’était pas tant qu’il craignît particulièrement l’hémoglobine, mais qu’il y en eût suffisamment pour être agenouillé dans une flaque.

« Les blessures de tête saignent toujours beaucoup », lui répondit Tanner.

Q le dévisagea avec incrédulité.

« Vous êtes touché à la cuisse. »

Tanner fronça les sourcils.

« Oh. »

Il rechargea son arme, vérifia que nul être hostile n’arrivait dans le couloir où s’empilait une impressionnante quantité de cadavres, une bonne partie due à la sortie quelque peu kamikaze d’Eve plus tôt, puis se laissa retomber complètement à couvert. Il contempla en silence le désastre qu’était son pantalon.

« Effectivement, je commençais à avoir le tournis », admit-il.

Q se repositionna de façon à ne plus tremper dans le sang, ce qui n’était pas évident, à l’étroit comme ils l’étaient entre le bureau renversé et le mur désormais criblé de balles.

« Il faudrait comprimer la blessure, dit-il. Ou faire un garrot.

— Garrot, décida Tanner. Autrement je ne pourrais pas nous défendre si l’ennemi revenait. »

Il commença à déchirer son pantalon, mais ses mains tremblaient. Q les écarta avec un peu d’impatience.

« Laissez-moi faire.

— Vous savez faire un garrot ? s’étonna Tanner, les sourcils haussés.

— Le diplôme de premiers secours estampillé MI6 est requis de tout employé, vous le savez très bien.

— J’étais persuadé que vous aviez hacké votre dossier pour faire croire que vous l’aviez passé. »

Q s’interrompit un instant, termina de déchirer le pantalon puis, les mains poisseuses, entreprit de défaire la cravate de Tanner. Ce dernier cligna des yeux. Il avait le visage pâle et de la sueur coulait le long de ses tempes, mêlée au sang qui gouttait des multiples petites blessures qui parsemaient son crâne. L’adrénaline était retombée. Q retint le réflexe d’écarter les mèches collées à son front. Il manoeuvra de façon à se trouver perpendiculaire à ses jambes.

« Allongez-vous, dit-il, et appuyez les pieds contre le mur.

— Si on revient nous attaquer…

— Vous n’êtes plus capable de tenir un pistolet, répliqua sévèrement Q. Si on revient nous attaquer, nous sommes morts de toute façon, mes résultats au stand de tir sont lamentables. Nous ne pouvons compter que sur le retour rapide d’Eve avec les renforts. Si elle s’en sort.

— J’ai toute confiance en Miss Moneypenny », déclara Tanner, suite à quoi il s’affaissa quelque peu.

Q l’aida à se mettre dans la bonne position. Tanner ferma les yeux tandis qu’il contemplait la blessure d’un air critique. L’artère principale ne semblait pas touchée malgré la quantité de sang. Ce n’était pas une blessure par balle, elle devait résulter de sa chute à travers la vitre lorsqu’ils avaient commencé à fuir.

« J’ai été boy-scout », dit Q en commençant à garrotter la cuisse avec la cravate de Tanner.

Celui-ci rouvrit difficilement les paupières.

« Pardon ?

— Ma mère pensait que cela me donnerait le goût du grand air.

— Vu où vous passez vos journées, l’échec est spectaculaire. »

La voix de Tanner était traînante et hésitante.

« Certes, mais je sais faire un garrot. »

Q termina de nouer fermement la cravate. Un sourire pâle mais sincère étira les lèvres de Tanner. Après un instant de battement, Q repoussa les mèches collées à son visage.

« Vous avez un stylo ? demanda-t-il.

— Dans la poche intérieure de ma veste s’il n’est pas perdu », murmura Tanner.

Q l’y trouva sans difficulté ; il regarda l’heure à sa montre et entreprit de la noter sur son front. Tanner ne réagit pas. Q lui tapota alors la joue, sans obtenir de réponse. Il mit la paume sous son nez ; Tanner respirait, mais faiblement. Il y eut des tirs non loin.

Q avala sa salive, prit une grande inspiration et tenta de contrôler sa panique montante.

Ce fut le moment que choisit 007 pour débarquer toutes armes brandies.

Il avait, bien entendu, perdu celle que Q lui avait confiée.



¤



Tanner sortit de l’hôpital quarante-huit heures plus tard, avec une paire de cannes et l’ordre de se reposer, ce qui signifiait probablement qu’il resterait certes allongé sur son canapé, mais qu’il continuerait, avec la bénédiction de M, à contrôler l’univers du MI6 à l’aide de son ordinateur portable d’une part, et d’autre part du duo Eve-Bond.

Q sonna chez lui le lendemain un peu avant 17 heures et attendit patiemment qu’il vienne lui ouvrir. Il haussa les sourcils lorsque le battant de la porte laissa la place à Tanner. Appuyé à une canne, ce dernier portait un T-shirt gris et un bas de jogging foncé. Il avait le cheveu anormalement fou, vu le peu qui lui en restait. Derrière lui, sur la table basse du salon, on pouvait apercevoir son ordinateur.

« Q ? » fit-il, le front plissé, avant de grimacer parce qu’il avait dû tirer sur les quelques points de sutures qui lui ornaient le crâne.

Q brandit la boîte de thé qu’il apportait. Il ne s’y connaissait pas très bien, il achetait du Earl Grey par défaut, parce que c’était celui que ses parents buvaient le matin, et il avait la fâcheuse tendance à boire tout ce qui se trouvait dans sa tasse sans discrimination, mais Eve lui avait assuré que le Darjeeling était parfait pour l’après-midi et lui avait cité une marque de référence.

« Je pense que c’est à mon tour, dit-il, mal à l’aise mais déterminé. Puis-je entrer ? »

Clairement bouche bée, Tanner s’écarta d’un geste mécanique et Q pénétra dans le petit appartement d’un pas conquérant qui ne reflétait pas du tout son état intérieur.

« Je, heu, je ne savais pas que vous saviez que c’était moi, dit Tanner.

— Vous pensiez vraiment que le fait que vous me laissiez une tasse de thé tous les matins au labo et à mon insu resterait secret dans ce nid d’espions ?

— Vous n’avez jamais rien dit.

— À l’âge où mes pairs commençaient le lycée, j’étais à l’université. Je ne savais honnêtement pas comment réagir à cette cour étrangement adolescente. »

Tanner se raidit un peu.

« Je n’attends rien de votre part, dit-il, vous n’êtes pas obligé de… »

Q lui montra à nouveau le thé.

« Vous croyez vraiment que je serais ici si je ne le voulais pas ? »

Il força presque Tanner à lui prendre la boîte.

« Mais il faut que vous le prépariez vous-même, je ne suis pas plus doué en cérémonie du thé qu’en tir. »

L’expression de Tanner s’adoucit de façon presque indécente, il sourit. Q eut l’envie absurde de tirer sur ses manches ou de regarder ses pieds, il se contenta de faire mine d’observer l’appartement.

« Je peux vous apprendre, dit Tanner.

— Je suis très mauvais élève lorsque j’ai quelqu’un pour bien faire les choses à ma place. »

Tanner secoua la tête sans rien dire, sans perdre son sourire. Q le suivit dans la cuisine où il entreprit de l’observer et de critiquer sa technique jusqu’à ce que Tanner comprenne enfin et l’embrasse.

Il était bien meilleur élève que Q.



Fin

[Fic] si sit nihil durius, Star Trek 2009, Kirk/Spock [de Trascalan, pour Dany the Cat]

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Titre : si sit nihil durius
Auteur : Trascalan (Participant 7)
Pour : Dany the Cat (Participant 27)
Fandom : Star Trek 2009
Persos/Couple : Kirk/Spock, Uhura, Bones
Rating : K+
Disclaimer : Fait totalement gratuitement à l’insu du plein gré de la franchise Star Trek.
Prompt : Kirk/Spock et tout le monde, l'équipage principal comme une grande famille. Une ou plusieurs scènes de vie quotidienne à bord de l'Enterprise, où l'on voit que l'équipage est en fait une grande famille, avec tout ce que cela comporte comme avantages... ou comme inconvénients. Le Kirk/Spock n'est pas absolument nécessaire mais apprécié. J'ai vu le dernier film donc aucun risque de me spoiler, tu peux y aller !
Notes : Je n’ai pas réussi à faire intervenir plutôt que citer autant de membres de l’équipage que j’aurais voulu, et j'ai un peu détourné le prompt, j’espère que cela te plaira malgré tout !



« On devrait faire un truc pour l’anniversaire de Sulu », déclara Jim d’un ton convaincu.

Du moins, ce fut ce que Nyota comprit de son marmonnement, mais on ne lui avait pas reconnu l’ouïe la plus fine répertoriée depuis longtemps pour rien.

« Tu t’es planqué toute la journée du tien », rétorqua-t-elle distraitement.

Elle fronça les sourcils et passa les doigts sur les rainures qui soulignaient certains des idéogrammes. Est-ce que…

« Je déteste mon anniversaire », grogna Jim.

Nyota se serait baffée.

« Comment j’ai pu rater ça ? »

Elle crevait de soif, de faim, elle était fatiguée, mais c’était tellement élémentaire qu’elle aurait dû y penser tout de suite. Cela avait été l’une des premières leçons du docteur Jâcçөn en cryptographie linguistique : ne jamais privilégier un de ses sens au détriment des autres. Elle passa à nouveau les doigts sur les rainures, puis se pencha et souffla à l’intérieur. Chacune émit une note légèrement différente, mais familière. Leurs ravisseurs, les habitants de cette planète a priori, ponctuaient régulièrement leurs phrases d’un son similaire. Une petite heure plus tard, elle était à peu près sûre d’avoir déchiffré le fonctionnement des signes.

Et le capitaine était silencieux depuis bien trop longtemps.

« Jim ? » appela-t-elle en se retournant.

Il était allongé derrière elle, les yeux fermés, sa main valide s’ouvrant et se refermant dans un rythme régulier.

« Jim ! »

Le sang de sa blessure au front avait coagulé, il respirait difficilement à cause de ses côtes cassées. Nyota maîtrisa difficilement son mélange de colère et d’inquiétude. Il n’y avait que lui pour réussir à énerver quelqu’un qui ne comprenait pas ce qu’il disait. Elle savait que cela avait été pour la protéger, pour détourner l’attention de leurs attaquants (moment dont elle avait profité pour leur subtiliser un communicateur). Elle lui en aurait voulu plus que ça si elle n’avait pas su qu’il l’aurait fait aussi pour Spock qui était dix fois plus fort que lui physiquement, pour Sulu qui était meilleur au combat, pour son chef de la sécurité dont le devoir était de le protéger lui. Ce dont elle n’était pas certaine, c’était s’il le faisait parce qu’il estimait que son rôle était de protéger son équipage ou parce qu’il se considérait le plus apte à supporter les coups. Probablement un mélange des deux. Quoi qu’il en soit, c’était dangereux, inapproprié et leur donnait toujours à tous des sueurs froides. Ils n'avaient pas encore réussi à lui faire perdre cette mauvaise habitude, mais de missions catastrophiques en kidnappings impromptus, ils finiraient par y arriver, ou du moins à mieux gérer son comportement.

« Jim ! »

Toujours pas de réponse.

« Capitaine ! »

Il ouvrit brusquement les paupières, Nyota manqua lever les yeux au ciel. Elle cacha son soulagement.

« Capitaine, j’ai déchiffré le système d’écriture du communicateur.

— Bien joué, lieutenant », dit-il d’une voix beaucoup plus claire que lorsqu’il délirait au sujet de l’anniversaire de Sulu.

Il avait quand même les yeux qui se croisaient plus que d’ordinaire.

« Vous sentez-vous capable de hacker le système ? » demanda-t-elle.

Elle pouvait essayer, mais Jim était meilleur qu’elle en code, et s’il avait quelque chose à faire, traumatisme crânien ou non, il réussirait à se maintenir éveillé à la seule force de sa volonté.

Jim se redressa d’un air insulté et manqua retomber en arrière lorsque la tête lui tourna immanquablement. Nyota s’assit à côté de lui, épaule contre la sienne, soutint son poids quand dans un rare aveu de faiblesse il s’appuya contre elle, puis lui tendit le communicateur. Elle le guida jusqu’à ce qu’il en enregistre le fonctionnement puis se plongea dans la tâche de le pirater pour contacter l’Enterprise.

« Ok, ok, dit-il enfin d’une voix râpeuse lorsque Nyota eut l’impression que des heures s’étaient écoulées. J’ai trouvé la fréquence privée de l’Enterprise, ça devrait nous protéger des oreilles ennemies. Je peux essayer d’utiliser mon code prioritaire avec ce système, si je réussis, youhou, on sera en ligne directe avec le pont, si je me plante Spock ou Chekov verront l’anomalie et chercheront d’où ça vient. »

Il ferma les yeux puis les rouvrit.

« Spock va être furax, dit-il d’un ton à la fois ravi et désolé.

— Honnêtement, cette fois ce n’est vraiment pas ta faute, Jim.

— Je peux en avoir un exemplaire signé en trois exemplaires ? »

Il marmonnait à nouveau de façon presque incompréhensible.

« Capitaine, rappela Nyota. Le code.

— Oui, le code… »

Il frôla les idéogrammes, souffla dans les rainures, un instant hésitant, le suivant sûr de lui.

« Capitaine Kourk ? résonna soudain la voix pleine d’espoir de Pavel.

— Essai transformé », fit Jim.

Il s’affaissa contre Nyota.



*



Jim ouvrit les yeux dans l’infirmerie et les referma immédiatement.

« Depuis le temps, tu sais que ça ne marche pas, dit Bones d’un ton manquant singulièrement de compassion. Allez, montre-moi tes mirettes, que je vois si tu as le cerveau à sa place habituelle. »

Jim entrouvrit les paupières et prit l’air le plus tragique possible. Bones l’aveugla avec une horrible lumière.

« Bones !

— Yep, traumatisme crânien résorbé, félicitations, tu vas pouvoir continuer à risquer ta vie avec le bon sens d'un lemming mal dégrossi.

— J’ai mal aux côtes, pourquoi j’ai mal aux côtes ?

— Pour t’apprendre à faire plus attention. T’étais pas loin du poumon perforé, Jim. »

Mais l’instant d’après, Bones lui plantait une hypospray dans la nuque.

« AÏE-EUH !

— Te plains pas, gros bébé, dans cinq minutes ce sera passé. »

Jim se frotta prudemment la peau, ses côtes le tiraient encore un peu.

« Uhura ? se rappela-t-il soudain. Où est-elle ?

— Dans son lit à elle, elle était moins HS que toi.

— Il faut prévenir l’amirauté que…

— C’est fait, c’est fait, Spock les a engueulés de façon spectaculaire, crois-moi qu’ils ne feront plus l’erreur de nous détourner de notre mission pour nous envoyer sur une planète prétendument inhabitée. Chekov a déniché un vieux rapport du Reliant, qui était passé dans le coin il y un bout, il y est clairement écrit qu’ils soupçonnaient la présence d’une civilisation souterraine.

— Spock a engueulé l’amirauté ? Sérieusement ?

— Bien sûr, c’est ce que tu retiens… »

Bones consulta l’écran qui défilait à côté du lit de Jim et ajouta :

« Engueulé comme Spock peut engueuler, à coup de logique et de rhétorique insultante et parfaitement irréfutable. Je crois que Komack a peur qu’on déclare l’Enterprise république indépendante s’ils refont la même erreur. »

Jim sourit d’un air rayonnant.

« Quelqu’un a enregistré ? Je peux voir ?

— Pas d’excitation pour le moment.

— Est-ce que tu crois que si on négocie avec le département de bio et qu’on offre quelques mètres carrés de la serre à Sulu pour son anniversaire, ça lui plaira ? »

Bones se retourna vers lui, haussa les sourcils d’un air incrédule puis leva les yeux au ciel et disparut dans l’infirmerie.

« Probablement », lança-t-il de là.

Il revint avec un petit paquet de feuilles agrafées.

« C’est ma nouvelle technique pour empêcher les gens de chouiner quand je dis que tu dois te reposer, et oui, môsieur Montgomery Scott, c’est valable pour vous. Et j'aimerais que tu réfléchisses sérieusement au fait que la fréquence de ta présence ici m'amène à ce genre d'extrémités. »

Jim prit les feuilles qu’il lui tendait et un sourire lui étira les lèvres. Il était intitulé : « A visité le capitaine James Kirk et lui souhaite un prompt rétablissement, et du repos, raison pour laquelle la personne ci-dessous nommée ne squatte pas l’infirmerie » ; une liste de noms aux écritures divergentes suivaient.

Les premiers, comme il pouvait s’y attendre, étaient ceux de Scotty, Sulu et Chekov. Scotty avait ajouté qu’il avait une surprise pour lui, ce qui signifiait qu’il avait déniché un alcool de contrebande dont le capitaine Kirk n’était pas censé connaître l’existence mais que Jim apprécierait immanquablement. Sulu, qui avait un très bon coup de crayon, avait ajouté un sabre à côté de son nom et Chekov un petit proverbe russe sur la convalescence qui était plus horrifiant que réconfortant.

Il y avait une bonne petite liste de différents membres de l’équipage, certains avaient écrit des mots personnalisés, d’autres avaient imité Sulu et fait un petit dessin pas toujours reconnaissable. Quelque part au milieu de la liste, « Commandant en Second Spock » était consigné d’une écriture droite et sévère.

« Aww, j’ai le meilleur équipage du monde », dit Jim.

Bones en profita pour l’attaquer avec un somnifère.



*



Jim eut le droit de rejoindre ses quartiers lorsque commença le quart gamma. Bones l’envoya avec une infirmière pour s’assurer qu’il ne ferait pas un détour par le pont, l’ingénierie ou la cabine d’Uhura qu’il aurait bien aimé voir vivante de ses yeux.

Jim râla contre cette tyrannie et ce manque de confiance durant la plupart du trajet, l’infirmière resta terriblement inflexible, une vraie sbire dévouée à la cause de Bones.

Spock l’attendait devant la porte, raide comme à son habitude, bras croisés dans le dos. Il salua brièvement Jim de la tête et dit à sa geôlière :

« Merci, infirmière Kaitipekitomaxiêta. Je m’occupe du capitaine.

— Je ne suis pas un bébé non plus », grommela Jim.

Ni Spock ni l’infirmière ne relevèrent. Spock tapa le code des quartiers de Jim et s’effaça pour le laisser entrer. Lorsque la porte se referma derrière eux, Jim se retourna vers lui.

Spock le regardait en silence. Habitué à ce qui était désormais un rituel après toute mission qui se déroulait mal, Jim patienta, le laissa cataloguer les bleus sur sa peau et les cernes sous ses yeux. Puis Spock se rapprocha, prit délicatement son visage entre les mains et, les paupières fermés, appuya le front contre le sien.

soulagement culpabilité colère crainte crainte crainte soulagement

Jim posa les mains sur les siennes.

affection rassure-toi tout va bien je suis là

je suis là


Spock souffla doucement, un soupir contenant des années-lumière d’inquiétude qui disparurent dans le néant de son apaisement.



fin

[Fic] Chasse, Contes, Hansel et Gretel [de Fée Laisse, pour Gavin]

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Titre : La Chasse
Auteur : Fée Laisse (Participant 8)
Pour : Gavin (Participant 12)
Fandom : Conte de Hansel et Gretel
Persos/couple : Une sorcière, Hansel, Gretel
Rating : R
Disclaimer : Les personnages d'Hansel et Gretel sont issus du conte éponyme des frères Grimm, bien que la version proposée ici soit quelque peu différente.
Prompt : Contes - Hansel et Gretel : Si tu avais fait ce merveilleux film que j'ai oublié de proposer, comment aurais-tu écrit l'histoire des jumeaux chasseurs de sorcière ?



L'air de la forêt était encore chargé d'une odeur d'ozone après l'orage. La nuit était sombre, et même si la lune avait été pleine, ses rayons n'auraient pu percer les hautes frondaisons entremêlées dans le foisonnement de feuillage touffu.

Des champignons au couleurs inquiétantes se plaisaient à cet endroit et pullulaient dans l'humus comme des boutons sur un visage rieur, au milieu des fougères sur lesquelles perlaient encore des gouttes de pluie.

D'une main leste, rendue experte par la pratique, une vieille femme aux traits dissimulés par la capuche de sa cape ramassait des tricholomes soufrés d'un vert maladif, des hygrophores puants à l'odeur bien caractéristique et de dangereuses amanites phalloïdes aux reflets jaunâtres, dont l'ingestion est mortelle.

Enjambant un tronc d'arbre mort, la promeneuse poussa un sifflement aigu, et se précipita pour cueillir un bolet de loup tacheté qui poussait au pied d'un charme. Elle le fit tourner entre ses doigts squelettiques aux grosses articulations, comme des pattes d'araignée velue. De ses ongles sales, elle gratta la couche duveteuse sur le chapeau, afin de vérifier son espèce.

Alors qu'elle glissait le champignon vénéneux dans son panier en osier, un bruit incongru la fit se redresser vivement.

Les pleurs d'un enfant.

L’œil brillant dans le noir, elle se tendit ; ses narines palpitèrent tandis qu'elle reniflait le vent. Il portait l'effluve alléchante d'un petit garçon aux larmes salées.

L'étrange marcheuse noctambule passa sa langue sur ses lèvres crevassées ; elle essuya ses mains boueuses sur son tablier crasseux et trempa son index dans sa bouche, pour sentir la direction de la brise.

Son regard se porta à l'est.



Sur une grosse souche pourrissante plantée au centre d'une clairière entourée par les bois, un garçonnet d'à peine dix ans sanglotait, la tête dans les bras.

Habituée à se déplacer sans bruit dans les ténèbres, la cueilleuse de champignon s'approcha sans quitter le couvert des fourrés. Elle vérifia que son couteau était bien accroché à sa ceinture, puis contourna l'enfant pour le prendre à revers, tout en l'observant attentivement, évaluant son poids, sa taille, sa force. Si elle pouvait l'attraper sans qu'il se débatte, cela lui éviterait des efforts.

Elle remarqua qu'il était dodu, bien que pauvrement vêtu. Ses genoux et ses coudes portaient des égratignures et des hématomes. Ses cheveux d'un blond irréel accentuaient sa jeunesse ; il était encore trempé de l'averse qui avait eu lieu un peu plus tôt dans la soirée. Ses parents devaient l'avoir abandonné en fin de journée, juste avant le coucher du soleil, en lui promettant de revenir...et ils n'étaient jamais revenus.

C'était fréquent dans les environs, car la guerre avait ravagé le pays, et la famine menaçait de s'abattre à tout moment sur tout le monde. Nombreux étaient les paysans qui se débarrassaient de leur progéniture de cette façon, espérant peut-être qu'ils apprennent à survivre par leurs propres moyens.

L'ogresse n'éprouvait guère de compassion pour le gamin. Il était innocent de tout crime et son sort allait être particulièrement cruel, mais c'était celui destiné à ces petites créatures savoureuses qui ignoraient comment se protéger toutes seules. Par ailleurs, l'innocence rajoutait un petit goût poivré à leur chair qui n'était pas désagréable au palais.

Elle s'avança à pas de chat dans le dos de l'enfant. Ses bottes en cuir fraîchement tanné, dénotant avec le reste de son accoutrement misérable, s'enfonçaient dans la boue avec un chuintement discret, étouffant le craquement des brindilles sur lesquelles elle marchait. Lorsque sa robe en lambeaux effleuraient l'herbe, c'était comme le bruissement des feuilles dans le vent. Ses cheveux emmêlés, gris et raides de saletés, petits insectes, toiles d'araignée et graisse naturelle, s'agitaient comme des serpents énervés sur sa tête anguleuse, la capuche rejetée en arrière tandis qu'elle tendait les bras vers sa cible.

La sorcière se dressa de toute sa hauteur derrière le garçonnet ; tout à coup elle devînt une grande ombre prête à s'abattre, à engloutir le petit avec avidité.

Ce dernier frémit. Il était si frêle et si fragile, minuscule, et inconscient du danger.

Soudain, sa tête blonde se figea, sa nuque se raidit. Il avait enfin perçu la présence de l'ogresse.

Un déclic retentit.

La jeteuse de sort baissa les yeux à ses pieds.

Un piège à loup dissimulé parmi les feuilles mortes de referma violemment sur sa jambe, lui arrachant un hurlement de douleur qui résonna dans toute la forêt. Des oiseaux effrayés s'envolèrent dans le ciel nocturne.

Hansel releva la tête ; un sourire de satisfaction démente tordait ses traits juvéniles, dissipant le personnage inoffensif qu'il jouait quelques instants auparavant.

La sorcière se tortillait comme un vers dans la fange en ululant des malédictions sans effet d'une voix rauque ; des amulettes étaient dispersées sur les arbres autour d'eux, empêchant les sortilèges d'agir.

Ses champignons roulèrent hors de son panier qu'elle venait de lâcher. Hansel les piétina joyeusement en sautant de la souche, et sortit un large couteau de chasse de l'étui caché sous sa chemise.

La sorcière se mit à ramper pour lui échapper. Il l'épingla à l'épaule, tombant à genoux sur elle. Le souffle coupé, elle tenta de se retourner et agrippa le garçon à la gorge. Celui-ci lui jeta un regard glacé et triomphant, levant sa lame. Se redressant brusquement, elle mordit de ses dents cassées le poignet du garçonnet pour lui faire lâcher le couteau ; le sang jaillit, souillant la peau pâle, porteuses d'anciennes cicatrices. L'enfant cria et perdit son arme. L'ogresse profita de cette diversion pour le renverser d'une bourrade et se jeta sur lui, évitant ses coups de pied. Une bave sanglante coulait sur son menton, lui donnant un air des plus féroces. Ses doigts se resserrèrent sur le cou, cherchant fébrilement l'artère pour la déchiqueter avec ses dents, s'y abreuver et reprendre des forces.

Une flèche lui transperça l'arrière du crâne, la pointe ressortant par le front.

Ses yeux s'écarquillèrent, l'incompréhension s'y lisant avec une clarté saisissante. Puis ils roulèrent dans leurs orbites et la vieille s'effondra de tout son poids sur Hansel.



Après quelques secondes destinées à retrouver un rythme cardiaque normal, le garçonnet repoussa avec difficulté le lourd cadavre de l'ogresse.

Gretel sortit des buissons, l'arbalète à la main. Elle était le portrait craché de son frère, les mêmes taches de rousseur, les mêmes yeux bleus, le même nez retroussé ; mais une longue balafre traversait son visage, mise en exergue par ses deux longues nattes dorées qui retombaient sagement dans sa poitrine plate.

- Est-ce que ça va ?, murmura-t-elle, mystérieuse.

Hansel se leva et ramassa son arme qu'il replaça avec mauvaise humeur dans son fourreau. Il était blême et son bras saignait. Sa sœur lui fit un bandage de fortune.

- Ça ira quand on aura rayé de la surface de la terre cette maudite engeance, gronda-t-il.

Il s'écarta d'elle et donna un coup de pied dans le corps de la sorcière, qui s'étala dans la vase ; ses jolies bottes toute neuves, faites avec la peau de ses jeunes victimes, étaient pleines de boue.

Les jumeaux se prirent la main, et s'en allèrent en silence, laissant aux animaux de la forêt le soin de nettoyer la carcasse.


[Fic] Those meetings in the light, Skyfall, 007/Q [de Dany the Cat, pour Safran]

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Titre : Those meetings in the light
Auteur : Dany the Cat (Participant numéro 27)
Pour : Safran (Participant 22)
Fandom : James Bond (Skyfall)
Persos/Couple : 00Q
Rating : PG
Disclaimer : Le personnage de James Bond appartient à Ian Fleming, la version actuelle de Q aux créateurs de Skyfall. Rien à moi, en gros.
Prompt : Une réflexion de Q sur sa relation avec Bond (soit effective, soit il-aimerait-bien-mais) avec la plus grande quantité de références mythologiques ou de contes possibles.
-Facultatif: si tu t'y connais en histoire de l'art, j'adorerais des scènes dans l'une ou l'autre des nombreuses magnifiques galeries d'art de Londres, comme celle de leur première rencontre dans le film, mettant leur relation en parallèle avec des tableaux. Ce qui peut facilement du coup aussi donner des références mythologiques, vu les sujets populaires (Icare, bibliques, etc) ... Je vois bien Q faire une blague comme quoi il est comme Pénélope qui attend son mari parti au combat – ou justement, que Bond ne doit pas compter dessus. De préférence un ton introspectif et doux-amer à cause des dangers de leur travail, mais en restant léger avec la pointe d'ironie constante de Q. Je n'ai rien contre de l'action mais ce n'est pas indispensable du tout.
Notes : Pardon pour le retard... j'ai plus axé sur les références mythologiques que l'introspection mais j'espère que ça te plaira malgré tout !





Those meetings in the light






Victoria and Albert Museum, Londres, Royaume-Uni.

Bond a du retard. Il ne se serait quand même pas perdu dans les galeries ? Q a pourtant été particulièrement précis... « la collection Sheepshanks » n'est pas non plus la partie la plus difficile à trouver... aurait-il dû préciser « troisième étage, parmi les salles les plus au Nord » ? Un double zéro est sensé savoir lire une carte...

« Beaucoup de peintures ici, déclare une voix connue derrière Q.

_ John Sheepshanks en a offert 233 au musée en 1857 pour fonder cette collection.

_ Et ils étaient obligés de tous les mettre dans une même salle ?

_ Je vous pensais plus douer en Maths, Bond. Il y en a soixante-dix ici. L'idée est de commémorer la générosité de Sheepshanks...

_ Je vois.

_ Et avant que vous me demandiez s'il les a tous peints...

_ John Sheepshanks était un évêque, pas un peintre. »

Q teinte son étonnement de sarcasme.

« Oh, à croire que vous êtes cultivé après tout...

_ Et si nous passions aux choses sérieuses ? »

Bond est impatient. Peut-être même un peu nerveux... non. 007 n'est jamais nerveux.

Q observe l'agent quelques instants, avant d'indiquer un tableau d'un signe de tête.

« Cendrillon sur le point d'essayer la chaussure de verre, Richard Redgrave. »

À croire que Bond a mémorisé un des livrets donnés à l'accueil...

Non. Bien sûr, ça lui revient, maintenant : avec tous les établissements réputés dans lesquels il a étudié, il est normal que 007 possède quelques connaissances en histoire de l'art. Q aurait dû s'en douter.

« Vous compter m'envoyer au bal, Q ?

_ Pas exactement. »

Le sac passe discrètement d'une main à l'autre. Les doigts se frôlent à peine.

« Chaussures de verre, alors ?

_ Vous êtes déjà plus proche de l'idée. Elles envoient un signal qui devrait neutraliser temporairement les caméras aux alentours. Rien de très original, mais efficacité garantie.

_ Tant que ce ne sont pas des baskets... »

Q ne peut retenir un petit sourire.

« Je ne suis pas si cruel, James. »





Musée du Louvre, Paris, France.

« Vous supportez si mal que ça de quitter votre ordinateur ? »

Le quartermaster hausse un sourcil tandis que Bond s'installe à ses côtés.

« Si vous faites allusion à l'organisation de cette rencontre dans un musée, qui me permettrait de compenser un quelconque mal du pays, vous n'avez pas tout à fait tort. »

Pour une fois, 007 a l'air surpris. Il s'attendait certainement à ce que Q nie, réponde par une pique sanglante...

« Je ne suis pas sur le terrain pour une bonne raison.

_ Vous avez séché les cours de sport ?

_ Tandis que ce sont les seuls cours que vous ne séchiez jamais, si j'ai bien compris.

_ On ne devient pas Ajax en un jour.

_ Je doute que la comparaison tienne. Après tout, Ajax est le seul héros de l'Iliade qui ne reçoive jamais l'aide des dieux, et vous voilà ici...

_ Vos chevilles enflent à vue d'oeil, Q.

_ Dit celui qui s'est comparé à l'homme le plus fort de toute la Grèce. Dont la fin n'est d'ailleurs pas très glorieuse...

_ Comme beaucoup en son temps. »

Q décide de se lever. L'agent secret sur ses talons, il quitte les peintures italiennes et marche vers l'aile Sully. Les deux hommes se retrouvent bientôt parmi les céramiques, où le quartermaster s'arrête en salle 42, devant un oenochoé – un pichet à vin. Plusieurs figures noires semblent s'y affronter.

« Après la mort d'Achille, Ajax et Ulysse se disputent ses armes. Voilà donc votre héros, Bond. Pas très ressemblant.

_ En effet. Je ne suis pas très fan de la barbe.

_ Étrange, notre première rencontre m'avait laissé croire le contraire.

_ C'est ce qui arrive quand on prend de trop longues vacances. Et si vous me remettiez mon matériel ? »

L'échange et les explications ne durent pas plus de deux minutes. Ce n'est pas la partie que Q préfère... pourtant, c'est celle qu'il est payé pour accomplir.

Avant de s'éclipser, Bond lance un dernier regard aux figures sur le vase.

« Après réflexion, je me vois plutôt en Ulysse. Le côté « voyages dangereux » m'interpelle...

_ Sans vouloir vous contrarier, Ulysse est renommé pour sa mètis plutôt que pour son usage de la force brute... vous étiez moins loin avec Ajax.

_ Mais au moins, j'ai ma Pénélope, qui m'attend gentiment devant son clavier... »

Le temps que Q se remette de sa stupeur et trouve une répartie, 007 est déjà loin.





National Gallery, Londres, Royaume-Uni.

Il aurait pu lui donner rendez-vous sur les lieux de leur première rencontre. Pourtant, ce n'est pas cette option que le jeune quartermaster a choisi. Bien entendu, le musée lui-même est un clin d'œil à cette scène de leur passé, mais le clin d'œil ne fait que renforcer le message. Il n'est pas le message lui-même.

« Choix intéressant, commente la voix grave.

_ N'est-ce pas ? »

Q sait ce qu'il va voir s'il se retourne. Il a lu les rapports de mission, après tout. Cela ne fait pas exactement partie de ses attributions, mais ce n'était pas comme s'il était le seul employé du MI6 à abuser de ses privilèges.

Il jette néanmoins un regard en coin au visage tuméfié, lequel le lui rend avec un petit sourire.

« Je n'ai jamais été un grand fan de Circée, annonce Q, mais le détail de cette peinture est intéressant.

_ Scènes des Argonautes, lit Bond. Paysage aux personnages mythologiques, et Les fils de Borée poursuivis par les harpies. Paolo Fiammingo. Subtile allusion à mon passage des bras de Circée aux griffes de harpies lors de ma dernière mission, je suppose ?

_ Manifestement pas assez subtile pour vous.

_ Pénélope serait-elle jalouse ?

_ À ma connaissance, Pénélope n'était pas capable de provoquer la chute d'un empire en quelques clics.

_ Décidément, l'arrogance vous va très bien.

_ Si vous acceptez de cesser de flirter, je pourrais peut-être vous confier vos prochaines instructions.

_ Si vous ne vouliez pas que je flirte, vous auriez pu me rencontrer au QG du MI6.

_ Vous auriez flirté dans tous les cas. Pour mieux tomber sur la prochaine Circée, ou Calypso.

_ Possible.

_ Et je refuse de créer une toile.

_ Votre toile est déjà faite, il me semble...

_ Joli jeux de mots, mais ça ne retire rien à mes paroles.

_ Oh, dommage. Il ne me reste plus que la possibilité de me racheter par un dîner. »

Pour la première fois depuis le début de leur conversation, Q se retourne pour faire face à James. Le sourire est toujours aussi confiant malgré les traces de coups qui l'entourent.

« Je vous préviens, 007, j'ai des goût très raffinés.

_ Comme si je ne l'avais pas déjà remarqué. »



Kings Road, quartier de Chelsea, Londres, Royaume-Uni. Appartement de 007.

Un bras quitte le torse autour duquel il était enroulé pour décrocher le téléphone. Quelques marmonnements plus tard, James se lève pour se diriger droit vers la douche. En revenant, il passe la main dans les cheveux frisés qui dépassent de sous la couette.

« Sois sage, Pénélope.

_ Tu peux toujours te brosser. »

Il y a une dernière injonction avant que l'agent secret ne quitte l'appartement :

« Et tu ferais mieux de ne pas mettre vingt ans à revenir ! »

La porte se referme sur un rire.



FIN.

Date limite

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Y a-t-il des gens pour qui la date limite du 8 ne suffira pas et qui ont besoin d'encore une semaine de plus ?

P.S. : Ceux qui ne se sont pas manifestés à un des posts de rappels ici et qui ne répondent pas non plus au mails privés de rappel que j'envoie ne sont plus considérés comme participants à l'échange ; à savoir que s'il n'y a aucune fic pour eux, je ne ferai pas d'efforts pour en obtenir une.

[Fic] Souvenir de Montigny, Claudine, Claudine/Luce [d'Ytterby, pour Noctali]

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Titre : En souvenir de Montigny
Auteur : Ytterby (Participant 17)
Pour : Noctali (Participant 10)
Fandom : Série des Claudine, de Colette
Persos/Couple : Claudine/Luce
Rating : R
Disclaimer : Les personnages ont été créés par Colette.
Prompt : Claudine/Luce. Basé surtout sur le second livre quand Claudine est Paris et retrouve Luce. J'aimerais des interactions entre les deux demoiselles devenues presque adultes, avec Claudine qui manipule toujours Luce. Pourquoi pas un peu de bdsm ? (Vu comment Claudine torturait Luce à l'école, c'est pratiquement canon xD)



Quand je m'interroge sur les raisons qui m'ont fait m'aventurer à nouveau devant les fenêtres de Luce, je confesse que la compassion n'y a pas joué un grand rôle. Peut-être étais-je magnanime et voulais-je finalement lui accorder cette dernière scène devant témoins. Ou peut-être était-ce ma nouvelle gloire de parisienne, qui se flatte du scandale public plutôt que d'en tirer honte. Paris, repaire de débauche, comme on nous l'a toujours dit ! On apprend des choses, mais pas les plus édifiantes, ça non !

Ou peut-être étais-je juste curieuse de voir ce dont était capable la petite Luce, autre que de voler l'argent de sa soeur pour fuir à Paris se jeter dans les bras d'un vieillard ! Etait-ce un accès unique ou le début d'une grande maladie ? Que pourrait-elle bien me faire - à quelles extrémités pourrais-je la pousser - avec ce courage tout neuf qu'elle avait, et dont je n'avais rien vu ?

A vrai dire, je ne pensais pas à tout cela sur le moment. J'étais juste pressée, et si je passais devant chez elle, je me disais que c'était le chemin le plus court, et que je n'allais pas lui permettre de changer mes plans.

Un pas, deux pas, je me demande si elle peut me voir. Ha, elle n'est peut-être même pas chez elle, pauvre gourde de Claudine ! Qui fait la belle pour le compte de personne, ou plutôt de toute la rue, mais je me moque bien d'eux. Dix pas, onze pas, douze pas, ça y est, je passe sous ses fenêtres. Rien ne se passe. Tant pis, tant mieux ! Vingt pas, vingt-et-un, fausse alerte, probablement.

"Claudine !"

Je souris. je devrais grimacer, très probablement. Il y a quelques jours encore, je craignais de retourner ici et de la retrouver. Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie ! Et elle, sera-t-elle la même petite courtisane que j'ai abandonnée en pleurs il y a quelques jours ?

Mon coeur se serre quand je la vois, une drôle d'étreinte chaude et presque vaporeuse, mais cela s'estompe dès que je comprends. Elle ne porte pas une de ses jolies robes aux rubans de luxure, mais une robe de Montigny, une ancienne, une vraie ! Ha, les souvenirs qui enlacent le coeur.

Avant que je puisse dire un mot, elle me prend le bras - de façon si décidée, l'on pourrait croire que nous sommes amies, et si décente pourtant. Aurais-tu apprivoisé ton propre coeur, petite Luce ? Voudrais-tu jouer comme une égale ? Il est temps que je reprenne mon autorité, et vivement ! Je lui enfonce mes ongles dans le bras, et elle ouvre la bouche en un cri muet, une larme au coin de l'oeil. Voilà qui ne ment pas.

Je me sens bien en droit d'exiger, d'un ton sévère : "Dis-moi la vérité ! Est-ce ton vieux qui t'a appris à t'habiller en poupée selon ses désirs ? Dis-moi, tu as déjà mis cette robe pour lui ?"

"Claudine, tu es méchante," dit-elle d'une voix qui s'effrite. "Mais tu me griffes avec tes jolies mains et tu me laisses marcher près de toi, alors ce n'est pas grave. Laisse-moi te montrer quelque chose, s'il te plait, et ne me parle pas de lui."

Je la suis, trop curieuse, furieuse contre moi-même, et je me venge sur elle et sur sa seconde requête. "Contrairement à toi, je ne le vois pas assez souvent pour me sentir lassée de ce sujet de conversation. Et ne devrais-je pas prendre garde ? Il paraît qu'il est si jaloux. Que dira-t-il de ta vertu si on nous trouve ensemble ?"

Un instant, elle a un ricanement féroce. "Ha, si tu crois qu'il peut comprendre ces choses ! Qu'il est bête, il ne surveille que les garçons ! Mais j'ai tout prévu quand même. Je lui dira que je suis allée narguer une camarade de classe moins riche que moi, que je suis allée d'abord lui faire croire que j'étais toujours pauvre, et que je me vengerai de ses moqueries en agitant ensuite ma richesse sous le nez !" Oh, Luce, capricieuse et mesquine, et si naturellement menteuse qu'elle peut faire avaler n'importe quoi en faisant mine d'être seulement capricieuse et mesquine. Si j'étais un homme, je ne voudrais pas l'avoir comme maîtresse, allez.

"Alors que tu comptes t'adonner à des péchés bien plus vilains que l'orgueil." Elle ne nie pas, la vilaine, elle rit, peut-être exprès, pour montrer les fossettes de ces joues, parce que la petite chatte peut être douée. Je ne lui ai rien promis. En fait, si je me rappelle, je lui ai promis de ne plus la toucher. Mais je suis une vilaine fille moi aussi. Que comptent mes promesses devant ce que j'ai envie de faire ? Et vraiment, j'aime trop retrouver la Luce de chez moi. Déjà je ne mentionne plus son vieux que parce que j'ai besoin de me dégoûter, plus que pour la torturer vraiment. Ha, si elle savait, serait-elle blessée par ce manque de motivation ? Ou je pourrais mordre son cou blanc. Je ne l'ai jamais fait, mais était-il si appétissant auparavant ?

Je résiste encore, je rappelle à l'ordre son coeur et le mien. "Ha, tu as l'air de t'amuser avec lui ! Tu es contente de l'avoir rencontré ?"

Elle s'arrache à moi ; suis-je allée trop loin, cette fois ? Elle me regarde en face, sa main convulsant en l'air comme si elle cherchait la mienne à nouveau. Un instant, je vérifie que mes bras à moi sont bien rangés le long de mon corps. Nous sommes à l'entrée d'un de ces petits parcs laids dont Paris a le secret, une enclave de nature languissant maladivement dans sa cage.

"Ha, Claudine," balbutie-t-elle, "ne me demande pas de regarder ce que j'ai de près, parce que sinon je verrais que tu es tout ce qu'il y a eu de bien dans ma vie."

Je pourrais rire, s'il n'y avait pas de quoi pleurer. Moi, une bonne chose pour elle ? Est-elle donc aveugle, ou juste si malheureuse ?

Elle se trouve maintenant toute timide devant moi, attendant mon jugement - he, nous ne sommes pas à Montigny, je ne lancerai pas d'encre sur tes vêtements. Quand elle voit que je ne réagis pas, elle a un très léger soupir - de soulagement ou de déception ? - et reprend ma main. "Viens, viens, nous y sommes presque !"

Et nous voilà dans le parc laid rempli de gens stupides. En vérité, je suis peut-être un peu jalouse ? Je voudrais qu'elle regarde et qu'elle compare. Je voudrais qu'elle me dise que cela la dégoûte, que plutôt que de vivre chez lui elle y finirait plutôt seule dans les rues, que plutôt que de porter ses vêtements elle irait mieux toute nue. Je sais bien qu'elle n'en aurait pas la force, pas même celle de le dire. Mais moi, que ferais-je dans sa situation ? Oh, je ne serais jamais si perdue et désespérée, et c'est bien pour cela que je ne sais rien.

La voilà qui se glisse derrière une haie d'arbustes, et je la suis. Et je ne suis pas si bête, je sais bien ce qu'elle veut m'offrir, ce qu'elle veut me prendre, encore un peu d'illusions de quand je condescendais à la battre comme plâtre.

Je condescends à dire "Cet endroit est un peu moins horrible que le reste de Paris." et cela lui arrache un large sourire. Il ne lui en faut pas beaucoup. Et il est vrai qu'il y a presque une odeur d'herbe, ici, et que l'ombre des arbres laisse des taches de soleil juste ce qu'il faut ! Il ferait presque frais, et c'est bien bon, mais le muret sur lequel on peut s'asseoir, embrassé par le soleil toute la journée, restitue sa chaleur en joyeux baisers de pierre. Oh, et cette odeur ! J'avais bien réalisé qu'il n'y avait pas de vraie herbe ici, mais ce n'est pas la même chose de le sentir. J'en emplis mes poumons - un peu trop, ce n'est qu'une petite île de verdure, les remugles de la ville sont cachées derrière quand on va trop loin.

Je pourrais autoriser Luce à s'asseoir à côté de moi, pour sa peine, et je tapote doucement le banc de pierre. Mais la voilà qui tombe à genoux dans l'herbe et appuie sa tête contre la cuisse. Je suis choquée, proprement choquée. Pas au sens où je ne comprends pas ce qu'elle veut, au contraire, je le comprends trop bien.

"Mais dis donc, ma fille, ne pourrais-tu pas faire au moins semblant d'avoir de la vertu ?" Pour qui, pour moi ? Ha, bonne farce. Ce n'est pas comme s'il y avait des témoins. Je plonge la main dans ses cheveux doux et fins, je m'y attache comme un poisson pris par des algues, puis je tire et je tords.

Ma petite Luce laisse échapper un cri de plaisir et frotte sa joue contre ma jambe. Je l'ai sans doute cherché. He, nous sommes de grandes filles maintenant, ou du moins Luce l'est, et je n'arrive pas à croire en un monde où je le suis moins qu'elle.

"Sais-tu, je ne t'aimerais pas plus pour autant, je t'aimerais moins." Je m'écoute parler comme une étrangère, je ne sais plus ce que je dis et je ne sais pas pourquoi ce n'est pas non.

"Oh, si tu peux m'aimer moins, cela veut dire que tu m'aimes un peu." souffle-t-elle contre ma peau.

"Tu es une petite peste égoïste." Je tire ses cheveux en arrière, je découvre sa gorge que je mords, fort. Et comme je me retrouve ainsi en équilibre instable, je choisis, plutôt que de me tordre peu élégamment sur une fesse et un coude, de finir de la pousser à terre, et je me couche sur elle, toujours tortillonnnant ses cheveux qui seront un désastre après, et ne cessant mes coups de dents que pour lui souffler "C'est toujours ce que tu veux qui comptes, et tu m'arales, ma robe sera toute abîmée." Avant - je n'ose appeler cette époque autrefois - c'est elle qui fuyait les herbes qui tachent et les accrocs à sa robe.

Elle gémit encore. "Je veux juste... je veux juste te faire plaisir, ma Claudine, je ferais tout ce que tu voudras." He, je sais bien cela, je vois comment elle a monté son petit spectacle, et est-ce normal que mon orgueil soit si piqué quand elle y arrive ? Oh, ces odeurs, comme celle de sa peau corde bien avec celle des feuilles fraîches, comme elles se mêlent en une odeur de souvenirs ! Ce petit visage apeuré, comme si je n'étais pas ce qui lui est arrivé de meilleur mais au contraire de plus terrible ! Je la griffe, laissant une traînée rouge sur son bras, et me raccroche au fait qu'elle est plus égarée encore que moi. Mais dis-moi, Claudine, que penserait mon cher neveu Marcel de ce moment de folle passion ? Je peux l'imaginer trouver ce morceau d'instincts animaux et de nostalgie aveugle follement romantique, et s'avancer pour mieux voir, faisant mine très visiblement de ne pas nous déranger. C'est une bonne rigolade, allez, et je ris doucement contre la peau de Luce.

Elle a posé une main sur mes reins, et caresse du bout des doigts, ce qui est bien meilleur que cela devrait être. "Je te fais rire ?" demande-t-elle, un espoir au coin des lèvres - elle veut un non, ou elle aime assez être humiliée pour vouloir un oui, est-ce que je suis dans sa tête ?

"En vérité, non. Je pense à un mien neveu qui est très impliqué dans ton bonheur, petit animal, et qui ferait des chansons s'il était là, avec un luth peut-être." Elle me regarde comme si je me moquais d'elle - je ne peux la blâmer, et de fait, ma nouvelle vie de famille ne la regarde pas - mais elle n'interrompt pas ses discrètes caresses.

Je poursuis. "Tu sembles penser que j'invente cela juste pour de rire. Or tu ne t'amuses pas, petite fille désobéissante. Souris pour moi."

Elle sourit, en une grimace au début, puis alors que je l'encourage de quelques caresses, cela semble vrai. Elle est si fausse, et avec moi, elle a toujours semblé plus vraie que n'importe qui, c'est à désespérer.

Je l'embrasse pour la peine, sur un éclat de soleil qui sautille sur sa joue à travers les feuilles agitées par le vent. Disons que, si elle sait plus de choses que moi, je n'ai pas la moindre intention de la laisser en prendre avantage, alors que je lui remonte sa jupe de campagnarde autour de sa taille.

"Claudine," murmure-t-elle entre deux gémissements, "ma Claudine, Montigny te manque, n'est-ce pas ? Emmène-moi là-bas, fuyons ensemble, je dormirais dans les bois, si je pouvais seulement être avec toi, oh, Claudine."

Et le plus étrange, c'est que je la crois - je pense qu'elle avait prévu de me dire cela depuis plusieurs jours, depuis qu'elle a prévu de me montrer cet endroit peut-être, ou depuis que je l'ai rejetée. Je pense qu'elle essaie toujours de me manipuler et qu'elle a besoin d'une punition pour comprendre sa place, même si là où nous en sommes les punitions lui feraient plus de bien encore que les baisers. Mais je n'en pense pas moins qu'elle le ferait, si je l'en mettais au défi.

Que lui dire, que je préfèrerais Montigny sans elle ? Ce serait trop méchant, et surtout, ce ne serait même pas vrai, et je ne m'abaisse pas à lui mentir, plus maintenant. Mais une part de ma vie est passée ici et je n'ai plus envie de fuir. Je me suis rangée, en même temps qu'elle devenait folle. Comme les choses peuvent être bêtes parfois, quand rien n'arrive au bon moment. Si un jour quelqu'un - Marcel ? - écrit notre histoire, qu'il écrive cela en gros sous le titre.

Je ne refuse pas, je ne réponds même pas, mais elle sait. Et c'est sans doute en compensation que je l'autorise à être ma servante, que je baisse ma barrière d'orgueil et lui permets de me plaire comme si nous étions seules au monde. Elle rit et pleure comme si c'était le plus beau jour de sa vie, et dans un moment de compassion qui ne me ressemble pas, je me retrouve à espérer qu'elle aura mieux.

"Reviendras-tu ?" me demande-t-elle, pressée contre moi comme un chat qui ronronne alors que je joue avec ses cheveux.

"Si j'en ai l'envie." réponds-je avec une sincérité qui me dépasse.

"Je t'attendrai toujours, toujours, même si je devais oublier tout le reste." murmure-t-elle encore, et pour quelques instants encore, je regarde le soleil se coucher lentement, et ramener l'ombre sur son visage.

Encore une prolongation

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A la suite de plusieurs demandes, la date limite est repoussée au 16. Et moi, je vais apprendre de mes erreurs et je ne mettrai plus de date limite pendant les vacances. ^^

Essayez, par contre, de vraiment rendre votre fic avant le 16, cette fois, d'accord ?

Bon courage, bonne écriture, bon dessin à tout le monde !

PS : Et si vous avez déjà reçu votre fic, n'oubliez pas de venir la commenter !

[Art] Les Neuf Princes d'Ambre, Mandor [de Dawn, pour Gavin]

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Titre : Mandor
Auteur : Dawn (Participant 15)
Pour : Gavin (Participant 12)
Fandom : Ambre
Perso : Mandor
Rating : G
Disclaimer : Le personnage appartient à Roger Zelazny.
Prompt : Mandor étant fabuleux, parce qu'il le vaut bien.





[Art] Nous tomberons ensemble, Higurashi, Miyo/Tomitake [de Ristul, pour Tantale]

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Titre : Nous tomberons ensemble
Auteur : Ristul (Participant 6)
Pour : Tantale (Participant 16)
Fandom : Higurashi no naku koro ni
Persos/Couple : Miyo/Tomitake.
Rating : Légèrement NSFW mais pas M
Disclaimer : Les personnages appartiennent à Ryukishi07.
Prompt : Une scène sensuelle, ou même une simple embrassade, qui puise dans le côté malsain, déséquilibré et manipulateur de leur relation, tout en conservant les sourires sucrés de Miyo et l'affection sincère de Tomitake.
Notes : J'espere avoir reussi a rendre ce prompt aussi fidèlement que possible, vu que j'aime beaucoup ce côté de leur relation et le personnage de Miyo en particulier !





[Fic] Les paradis perdus, Cockroach inc, Ovide/Ziprian [d'Ana, pour Pyrite]

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Titre : Les paradis perdus
Auteur : Ana (Participant 2)
Pour : Pyrite (Participant 4)
Rating : PG
Disclaimer : Hormis l'histoire, patamoi.
Fandom : Cockroach, inc
Pairing : Ovide/Ziprian
Résumé : Un K7 de musique peut faire resurgir bien des souvenirs entre Ovide et Zip…
Note : J’espère que ça te plaira, dear anon…
Prompt : Un soir de beuverie, Zip avoue à son meilleur ami que plus jeune, il avait un peu le béguin pour lui. Ce qu'il ne sait pas, c'est que c'était aussi le cas d'Ovide. A toi de voir si ils restent amis ou si ça va plus loin. ^^





Ovide laissa tomber sa tête en arrière. Il était bien allongé sur le canapé, la tête presque dans le vide. Ziprian était à côté de lui, assis à même le sol. Tous les deux écoutaient une vieille compil’ de musique qu’ils avaient retrouvé.

C’était le second qui l’avait gravé pour le brun lors de leurs années collège. Elle n’était pas exceptionnelle, mais il fallait reconnaître que les chansons étaient plutôt bien choisies. Un concentré assez efficace de ce qui se faisait au début des années 2000.

Ovide se demanda s’il l’avait déjà écouté en entier quand ils arrivèrent à la dernière chanson. Il ne se souvenait pas avoir entendu ce slow. Il n’était pas plus de leur jeunesse. Il devait bien dater des années 80.



Il tourna la tête pour regarder son meilleur ami, en haussant un sourcil. Il dû attendre plusieurs secondes avant qu’il ne lui réponde.

- J’aimais bien cette chanson, se défendit Zip, légèrement rosissant.

Ovide continua à le fixer. Autant le dire, il ne croyait pas une seule seconde à cette excuse. Malgré ce que pensaient bien des gens, Ziprian n’était pas fantasque de cette manière.

- Elle me rappelait un bon souvenir. En quelque sorte.
- Tu as emballé sur ce slow ! Qui ? S’exclama son ami.

Un vague marmonnement lui répondit.



Le sourire d’Ovide s’élargit très largement. Il y avait une histoire là dessous et il tenait à la connaître.

- Allez ! Tu peux tout me dire !
- J’ai pas « emballé » là-dessus, grogna-t-il. A cette époque-là, j’étais pas à l’aise avec ça.

Il fallait reconnaître que si Zip avait compris très rapidement qu’il était homosexuel, il avait mis longtemps avant de le reconnaître et plus encore à le dire tout haut. A son plus grand étonnement, ni Ovide, ni ses parents avaient semblé surpris quand il avait fini par leur avouer.

- Il y avait juste un garçon qui me faisait quelque chose.
- Qui te faisait quelque chose ? Tu veux dire que tu en étais totalement amoureux ou que c’était ton fantasme ?

L’espace d’un instant, il eut l’impression d’avoir giflé son ami. Son regard s’était figé, au même titre que son visage.

- C’est… Zip’…
- C’est rien, finit-il par dire. Juste que ce mec sur lequel tu blagues comme ça… C’est toi. Donc si tu pouvais éviter.

Il avait dit ça, comme si ce n’était rien. Même sans le connaître, on savait que ce n’était pas le cas. Son visage le trahissait à cet instant. Il n’avait au final qu’assez peu parlé de ses coups de cœur amoureux jusqu’à Neil.

Oh, bien sûr, il y avait eu tous ses râteaux, mais quelqu’un de sérieux ? Non, jamais. Peut-être aurait-il dû s’en rendre compte plus tôt.

- Et c’est… Encore d’actualité ? Demanda-t-il comme si ce n’était rien, pour lui aussi.
- Non.

La réponse était arrivée trop vite, trop rapidement, trop… Comme si c’était une réponse préparée depuis bien longtemps.

- Il y a Raphaël, maintenant, rajouta-t-il alors qu’il détourna les yeux.

Ovide hocha la tête.

- D’accord. Je… J’en savais rien.



Il le regardait, détaillant son visage.

- Tu ne regrettes rien ? Demanda-t-il, avant de s’humidifier les lèvres.
- Notre amitié face à quelque chose qui n’aurait pas marché ? Non.

Le brun pencha légèrement la tête à cette réponse.

Zip s’était légèrement rapproché de lui en lui expliquant cela.

- Si tu me demandes, ce qui en aurait été si tu avais été gay ou au moins aventureux… Ca serait différent.
- Et si je l’avais été ? Souffla-t-il.
- Gay ? Tu es ridicule, lui dit-il avec une certaine tendresse dans la voix. Je t’ai vu avec Prudence, je te rappelle.
- Aventureux, je veux dire.



Ziprian s’était arrêté. Ovide n’était pas quelqu’un de cruel. Ce n’était pas son style de parler de choses qu’il ne pouvait pas faire.

C’était une des bases de leur amitié : accepter l’autre tel qu’il était et ne pas se servir de ses faiblesses pour le blesser. C’était pour cela que ça fonctionnait entre eux.

Il n’eut pas réellement le temps de réfléchir plus loin. Ovide s’était rapproché et il fit ce qui lui semblait le plus logique à cet instant.



Il l’embrassa.

Oh, pas un baiser hollywoodien ou plein de langue et de bave. Non. Juste deux paires de lèvres qui s’effleuraient, tout doucement, en prenant leur temps.



- Je… Je l’ai été. Enfin. Quand on avait quinze ans, je l’aurais été pour toi. Mais… Pas jusqu’au bout, je crois.

Zip pouffa de rire. Sa tête était encore dans le creux du cou de son ami. Il le sentait partir dans son fou-rire.

- Je sais. Je sais tout ça.



Ni l’un, ni l’autre ne bougèrent de leur position.



Tout allait bien.



Fin.

[Fic+art] Un soit près de feu, Golden Sun, Satyuros/Alex [de Petit Roi Poète, pour Arkoniel]

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Titre : Un soir près du feu…
Auteur : Petit Roi Poète (Participant 5)
Pour : Arkoniel (Participant 3)
Fandom : Golden Sun
Disclaimer : Les personnages ne m’appartiennent pas, bien sûr. Le jeu appartient à Nintendo / Camelot Software !
Pairing : Très légèrement insinué Satyuros / Alex
Rating : Pour tous, sauf si quelques gouttes de sang peu visibles blessent les esprits !
Prompt : Satyuros + Alex (ou Satyuros/Alex). Alex en train de soigner Satyuros.
- L'idée serait qu'ils sont en train de se reposer à la fin de la journée près d'un feu dans la nature et qu'Alex en profite pour soigner les bobos de l'équipe. ça se passerait avant le retour à Val.
Note : Eh bien voilà, je pense avoir fait exactement selon le prompt, et j’espère vraiment que ça te plaira !



Jour après jour, les combats s’enchaînent… Robin et ses amis font face à mille et une adversités. Au fur et à mesure qu’ils avancent, leurs ennemis se font de plus en plus forts… Mais s’il y a un duo qu’ils craignent plus que tout, ce sont bien Satyuros et Menardi. Les deux puissants adeptes de Mars ne barrent que trop souvent leur route…

Cependant, chaque pièce a deux faces, et les deux maîtres du feu ne sortent jamais indemnes de leurs combats contre l’adolescent et ses complices.



- Bon les mecs, vous allez vous dépêcher ? J’ai faim, et tu dois faire à manger aujourd’hui, Alex. – Menardi fit entendre son mécontentement, alors qu’Alex soignait une énième blessure sur le corps de Satyuros.

- Une seconde, Menardi, j’ai presque fini. Satyuros, ça va ? Pas trop mal ?

- Hé, pour qui tu me prends ? Bien sûr que ça va!...... Merci Alex…

L’adepte de Mercure leva un instant les yeux pour croiser le regard de son compagnon d’aventures, et se contenta d’offrir un sourire avant de se reconcentrer sur sa psynergie.



- Oh par les Quatre Étoiles, arrêtez de trainer ! – encore une fois, l’impatiente dame les rappela à l’ordre.



Ce soir-là… il était comme les autres. Ni plus mouvementé, ni particulièrement ennuyeux…

Il y a dans la routine une certaine douceur unique et précieuse, celle qui devient mélancolie quand on la perd. Alors tant qu’elle dure, il est important d’en savourer chaque instant, et de l’employer au mieux… en compagnie des êtres chers…





Allez-y !

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Je rappelle à tous ceux qui n'ont pas encore rendu leur fic ou leur dessin que la date limite est ce week-end !

(Commentaires screenés pour ceux qui veulent expliquer pourquoi une petite prolongation de plus ne serait pas de refus)

[Fic] Courants telluriques, Golden Sun, Vlad/Pavel [de Clef d'Ut, pour Dawn]

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Titre : Courants telluriques
Auteur : Clef d'Ut (Participant 18)
Pour : Dawn (Participant 15)
Fandom : Golden Sun
Persos/Couple : Vlad/Pavel
Rating : Gen, warning pour une légère tendance yandere
Disclaimer : Golden Sun appartient à Nintendo et Camelot
Prompt : Quelque chose de moins léger, plus responsable et sérieux, une attirance vécue un peu plus difficilement, avec beaucoup plus de déni, beaucoup plus de questionnement par rapport à la réaction des autres.
Notes : J'ai un peu zappé le côté réaction des autres pour un ressenti beaucoup plus intérieur, j'espère que tu ne m'en voudras pas trop. Je suis parti sur le côté "attirance difficile" pour me concentrer surtout sur la période avant le jeu.



Il y a en Pavel quelque chose de beau.

Il l'entend critiquer lorsqu'il laisse traîner ses oreilles à travers le village (ce Pavel, si maladroit, si hésitant), mais ce qu'il voit, lui, c'est une délicatesse en décalage avec le monde, une force sans brutalité, une stabilité qui semble lui venir de la terre elle-même.

Pavel apprend à utiliser la Psynergie, et si Lina dit en avoir par dessus la tête de le voir crâner, Vlad lui ne se lasse jamais de regarder. Il garde les yeux figés sur ses doigts, essaye de sentir les forces à l'oeuvre, les courants qu'il exploite, se garde bien, surtout, de se faire prendre à le regarder lui. Les graines germent sous ses doigts, juste légèrement, pas encore assez pour grimper dessus comme les vignes que plante parfois son père. C'est parce qu'à Val, les énergies de Mars se mêlent à celles de Venus, lui dit Pavel. Autre part, il lui faudrait de l'aide d'un Mystique de feu, ou d'un Djinn. Vlad a du mal à le croire, au début. En quoi le feu aiderait-il les plantes plus que la terre, alors que d'habitude il les brûle? Mais il commence à comprendre, parce que le feu, c'est justement peut-être ce qui manque à Pavel, ce qui lui donnerait de la force.

Il est peut-être Mystique de Venus, mais ses racines sont faibles, superficielles, et Vlad a peur, parfois, qu'il s'en aille les planter ailleurs, en terrain plus propice.

Il le regarde, de loin, impuissant, se faire déraciner à la place.


Le seul avantage que Vlad voit aux événements d'il y a trois ans, c'est qu'au moins personne ne s'attend à ce qu'il suive les pas de Pavel, qu'il le remplace, que ce soit dans le village ou auprès de sa soeur. Ils sont bien trop occupés à voir en lui son père.

(Mais son père aidait les autres pendant l'orage, essayait de sortir Pavel de l'eau, son père aurait trouvé de l'aide sans se faire écraser par des étrangers, lui. Les gens voient en lui un manque créé par le deuil, mais ce qu'il a appris cette nuit-là, c'est tout ce qu'il lui manquait, et tout ce qu'il allait devoir gagner, très vite, s'il voulait protéger sa mère, ses amis. Lui-même. Parfois, le plus qu'on peut apprendre d'un père, c'est par son absence.)

Personne ne s'étonne de le voir s'entraîner à la Psynergie, au moins, même jeune. Il commence presque instantanément après l'accident, et Garet et Lina le suivent. Une nouvelle unité qui se forme, un trio qui se crée sur les décombres de leurs relations passées. Garet s'affaire autour de Lina, cherche à la consoler. Vlad lui n'essaye pas. Elle n'a pas besoin de pitié, pas plus que lui. Ce dont ils ont besoin, c'est de force, et il devient très vite évident que Lina en a à revendre.

Elle apprend la Psynergie à une vitesse surprenante, plus vite que Garet, plus vite même que son frère avant elle.


Personne ne lui demande de suivre les pas de Pavel, mais Vlad marche dedans quand même.

Ce n'est pas vraiment un manque, à proprement parler. Garet et Lina le comblent, en amitié, lui donnent force et chaleur. Mais l'instinct qui l'attirait vers lui il y a trois ans ne s'est pas éteint, comme si Pavel était encore là quelque part, pôle positif de son aimant, et la boussole intérieure de Vlad le suit comme elle suivrait le nord.

Mais Pavel n'est pas là, alors il puise son énergie, sa fascination, dans la terre elle-même. Il laisse s'enfoncer ses racines dans le sol, les laisse s'entrelacer, les laisse s'étendre jusqu'à ce que chaque pas soit parfaitement stable. Ne jamais se laisser emporter. Ne jamais perdre l'équilibre. Sa terre n'est pas aussi belle, aussi délicate que celle de Pavel, dont la Psynergie parlait à la poussière et aux fleurs, mais elle lui donne la force d'avancer.


Lorsqu'ils sont pris en embuscade dans les profondeurs du Temple de Sol, son corps reconnaît sa voix avant que son esprit ne le fasse. Elle a changé, est devenue plus grave, plus méfiante, et pourtant, lui l'entend déjà calme, heureuse, comme elle devrait l'être (il va falloir corriger ça). Et le voir rester là, s'associer à ceux qui l'ont arraché à lui, à sa famille, que ce soit directement ou indirectement, le met hors de lui; il veut plonger sa Psynergie dans les entrailles du sanctuaire, tirer Pavel et Lina à lui, en sécurité, et il ne sait plus très bien s'il veut l'enlacer ou le frapper (pourquoi se laisse-t-il faire, se laisse-t-il entraîner, encore et toujours, et quand Vlad va-t-il être assez fort, lui, pour le tirer hors de l'eau lui-même au lieu de devoir supplier quelqu'un d'autre de l'aider?).


Cette fois-ci, tout le monde lui demande, de le suivre, de marcher derrière lui,de l'arrêter, mais Vlad a déjà un pas d'avance sur eux. Cela fait trois ans déjà qu'il tient le fil entre eux tendu, qu'il fait ses chaussures à la forme de ses pas, qu'il laisse sa Psynergie courir dans ses membres.

Même avec le monde entier ouvert devant lui, il en faudrait beaucoup pour qu'il se perde.

[Fic] Le complexe procréatif, The Big Bang Theory, Bernadette [de Blue Djinn, pour Isotope]

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Titre : Le Complexe Procréatif
Auteur : Blue Djinn (Participant 1)
Pour : Isotope (Participant 19)
Fandom : The Big Bang Theory
Persos/Couple : Bernadette, Penny, Amy + les couples canons
Rating : PG-13
Disclaimer : Ni l’univers ni les personages ne sont à moi
Prompt : j'apprécie de plus en plus Bernadette et je trouve qu'il n'y a pas assez de fics sur elle. Peut-être quelque chose sur son rapport avec les amis de son mari, surtout Raj. Est ce qu'elle a l'impression d'avoir dû adopter trois gosses en épousant Howard? Est-ce qu'elle finira par aimer les comics? Est-ce qu'il vaut mieux recevoir Belle-Maman ou se trouver à présenter Raj à ses amies?
Notes : Le passage de ton prompt sur les gosses m’a fait penser que dans le canon Bernadette n’aime pas trop les enfants… et que c’est pourtant ce que l’on attend a priori d’un couple de jeunes mariés ! Du coup je suis partie plus particulièrement dans cette direction-là, tout en essayant malgré tout de rester fidèle à ton prompt et au personnage. Bernadette a des côtés assez abrupts dans ses points de vue que je trouve intéressant…
Enfin Bref, merci de m’avoir donné l’occasion d’écrire une fic qui passe haut la main le Beschdel test, et encore désolé pour le retard ! J’espère que ça te plaira.





Le Complexe Procréatif



« À la vôtre, les filles ! »

Penny a à peine fini de remplir le dernier verre que Bernadette s’en empare et le descend cul-sec.

« Encore.

- Outch », compatit Penny en la resservant sans se faire prier. « Dure journée ?

- Et ce n’est pas rien de le dire », soupire Bernadette en enlevant ses chaussures et en repliant ses jambes sous elle.

« Ho, je n’ai jamais eu d’amies filles avec qui discuter de mes journées pourries - ou de leurs journées pourries », commente Amy avec enthousiasme en prenant son propre verre, avant de se tourner vers la Bernadette, bien raide, genoux serrés, et de se pencher en avant. « Aller, raconte !

- Tu en as trop dit ou pas assez », renchérit Penny en prenant place sur son fauteuil attitré autour de la table basse.

« Ca a été la folie au labo aujourd’hui, mon boss était d’une humeur massacrante et pour couronner le tout, la souche de rétrovirus sur laquelle on travaillait n’a pas eu les résultats escomptés : toutes les souris du groupe de test A sont mortes cet après-midi…

- Ho, c’est horrible ! » s’exclame Penny, qui du point de vue de Bernadette est bien sensible pour quelqu’un sensé avoir été élevé à la campagne.

« Oui », confirme-t-elle avec ferveur, « vraiment horrible, elles auraient dû tomber malade et agoniser pendant au moins quatre ou cinq jours, vu la phase d’incubation prévue, pas crever toutes d’un coup comme ça, ça veut dire qu’on a fait fausse route depuis six mois, je vous laisse imaginer l’ambiance… »

Penny fait tous les bruits de compassion appropriés, mais Amy renchérit avec l’histoire de la fois où elle a accidentellement provoqué un début de bipolarité chez la moitié de ses singes rhésus, qui se sont empressés d’attaquer et de traumatiser l’autre moitié, rendant ses recherches caduques pour au moins six mois… Il y a probablement un peu de schadenfreude là-dedans, mais Bernadette trouve ça assez réconfortant et rit de bon cœur à la description de la tentative d’évasion du leader de la rébellion simiesque, qui a fini par voler la perruque du superviseur direct d’Amy et s’est fait la belle avec - et puis bon, l’histoire date d’il y a au moins deux an et demi, il y a prescription.

« Mais ce n’est pas ça le pire… La mère d’Howard est venu dîner à la maison hier soir-

- N’en dit pas plus », commente Penny en la resservant d’autorité…

« Merci. On a eu le droit à la description par le menu de son dernier problème médical – croyez-moi, j’en sais désormais plus sur les kystes mal placés que je ne l’aurais jamais voulu-

- Ewww.

- Et elle n’a pas arrêté de tout critiquer : ce que j’ai cuisiné, les quantités - d’après elle je veux affamer son fils -, l’ordre dans lequel j’ai servi les plats…

- C’est normal tu sais, tu lui as pris son bébé…

- Ce n’est pas une raison ! Et Howard est incapable de lui tenir tête…

- Tu verrais Leonard face à sa mère…

- Je sais que ce n’est pas évident pour lui, c’est elle qui l’a élevé, elle a beaucoup sacrifié pour lui… Et niveau beaux-parents catastrophiques, je ne suis pas forcément la seule à pouvoir me plaindre, les miens ne sont mal non plus dans le genre… Mais on dirait qu’elle n’a rien d’autre dans sa vie que son fils, je trouve ça terrifiant. Et le pire c’est qu’elle n’arrêtait pas de faire des sous-entendus, de faire allusion à ses futurs petits-enfants… Elle sait ce que j’en pense, pourtant, mais quand j’ai eu le malheur de lui rappeler qu’on ne comptait pas avoir d’enfants… Vous imaginez le reste. Ça a été les chutes du Niagara dans ma cuisine, elle a pleuré pendant au moins deux heures en disant que le nom de Wolovitz allait s’éteindre. »



Cela a été une des premières choses vraiment sérieuses dont Bernadette a parlé avec Howard, l’une de ces lignes que tu traces quand une relation devient importante, mais que tu en es encore à définir si tes attentes et les siennes sont compatibles, ou si c’est perdu d’avance parce que vous regardez dans des directions différentes.

« Pas d’enfants », a dit Bernadette à ce moment-là. « Et quand je dis “pas d’enfants”, ce n’est pas “pas d’enfants maintenant, mais je suis prête à reconsidérer dans deux ou trois ans”, non. C’est “pas d’enfant, point final.” C’est non-négociable, à prendre ou à laisser. »

Et Howard, bien entendu, a répondu sans hésiter, « Je prends ».

Le truc, c’est que Bernadette est à peu près certaine qu’il n’y a pas vraiment réfléchi. Elle a beau aimer son mari de tout son coeur, elle n’en est pas moins consciente que “de sexe féminin”, “favorablement disposée en sa faveur” et “en possession tous ses membres” étaient probablement ses seuls critères de choix en matière de rencontre quand ils ont commencé à se voir… (Et encore, il a beau dire, elle se pose parfois la question sur “de sexe féminin”, surtout quand elle voit sa relation avec Raj et plus encore à la lumière de leur escapade sexuelle commune avec une cosplayeuse de Sailor Moon...)

Mais bref : pas d’enfants, c’était l’un des critères de base, et Howard a accepté... ce qui ne signifie pas pour autant qu’il soit plus simple de contrer les questions pleines de bons sentiments des amis et de la famille sur la date à laquelle on peut attendre l’heureux évènement...

« C’est ça la famille », commente sentencieusement Amy, « on ne peut pas vivre avec, on ne peut pas vivre sans…

- Je pourrais très bien vivre sans », la contredit Bernadette. « Entre mon père pour lequel je suis toujours sa petite fille de dix ans et qui a failli faire une crise cardiaque quand il a appris que j’allais épouser un juif – je crois que la seule chose pire aurait été un noir - et ma mère qui est presque aussi dominatrice que celle d’Howard – ce n’est pas peu dire – et qui me refilait les enfants dont elle était sensé s’occuper dans sa garderie clandestine, c’est un miracle que je sois une adulte modérément saine d’esprit et socialement ajustée…

- À la tienne », commente Penny. « J’ai une théorie sur les familles, je pense que presque personne n’est satisfait de la sienne, et que même quand on a la chance d’avoir des parents à peu près normaux et de bonne volonté, on hérite quand même de quelques complexes plus ou moins tordus pour la route… Mais je dois reconnaître que toi et Howard avez tiré le gros lot, à côté, moi et mes parents ou même la mère d’Amy c’est du pipi de chat.

- Maman n’en revient toujours pas que j’ai rencontré un homme avec lequel j’ai pu construire une relation d’ordre romantique », confirme Amy.

« Ma chérie, personne n’en revient que Sheldon ait pu construire une relation d’ordre romantique… Mais bref », continue Penny en s’adressant de nouveau à Bernadette, « du coup la mère d’Howard va lever le pied sur les demandes de petits-enfants ?

- Je pense que j’en ai pour quelques mois avant qu’elle ne repasse à l’attaque… Et dieu merci, aucune de mes amies proches n’a commencé à pouponner, parce que j’en ai bien assez de mes cousines qui m’assurent que “quand c’est les tiens et non pas ceux des autres c’est tout à fait différent”.

- Et puis franchement, si c’est pour avoir un être humain que l’on doit nourrir à heure fixe, qui ne peut aller nul part sans être accompagné, qui réclame toute l’attention et qui passe son temps à jouer à des jeux incompréhensibles, on a déjà Sheldon, pas besoin de chercher plus loin…

- Hé !

- Désolé, désolé… Mais ça fait partie de leur charme, ce petit côté adolescent qui s’enthousiasme pour des univers imaginaires, qui est prêt à se laisser captiver… Vous ne trouvez pas ?

- … Dit comme ça.

- C’est vrai que c’est mignon. Vous auriez vu Howard quand il a apprit que la Warner allait faire un nouveau film d’Harry Potter, il rayonnait littéralement.

- Vraiment ? Sheldon est persuadé que ce sera une catastrophe sans nom, pire que le casting de Ben Affleck en tant que Batman.

- Je ne sais pas, s’il a des scènes torse nu, je suis prête à me laisser convaincre…

- Mais pour revenir sur le sujet des chiards, franchement, si on avait un enfant, vu les antécédents familiaux il serait sans doute petit et obèse.

- Ha ha ! Et celui que j’aurais avec Léonard aurait une chance sur deux d’être un plouc colérique allergique au lactose…

- Bien sûr que non, il serait blond et sexy en diable comme sa mère ! »

Bernadette retient une grimace devant l’admiration maladroite d’Amy, bien que Penny n’a pas l’air embarrassée plus que ça. « Mais avec nos gènes supérieurs combinés, je suis sûre que si j’avais un enfant avec Sheldon, il serait suprêmement intelligent…

- L’idée de Sheldon en train de s’occuper d’un enfant est assez inquiétante, je dois dire… »

Bernadette suppose que la possibilité que Penny et Leonard se mettent à procréer n’est pas totalement invraisemblable, ils ont l’air d’être arrivé à un point stable de leur relation ; mais Sheldon et Amy… quand les poules auront des dents, et encore, cette pauvre Amy sera sans doute morte de frustration sexuelle bien avant ça…

« En tout cas je ne fumerais pas de beuh pendant la grossesse comme ma mère », continue Penny, « ce serait toujours ça de pris. Et je suis à peu près certaine que sauf si je fais exprès je ne pourrais pas être une plus mauvaise mère de celle de Léonard… Et lui serait un bon père, je pense !

- …

- Mais bon. C’est juste des idées hein. Des idées vagues, lointaines, et certainement pas pour tout de suite !

- Si ça se trouve, ce sera Raj le premier à faire des gosses…

- C’est vrai, maintenant qu’il arrive à parler aux filles… et puis il y a Lucy… »

En ce qui concerne Bernadette, elle en doute sérieusement, parce qu’il a beau dire, elle est persuadée que Rajesh n’est pas plus hétéro que Sir Ian Mc Kellen (c’est fou le nombre d’informations qu’elle a fini par emmagasiner à force d’écouter Howard…), et même s’il est suffisamment bi pour devenir père, d’après du peu qu’ils savent d’elle Lucy à l’air encore moins disposée à procréer qu’elle-même, ce qui est peu dire.

Penny se penche pour les resservir, trouve la seconde bouteille de vin vide.

« Quoi ? Déjà ? »

Un coup d’œil à l’horloge confirme que l’heure a tourné bien rapidement.

« Les garçons doivent avoir fini leur épisode d’Arrow…

- On les rejoint ?

- Je prends les pizzas, Amy, tu attrapes des verres ?

- Je n’arrive toujours pas à comprendre comment ils ont réussi à nous convaincre de regarder cette série avec eux. »

Bernadette pousse la porte et fait place à Penny qui mène la procession vers l’appartement de Léonard et Sheldon.

« Je n’aime pas toutes les parties avec la magie, mais sinon c’est plutôt prenant…

- Et certains personnages sont étrangement attachants, pour des constructions fictionnelles », renchérit Amy.

- Je me passerais bien des scènes de torture quand même, mais j’adore les dragons…

- Howard était tout excité à l’idée de l’épisode de ce soir… J’ai eu beau demander, il a dit qu’il ne me spoilerait pas et que je verrais bien. »

Penny entre sans frapper, et va déposer un baiser sur les lèvres de Léonard qui sourit niaisement, tandis que Bernadette laisse la bouteille qu’elle portait sur la table et rejoint Howard dans le fauteuil, sa journée difficile presque oubliée. Elle a beau râler, ces soirées à présent rituelles du vendredi soir sont plutôt agréables : d’abord elle prend un verre avec Amy et Penny pendant que leurs hommes respectifs font des trucs de geeks, puis elles les rejoignent pour un épisode qu’ils regardent tous ensemble en dînant…

Par contre il ne reste que deux épisodes de la saison 3 de Game of Thrones, celui de ce soir compris… Elle se demande bien ce qu’ils pourront regarder ensuite.



[Fic] L'art d'espérer, Temeraire, pré-Tharkay/Laurence/Granby [de Trascalan, pour Blue Djinn]

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Titre : L’art d’espérer
Auteur : Trascalan (Participant 7)
Pour : Blue Djinn (Participant 1)
Fandom : Temeraire – Naomi Novik
Persos/Couple : pré-Tharkay/Laurence/Granby
Rating : K+
Disclaimer : Fait totalement gratuitement, mais avec la bénédiction de Naomi Novik qui soutient toute forme de fan fiction.
Prompt : Laurence n'avait peut-être pas réalisé que Granby était un inverti, mais après tout, malgré toutes ses indéniables qualités, Laurence a un talent très particulier pour refuser de voir les choses qui pense-t-il ne le concernent pas... Ce qui n'est pas le cas de Tharkay. Pairing : Laurence/Granby, Tharkay/Granby, voire même Tharkay/Laurence/Granby, ou du gen, c'est comme tu le sens. Tout me va !
Notes : D’abord, SPOILERS pour Crucible of Gold, et un tout petit peu pour Blood of Tyrants, mais franchement rien dont on ne se doute pas à la fin de Crucible of Gold, j’ai limité les dégâts au maximum. Cette fic se déroule quelque temps après Blood of Tyrants, mais il n’y a pas besoin de l’avoir lu pour la comprendre.
Ensuite, j’ai lu le prompt un peu vite, je crains, et ne l’ai peut-être pas interprété de la bonne façon, et puis après la fic est partie toute seule, et hem.
Et donc, comme j’ai présumé de mon temps et ma rapidité, il y aura une seconde partie plus tard (dont l’objectif est de faire sauter le « pré- » avant Tharkay/Laurence/Granby, et faire plus intervenir les dragons…) que je commence seulement. Toutefois, cette fic-ci se suffit parfaitement à elle-même en tant que one-shot.
Enfin, le titre vient de la maxime « La patience est l’art d’espérer » de Vauvenargues.





*



Deux jours à peine s’étaient écoulés depuis le retour de Temeraire et Laurence à la vallée lorsque Granby et Iskierka débarquèrent sans prévenir, accompagnés d’un Winchester.

« Laurence, crois-tu qu’Iskierka veuille un autre œuf ? » demanda Temeraire, tandis qu’ils les regardaient arriver, d’un ton à la fois ennuyé et quelque peu vaniteux.

En son for intérieur, Laurence se disait que si quelqu’un voulait un autre œuf, c’était l’amirauté qui avait encore en travers de la gorge le fait d’avoir dû céder le premier à l’Empire de Chine. Leur colère avait à nouveau trouvé en Laurence un bouc émissaire idéal ; toutefois celui-ci ne se considérant plus en rien redevable à quiconque, sinon à l’amiral Roland, il avait profité de la confusion diplomatique pour rentrer dans la petite vallée que, avec surprise, il avait dans sa tête accepté comme son foyer.

« John, que faites-vous ici ? demanda Laurence en l’étreignant chaleureusement.

— Vous avez maigri », commenta Granby avant d’ajouter : « Nous escortons Iris et le capitaine Peters qui ont un message pour vous.

— Je ne vois pas pourquoi nous n’aurions pu délivrer le message nous-mêmes, déclara Iskierka, étant donné qu’il nous concerne et que nous savons parfaitement de quoi il retourne ! Je suis tout à fait capable de délivrer un message. Même mieux qu’Iris qui est petite et a besoin d’une escorte. »

Iris ne sembla pas en prendre ombrage, plus intéressée par l’abondance de troupeaux qui paissait que par des récriminations auxquelles elle devait être habituée, si elles avaient voyagé sur le même transporteur.

Laurence invita les deux capitaines à entrer dans la maison, puis donna des ordres afin que l’équipage d’Iskierka et les deux dragons soient restaurés

« Le ministère souhaite que vous établissiez un contact diplomatique avec la Nouvelle Zélande, déclara Granby impatiemment avant que Laurence ne puisse lire la missive du capitaine Peters.

— La Nouvelle Zélande ? Je croyais que le capitaine Cook avait déclaré l’entreprise vouée à l’échec ?

— Pas pour tout le monde, semble-t-il, les Français auraient réussi à passer l’hostilité des populations locales et surtout de leurs dragons. »

Granby avait été mandaté avec quelques poids légers et un ambassadeur qu’il jugeait parfaitement inexpérimenté.

« Et j’ai l’impression qu’il s’attend à voir en vous la représentation parfaite du pirate », déclara-t-il d’un ton joyeux, ce qui n’amusa pas autant Laurence.

Ils échangèrent des nouvelles, dînèrent et rendirent visite aux dragons. Temeraire leur avait fait les honneurs de sa pagode et l’admiration d’Iris compensait largement les compliments d’Iskierka donnés du bout des lèvres.

Peters alla se coucher et Granby et Laurence se retrouvèrent enfin seuls.

« Dîtes-moi tout », le pressa Laurence.

Granby haussa les épaules mais sa bonne humeur apparente perdit en intensité.

« Ce n’est rien que vous ne soupçonniez. Harcourt et les autres sont rentrés tandis que j’avais l’ordre de rester en Espagne et d’attendre de nouvelles directives, ils ne pouvaient mieux me punir de la perte de l’œuf. Lorsqu’enfin le messager – Peters ici même – est arrivé, ce fut pour m’ordonner de vous rejoindre. Nous étions en route pour la Chine mais en cours de route, nous avons été interceptés par Tharkay qui nous a avertis que vous étiez repartis pour l’Australie. »

Laurence lui pressa l’épaule, Granby lui adressa un sourire sans entrain.

« Il nous rejoindra sous peu. Il devrait être là avant notre départ de Sydney.

— C’est une bonne nouvelle. »

Si l’idée de quitter sa vallée alors qu’il venait d’y arriver ne l’enchantait pas, celle de retrouver ces deux hommes avec lesquels il avait tant partagé adoucissait grandement ce regret.

« John, vous n’êtes pas exilé ? demanda-t-il franchement.

— Non, non. »

Granby agita sa main unique comme pour en chasser l’idée même.

« Ils espèrent tous que Temeraire et Iskierka auront un autre œuf ; après tout, s’il y en a eu un, pourquoi pas deux ? Les machinations habituelles. Voyez, ils n’ont même pas mis Rankin à la tête de l’expédition ! Là, la punition aurait été réelle. »

La plaisanterie tomba à plat car Laurence ne fut pas dupe de cette tentative pour détourner son attention. Granby n’était pas le genre d’homme à dissimuler ses sentiments, ni à le faire avec succès.

Encore qu’en toute franchise, Laurence avait été loin de se douter de sa relation avec Little, alors peut-être Granby était-il tout de même bon acteur. Il ne tenait pas sous la pression, néanmoins, comme l’avait prouvé l’aveu spontané qui les avait tant embarrassés tous les deux en Amérique du Sud.

Laurence répugnait à lui forcer la main ; toutefois il apprenait peu à peu que l’amitié lui donnait le droit de s’enquérir des problèmes des personnes lui étant chères.

« Quelque chose semble vous troubler », dit-il un peu maladroitement.

Granby eut l’air surpris, hésitant, puis il haussa les épaules.

« Rien dont vous deviez vous soucier, assura-t-il.

— Si je puis faire quoi que ce soit… »

Granby eut alors un petit sourire et se gratta la nuque.

« Je vous assure, vous dormirez bien mieux si vous ne savez pas. »

C’est au sujet du capitaine Little, comprit Laurence, mais avant qu’il ne puisse décider quoi faire, Granby dit fermement : « Bonne nuit, Will. »

Il eut tord : Laurence ne dormit pas bien du tout.



*



L’ambition de MacArthur commençait à influencer la ville même de Sydney. Elle était bien plus propre que Laurence l’avait connue, et même si la couche de civilisation était mince, elle était têtue et les projets de constructions en cours témoignaient d’un avenir prometteur.

Leur transporteur, le Zephyr, était plus petit que ce dont Laurence avait l’habitude. Il doutait que plus de deux dragons poids-lourds puissent s’y trouver, et seulement si l’un d’entre eux n’était pas Kulingile. Lorsqu’il en fit la remarque à Granby, ce dernier lui expliqua qu’il s’agissait d’une nouvelle stratégie, fondée sur la vitesse.

« L’amirauté pense que si nous arrivons plus vite, nous gagnerons plus vite », dit-il en haussant les épaules.

Une théorie qui n’était pas totalement erronée, si l’on considérait la fâcheuse tendance des Français à surgir partout où l’on ne les y attendait pas.

Tharkay les rejoignit peu de temps avant leur départ, suffisamment près de l’heure établie pour que Laurence s’en inquiète. Il l’étreignit avec effusion, s’enquit de sa santé, de l’évolution des événements en Chine et de son opinion sur leur nouvelle mission.

« À mon humble avis, il s’agit d’une autre tentative pour se débarrasser de vous sans en avoir l’air, mais de façon à récolter les éventuels bénéfices de votre intervention », déclara Tharkay.

Granby étouffa mal un ricanement, suite à quoi Tharkay ajouta :

« Je parlais également de vous, John. »

Granby s’indigna d’une façon qui rappelait furieusement à son dragon et fit une liste faussement sérieuse des « catastrophes » qu’il avait engendrées comparées à celles provoquées par Laurence.

Il semblait presque lui-même à cet instant, mais lorsqu’on l’observait à la dérobée, la morosité l’envahissait à nouveau.

Ce soir-là, tandis qu’ils dînaient avec les officiers, le capitaine du transporteur, James Carraway, plaisanta au sujet de la fin de de la « garçonnière », dont il qualifia les Aerial Corps. Laurence crut un instant que la présence de femmes en leur sein avait été découverte, mais Granby clarifia immédiatement la situation :

« Les pilotes sont à la mode, dit-il d’un ton sarcastique. Avec la guerre et les changements au Parlement, nous avons soudain une réputation de héros. Cette évolution sociale fait de nous des morceaux de choix.

— Pour le mariage ? » demanda Laurence avec incrédulité et indignation.

Car si être l’épouse d’un marin était déjà difficile, être celle d’un pilote l’était infiniment plus (ou en être l’époux, comme le malheureux Riley en avait été l’exemple).

La conversation continua sur ce thème, mais Laurence ne l’écouta que d’une oreille distraite. Granby était à nouveaux plongé dans un silence maussade. Toutefois, il ne buvait pas plus que de raisonnable, ce qui était rassurant. Laurence croisa le regard de Tharkay qui avait les sourcils haussés.

Comme il s’y attendait, Tharkay l’intercepta peu après le dîner, à la sortie de la coursive qui menait au pont réservé aux aviateurs.

« De quoi souffre Granby, cette fois ? demanda-t-il sans ambages.

— Je ne puis en être certain, dit Laurence avec franchise mais légère hypocrisie. Il n’a pas souhaité se confier. »

Il y avait, peut-être, un peu d’amertume dans ses paroles, et le regret de ne pas avoir insisté et de ne plus oser le faire.

« Mais vous en avez une idée », affirma Tharkay avec sa vivacité d’esprit habituelle.

Embarrassé, Laurence garda le silence. Il ne pouvait révéler ses soupçons sans trahir le secret de Granby. Tharkay poussa un léger soupir.

« Peu importe, je m’en vais chercher la réponse à la source. »

Il tourna les talons. Laurence fut tenté de le suivre, mais craignait que Granby ne se renferme en le voyant. Tharkay réussirait peut-être là où lui avait échoué.

D’humeur chagrine, il alla se réfugier auprès de Temeraire qui, même dans les heures les plus sombres, entretenait chez lui une étincelle de joie.



*



Tharkay dénicha Granby auprès des caisses où l’on rangeait les harnais de secours, qu’il vérifiait, alors que ce n’était pas son travail, avec l’expérience d’un homme élevé dans les Aerial Corps et la méticulosité de quelqu’un qui souhaite ne penser à rien.

Tharkay hésita un instant à le déranger, mais laisser Granby à sa détresse n’avait pas été la bonne solution lorsqu’il luttait pour être un bon pilote. Il n’avait pas l’intention de réitérer cette erreur. Peu importait les conséquences, ils étaient sur un bateau, en partance pour un pays inconnu, Granby ne pourrait lui échapper.

Tharkay se racla la gorge et retint un sourire lorsque Granby sursauta et se retourna brusquement.

« Bon Dieu, Tenzing », jura-t-il.

Cela lui arrivait beaucoup moins que lorsqu’ils s’étaient connus, l’influence de Laurence se faisait nettement sentir.

« Votre humeur laisse terriblement à désirer, l’informa Tharkay. Allez-vous accepter de vous expliquer, ou dois-je aller demander à Iskierka ? »

Granby s’exclama derechef avec une fougue colérique :

« Bon sang, cela ne suffit pas qu’il me regarde comme si j’avais donné un coup de pied à Temeraire, voilà qu’il vous envoie. Dîtes-lui donc que le capitaine Little a mis fin à notre liaison car il se marie, cela le calmera ! »

Tharkay ne dut pas maîtriser son expression aussi bien qu’il l’espérait, car Granby se décomposa.

« Oh non, il ne vous avait rien confié, c’est cela ? Voilà qui couronne le tout. »

Il contempla l’une des caisses d’un air indiquant qu’il ne savait s’il souhaitait s’y cacher ou lui donner le coup de pied dont il avait parlé plus tôt.

La réaction de Tharkay était surtout due à la stupéfaction qu’une telle chose lui ait échappée, à lui, que John Granby dans lequel on lisait comme dans un livre ouvert ait été capable de dissimuler des sentiments envers quiconque.

« Je suis navré pour vous, John, dit-il enfin d’une voix égale. Je sais mieux que quiconque ce que vous pouvez ressentir. »

Granby se retourna brusquement. Il y eut dans son regard un éclair de désarroi, puis de gratitude douloureuse à voir. Sa colère retomba aussi vite qu’elle était montée.

« Votre situation est pire, vous au moins aviez l’espoir que quelque chose puisse en résulter. »

Tharkay lui indiqua le pont des dragons.

« Venez. »

Granby l’accompagna auprès d’Iskierka qui dormait profondément. Il la couva un instant du regard comme un parent anxieux puis s’assit tout contre elle. Tharkay l’imita.

« Si vous avez besoin d’en discuter, je ne vois aucun inconvénient à vous écouter.

— Je sais que vous êtes plus dur à cuir que Laurence, mais je ne veux pas vous embarrasser. »

Tharkay songea que Granby sous-estimait clairement leur ami.

« Vous ne m’embarrasserez pas. »

Il inspira doucement.

« Au cours de mon existence, j’ai découvert que le sexe d’une personne n’avait pas de véritable incidence sur mon appréciation de ses meilleures qualités. »

Granby le regarda d’un air stupéfait, puis incrédule.

« Vous voulez dire que…

— Il m’est arrivé de fréquenter des hommes, oui. »

Tharkay lui laissa le temps de réorganiser ses pensées. Granby se frotta le visage furieusement.

« Puisque vous êtes capable d’apprécier les femmes, pourquoi ne pas renoncer aux hommes ? Votre vie en serait grandement facilitée, dit-il enfin sombrement.

— Pourquoi n’avez-vous pas renoncé à Iskierka ? » demanda calmement Tharkay.

L’indignation peinte comme une toile de maître sur son visage, Granby ouvrit la bouche mais Tharkay ne lui laissa pas le temps de répondre :

« Parce que le plaisir qu’elle vous procure compense tout inconvénient et ne saurait être remplacé par autre chose.

— Ce n’est pas exactement comparable, protesta Granby dont la peau brune de soleil ne pouvait dissimuler l’embarras.

— Mais l’argument est le même.

— Si vous aviez la possibilité de faire un bon mariage, vous le feriez.

— John, vous êtes dans les Aerial Corps. Ils sont à la mode, comme vous dîtes, mais ils ne l’ont pas toujours été. Vous avez refusé le meilleur mariage que vous auriez jamais pu faire. Je me sens insulté qu’ayant vécu ce que vous avez vécu, et connaissant mon passé, vous m’imaginiez plus attaché que vous, que Laurence, à l’aspect social de cette noble institution. »

Granby garda un silence contrit, un instant, puis demanda :

« Que voulez-vous dire, pour Laurence ?

— Vous n’imaginez quand même pas qu’il se mariera un jour. Temeraire ne le permettrait pas. Et même s’il l’acceptait, Will refuserait. Sa noblesse d’âme bien connue et parfois maudite ne lui permettrait pas d’épouser quiconque alors que son dragon est l’être le plus important dans sa vie, sa priorité au-delà de toute autre, et encore moins quelqu’un qui ne le comprendrait pas. Il lui faudrait une pilote, peut-être, mais elles sont très attachées à leur indépendance, comme le capitaine Harcourt nous l’a plus que démontré. »

Iskierka émit un petit ronflement. Granby gratta ses écailles avec absence. Le temps s’étira en silence. Entre la chaleur du Kazilik et la présence de Granby contre lui, Tharkay se serait endormi. Avant qu’il ne sombre, toutefois, Granby murmura :

« Je lui en veux, je crois. »

Tharkay se redressa légèrement.

« C’est humain, et quelque peu légitime, hasarda-t-il au cas où le sujet serait à nouveau Little.

— Je m’en veux aussi. Nous n’avons pas été très… matures. Nous avons tous les deux dit des choses que nous regrettons. Je lui ai reproché de choisir la facilité, alors que Dieu sait qu’il n’y a rien de facile dans sa décision, et il m’a accusé de… »

Granby se tut un instant avant de reprendre.

« Il m’a fait des reproches qui n’étaient pas tout à fait vrais, mais pas tout à fait faux non plus, et cela a été difficile à entendre.

» Je comprends ses raisons, continua Granby tout bas. Je sais qu’il doit penser à son frère cadet, aux enfants de sa sœur, je comprends qu’il se sente responsable, mais lui ne sera jamais heureux. C’est injuste.

— C’est, je le crains, le lot des hommes d’honneur et de ceux qui ont le malheur de s’éprendre d’eux. »

Granby leva instinctivement les yeux vers la porte menant aux cabines, ce qui répondit aux questions que Tharkay se posait. Le silence les enveloppa à nouveau et cette fois, il s’endormit.



*



Lorsqu’il se réveilla à l’aube, Granby était déjà parti. Il avait pris soin de le recouvrir d’une couverture, passablement inutile étant donnée la chaleur que son dragon émettait, mais tout de même appréciée, ne serait-ce que pour le geste. Iskierka dormait encore. Tharkay s’étira, replia la couverture soigneusement, puis partit se dégourdir les jambes. La traversée avait commencé sous de bons auspices, un ciel clair et une mer calme. Il appréhendait les inévitables tempêtes qui ne manqueraient pas de lui donner la nausée. Mais déjà, si leur voyage évitait tout serpent de mer et autres créatures dangereuses des bas-fonds, il se considérerait chanceux.

Ses pas l’avaient guidé auprès de Temeraire, bien entendu. Si à l’instar de la Kazilik il dormait encore, Laurence était lui bien éveillé, assis en tailleur auprès de Temeraire à consulter des cartes marines d’un œil expert.

« Avez-vous au moins pris un thé ? » demanda Tharkay.

Laurence leva les yeux sans surprise, l’ayant sans doute entendu arriver.

« Il m’en reste, si vous en souhaitez. »

Il indiqua une sorte de cafetière cabossée et fumante, auprès de laquelle se trouvaient plusieurs tasses. Tharkay s’assit près de Laurence et se servit. Dans la fraîcheur matinale, la chaleur de la tasse était agréable.

« J’espère que vous avez bien dormi », dit Laurence d’un ton d’une parfaite politesse et qui ne cachait nullement ni sa curiosité ni sa jalousie.

Tharkay inspira avec plaisir l’odeur du thé et, mi-figue mi-raisin, déclara tranquillement :

« Vous auriez dû nous rejoindre, Will. »

Il n’y avait rien de plus satisfaisant qu’un William Laurence désarçonné, au bord de la crise d’apoplexie et parfaitement incapable de l’exprimer de peur de souligner une inconvenance qu’il serait incapable de régler par un duel à l’aube. Mais Tharkay avait depuis longtemps compris que son attachement aux règles, à l’honneur, n’était qu’un bouclier contre sa soif d’inhabituel et, oui, de rébellion. Le duo Temeraire/Laurence n’était pas le fruit du hasard, le Céleste exprimait la nature profonde de son capitaine d’une façon dont ce dernier pouvait ne se sentir qu’indirectement responsable. Ce n’était pas de la couardise, loin de là ; s’il y avait une chose que William Laurence n’était pas, c’était lâche. Il s’agissait probablement plutôt d’une forme de prudence, de délicatesse envers les personnes qu’il pourrait blesser.

L’on parlait tout de même d’un homme qui, quoique d’éducation noble et privilégiée, avait fugué à douze ans afin de devenir marin plutôt que rentrer dans les ordres.

« Je ne souhaitais pas empêcher Granby de se confier s’il le souhaitait », dit-il avec raideur.

Il ajouta avec plus de douceur, teintée de gratitude :

« Il semblait de meilleure disposition ce matin.

— Vous l’avez vu ?

— De loin. Mais il avait l’air… soulagé. »

Il y eut un silence, puis Laurence, avec une certaine résignation, retourna à ses cartes. Tharkay contempla son thé. De toute évidence, Laurence savait de quelle nature avait été la relation de Granby et Little. La difficulté de Granby à se confier à lui ne relevait que d’une stupide impression que Laurence préférerait ne rien avoir à faire avec ce sujet. Et Tharkay n’avait que très peu de patience pour ces jeux de politesse qui ne faisaient que rendre les choses plus difficiles et les gens plus malheureux.

Aussi révéla-t-il sans remord ce que Granby lui avait raconté. Laurence l’écouta avec consternation.

« Pauvre John. »

Il contempla un instant la mer, puis reporta son attention sur Tharkay.

« Je suis heureux que vous soyez là, Tenzing. Pour mon propre plaisir, mais aussi parce que vous savez lui parler lorsque les mots me manquent. »

Que le Seigneur les sauve de William Laurence, songea Tharkay avant de boire une gorgée de son thé, souhaitant presque qu’il s’agisse d’alcool.

« Une démonstration de votre affection lui ferait plus de bien que toutes les paroles du monde. »

Laurence ne répondit pas mais l’air pensif, hocha brièvement la tête avant de retourner à ses cartes. Ils se tinrent compagnie dans un silence agréable jusqu’au réveil de Temeraire qui réclama l’attention de son capitaine.



*



Plus tard dans la matinée, Laurence approcha Granby et, avec conviction et sans jamais en donner la raison trop évidente, l’invita, l’incita, à ce qu’Iskierka et lui viennent voler en sa compagnie et celle de Temeraire. Il ne donna pas d’excuse fallacieuse comme celle du bien-être des dragons, déclara simplement qu’il apprécierait la présence de son ami et Granby, rougissant d’embarras et de plaisir, accepta.

Un léger sourire aux lèvres, Tharkay les observa jouer depuis le pont ; jouer était le mot si l’on regardait Temeraire tenter d’arroser Iskierka qui poussait des cris indignés avant de le poursuivre avec détermination.

Lorsqu’ils atterrirent à nouveau sur le Zephyr, ils étaient tous les deux ébouriffés par le vent, ils avaient les yeux brillants. Laurence croisa son regard et réussit à lui transmettre une gratitude bien trop exagérée pour le bien de Tharkay. Avec un rire, Granby lui attrapa le bras.

« Vous devriez vous trouver officiellement un dragon, Tenzing, et venir voler avec nous ! »

La réponse éventuelle de Tharkay fut noyée sous les protestations de Temeraire affirmant qu’il n’avait pas besoin d’autre dragon, que Temeraire était là et pouvait tout à fait le transporter quand cela lui chantait, et que même si ce n’était pas tout le temps, il faisait partie de son équipage, après tout, et que déjà Iskierka lui avait pris Granby, alors il ne devrait pas encourager Tharkay à le quitter également…

Ce dernier n’aurait pu, de toute façon, formuler sans provoquer chez Laurence une attaque cardiaque, qu’un dragon ne saurait compenser la sensation de les voir tous les deux s’envoler, puis lui revenir.



Fin

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